Publié le Mardi 21 mai 2024 à 11:30:00 par Cedric Gasperini

 

Test Library Of Ruina (Nintendo Switch)

Bibliothèque noire

Présenté comme la suite de leur précédent jeu, Lobotomy Corporation, Library of Ruina est la nouvelle création des développeurs de chez Project Moon, un studio indépendant sud-coréen. Si quelques subtilités vous échapperont durant le jeu, elles ne sont qu’accessoires, et vous pouvez donc tout à fait ignorer le premier opus et vous lancer directement dans cette suite. Le jeu, déjà sorti sur PC, Xbox One et Xbox Series, vient de sortir aussi sur PS4 et, la version que nous avons testée, Nintendo Switch.

Vous allez y jouer le rôle de Roland, paumé dans une bibliothèque magique et étrange. Votre rencontre avec Angela, maîtresse des lieux à la recherche d’un livre particulier : le livre absolu. Rencontre qui se déroule mal puisqu’elle vous envoie ad patres avant de vous faire revivre et de vous prendre à son service pour effectuer les sales besognes.

En effet, vous allez, dans cette bibliothèque, devoir affronter d’innombrables ennemis qui se transformeront en livres une fois vaincu, vous ouvrant la voie à d’autres rencontres pour, au final, atteindre le but de votre quête.

Tortueux, compliqué, mais intéressant et avec une vraie profondeur sur l’Homme et ses aspirations, le scénario de Library of Ruina vaudrait vraiment le coup s’il ne se perdait pas dans de longues discussions, trop longues discussions dotées d’une mise en scène minimaliste, façon visual novel, rendant le récit indigeste et inutilement brouillon. Sachant qu’il n’est pas traduit en français, ça ne plaide pas non plus en sa faveur si vous ne maîtrisez pas un minimum (mais un gros minimum, hein) la langue de Shakespeare. Ou le coréen, éventuellement.


Entre combats à base de cartes et histoire qui dévoile peu à peu le monde dans lequel vous évoluez, le jeu vous propose un système d’affrontement intéressant : chaque personnage vaincu se transforme en livre, donnant accès à de nouvelles cartes de personnage. Chaque personnage est unique, offrant des statistiques, compétences et caractéristiques particulières, avec ses forces et ses faiblesses. Au fil de vos rencontres, vous constituerez la meilleure équipe possible, sachant que tous ces personnages sont personnalisables à base d’équipements offrant des bonus spécifiques. Mieux encore : tout au long de l’aventure, vous ferez évoluer ces decks de cartes. En effet, un personnage équipé d’un certain objet pourra finalement être réorienté dans un autre type d’attaque, pour mieux coller à votre manière de jouer et surtout pour être plus efficace contre un type d’ennemis ou un boss en particulier.

Les combats, eux, se font au tour par tour et à base de lancés de dés. Ce côté aléatoire donne une tension supplémentaire au jeu même s’il amène son lot de frustration face à des échecs dans des situations qui paraissaient pourtant gagnées d’avance. Et puis… ça devient un brin répétitif assez rapidement.

Intéressant d’un point de vue histoire et système de combat, Library of Ruina est toutefois plombé par de nombreux défauts. Les dialogues façon visual novel, déjà évoqués, en sont un. L’univers décousu que l’on découvre au fil du temps en est un autre : il est si particulier que le manque d’infos au départ empêche de s’y intéresser vraiment. L’absence de traduction est un gros point noir, le jeu utilisant un vocabulaire pas forcément accessible à tout un chacun. L’ergonomie globale est aussi problématique, avec des menus qui manquent de clarté et de logique, à vous perdre parfois pendant de trop longues minutes. Enfin, visuellement, le jeu est à la ramasse. Pas très beau, Library of Ruina peine à intéresser plus qu’une ou deux paires d’heures au final. C’est d’autant plus dommage qu’on sent, toutefois, le potentiel d’un tel titre.