Publié le Lundi 26 septembre 2022 à 12:00:00 par Inès Pouille

 

Slime Rancher 2 (PC, Xbox One, Xbox Series)

Aspirez-les tous !

Slime Rancher premier du nom, ça avait été une révélation parmi ces jeux qu’on qualifierait de péché mignon antidépresseur. C’est généralement le monde des farming simulators, hauts en couleur, tout choupis et reposants. C’est la famille d’Animal Crossing, de Stardew Valley et d’une chiée de jeux à venir, d’ailleurs. Le Farmsim semble être devenu une tendance. Faut dire que quand on voit l’inflation, la corruption croissante des institutions d’Etat à tous les niveaux, et la météo sur les 3 prochaines semaines, on ne va pas se mentir, beaucoup souhaitent échapper à la déprime tout en évitant les drogues dures.

Alors chaussez vos bottes et enfilez votre aspirateur portable, car c’est l’heure de se défouler sur des boules de gelées colorées !

Pour l’ambiance, tout y est. On retrouve ce doux sentiment d’endroit familier dans lequel il fait perpétuellement bon vivre qui faisait le charme du premier jeu. En revanche, un léger twist pourrait en agacer plus d’un : contrairement à l’OST du premier jeu, plutôt calme et funky, l’OST de Slime Rancher 2 fait un virage assez sec dans la full détente, le genre de truc un peu trop forcé qu’on entendrait dans une salle d’attente, un peu. A peu de choses près, ça réveillerait le traumatisme des musiques d’ascenseur ou des jingles d’attente téléphonique. Terrifiant.

Il est toujours aussi plaisant d’enfermer des dizaines d’aliens gélatineux dans des enclos gros d’à peine seize mètres carrés pour assouvir nos pulsions capitalistes, ce qui reste un véritable palace par rapport à la moyenne des appartements d’étudiants parisiens. Les nouvelles espèces de slimes, qu’on regrettera d’être toutes inspirées d’animaux (j’ai rien contre, mais un peu d’inventivité, que diable !) ont toutes une personnalité réussie et attachante en plus de fournir une certaine diversité de contraintes permettant une meilleure progression de la difficulté de gestion.


Le plus gros point d’amélioration reste l’environnement. En plus d’une refonte graphique des plus saisissantes mêlant usage maîtrisé du brouillard atmosphérique, du bloom (surbrillance) et de l’aberration chromatique, les environnements du jeu sont plus plaisants et intéressants à explorer.  Plus vastes, plus complexes avec plus de verticalité et de passages bloqués avant un certain degré de progression dans le jeu, tout rend l’exploration plus encouragée et moins facile à expédier comme dans le premier jeu.

Avec ceci vient une nouvelle nuance de difficulté. Plus de slimes problématiques à gérer, omniprésence de Tarrs qui se dupliquent à une vitesse monstrueuse dans ce jeu-ci, des slimes affamés beaucoup plus dangereux et agressifs, verticalité qui implique plus de trous fatals à éviter … La liste est assez longue, mais ce n’est pas aussi horrible que ça en a l’air. A vrai dire, le seul que je crains dans cette liste, c’est ce gouffre que tu n’avais jamais vu avant en te promenant dans une zone, et tomber directement dans la mer de slime avec un inventaire rempli des fruits d’une fabuleuse expédition …

Enfin, le système de craft a bénéficié d’un retravail à saluer. Exit les foreuses et autres engins infâmes à crafter, à placer dans la pampa et utilisables que 3 à 5 fois avant de recommencer le cycle ! Exit l’obtention des ressources complètement dépendante de la RNG ! Maintenant, il suffit de directement récolter les ressources sur le terrain avec votre vaacpack sur des gisements précis. Les améliorations autrefois achetables sont désormais à crafter au même titre que les téléporteurs et autres joyeusetés technologiques.

Seuls bémol, la nouvelle interface vous fera peut-être vous arracher les cheveux en termes de praticité. Si dans le premier jeu, acheter toutes les améliorations d’un bâtiment prenait à peine 10 secondes en enchaînant les achats, ce n’est plus possible ici. L’interface scroll en effet de manière horizontale à présent, vous obligeant à scroll pour pouvoir acheter toute nouvelle amélioration. A titre personnel, je la trouve également un peu trop épurée de blanc plat, presque impersonnel et manquant de reflet d’ambiance du jeu.

A ce stade du jeu, vous risquez également de vite obtenir des tonnes d’argent dont vous ne saurez quoi faire, soyez prévenus ! On regrette que cet early access ne propose pas une mécanique de money sink comme les récompenses de la 7Zee Corp du premier jeu pour y remédier.

En bref, si votre taux de sérotonine est au plus bas, foncez sans attendre !

Et pour les autres … Eh bien, déjà, si vous avez encore la pêche dans des moments pareils, franchement, respect ! Mais croyez-moi, vous avez BESOIN de Slime Rancher. Vous ne le savez juste pas encore.