Sword and Fairy: Together Forever (PS4, PS5)

 

Publié le Mardi 23 août 2022 à 12:00:00 par Ambre Cogné

 

Sword and Fairy: Together Forever (PS4, PS5)

Le médiéval fantastique à la chinoise

Ayant une fascination pour la haute fantasy chinoise, à la seconde où j'ai pour la première fois couvert Sword and Fairy: Together Forever dans une news, j'ai demandé à Cédric s'il pouvait me trouver un code pour tester le jeu. Ignorant ses petites piques d'humour, je me suis donc lancée sur le jeu dès que possible.

imageSword and Fairy: Together Forever est un RPG plutôt dans le style japonais : vous dirigez une équipe de personnages ayant chacun leurs motivations et leurs histoires parallèles et vous combattez des montagnes de monstres parfois étranges et parfois effrayants. Cependant, le jeu se situe dans un univers tirant plutôt ses codes de la haute fantasy chinoise, ou la "Xianxia" (littéralement, héros immortel) et réutilise plutôt cette mythologie-là.

Nous commençons le jeu avec un tutoriel qui nous fait incarner le général divin Xiu Wu au sommet de sa puissance. Il est en mission pour éradiquer une armée de démons ayant brisé le pacte des trois races, ordonnant aux hommes, démons et dieux de rester en paix sous peine de mort.

On apprend donc à manier le combat et on rencontre la caméra un peu bancale du jeu : il est possible de verrouiller un ennemi, mais ceci n'affecte que très peu la caméra, et sert plutôt pour diriger les attaques de notre personnage. Modifier quel ennemi on verrouille est également plutôt compliqué à mettre en place. Heureusement, le jeu est suffisamment permissif pour que ces soucis ne soient pas trop gênants. Si au début le combat parait un peu lourd et lent, c'est normal : Xiu Wu est le combattant le plus puissant mais le moins agile du quatuor.

Très vite, il est vaincu par un démon lui volant son épée -Chunzi- lui permettant de trancher la barrière entre les mondes et de voyager entre les six royaumes.

image On continue l'histoire en incarnant Yue Qingshu, qu'on peut facilement considérer comme la protagoniste principale du jeu. Il s'agit d'une jeune femme ayant pratiqué depuis toute petite la cultivation en parallèle de son esprit familier, Qiaoling, un esprit du tonnerre.

C'est alors qu'elle enquête sur un fruit étrange dans lequel elle a mordu qu'on découvre le système de quêtes secondaires du jeu. Celles-ci sont nombreuses, ajoutant beaucoup de petits objectifs dans le village de départ, mais elles ne sont pas exactement intéressantes, la plupart demandant seulement d'aller combattre un groupe d'ennemis particulier. Certaines, cependant, demandent de faire des choix moraux, comme tuer ou laisser vivre certains monstres. Je ne sais pour le moment pas si ces choix ont un effet futur dans le jeu, mais ils donnent souvent des indices sur la suite de la quête principale et de l'histoire.

L'histoire en question est véritablement le cœur du jeu. Sword and Fairy fourmille de PNJs importants ayant au moins autant de travail et de profondeur que les personnages joueurs. Il s'agit d'un concept important en Xianxia : il y a très peu de personnages fondamentalement bons ou mauvais, et ceux qui le sont contrastent donc encore plus avec le reste.


On se retrouve donc avec des partenaires d'armes ayant de la rancune à notre égar, des démons prêts à risquer leurs plans pour sauver leurs proches, des dieux enfoncés dans des conspirations à grande échelle, des alliés faisant des actions cruelles portées par des motivations bienveillantes...et tout ça seulement dans les quelques premières heures de jeu !

imageMalgré un jeu qui semble initialement renforcer nos idées manichéennes, on apprend vite à se méfier de ceux qui nous aident et à se demander ce qui pousse nos adversaires à agir ainsi. On en vient à ressentir de la pitié et de l'empathie à l'égard de personnages contre lesquels nous sommes en train de se battre et à éprouver du ressentiment pour ceux qui sont de notre côté. Pendant la bataille elle-même !

Cette quête principale est portée par une direction artistique chatoyante avec des contrastes de couleur et de luminosité éxagérés à souhait, ainsi une musique de qualité, mais malheureusement disposant de trop nombreux bugs. Le principal étant la musique de combat ou d'exploration ne se coupant pas lors d'une cinématique, endommageant donc le ressenti que j'ai eu lors de certaines parties de l'histoire. J'ose espérer que ce soucis sera réglé dans une mise à jour prochaine.

image Alors qu'on avance dans la narration, Xiu Wu, la magicienne Bai Moqing et le voleur Sang Yo s'ajoutent au groupe, ajoutant de la profondeur non seulement aux relations interpersonnelles de l'équipe, mais également au gameplay des combats. D'un seul personnage, on passe peu à peu à quatre. Il est possible de sauter de l'un à l'autre en pleine action, tous agissent simultanément et il est même possible de réaliser des attaques combinées si deux se concentrent sur un même ennemi. Chacun dispose également d'un style de combat unique : Xiu Wu est lent mais terriblement puissant, Bai Moqing change d'attaque principale en utilisant certaines attaques spéciales et Sang Yo inflige des effets de statut à distance.

Au fur et à mesure que la difficulté augmente et que ces mécaniques s'ajoutent au jeu, le gameplay au début un peu mou devient alors vite bien plus intéressant.

Les personnages disponibles dans l'équipe à un moment T ajoutent également à la narration ludique : se retrouver à ne pouvoir en jouer qu'un seul après avoir goûté à la puissance d'attaquer un boss à 4 contre 1 renforce le sentiment de solitude et de vulnérabilité.

Cependant, je dois tout de même soulever deux critiques qui seront à mon avis bien plus difficiles à régler qu'un simple bug de musique ne se coupant pas.

imageEn premier lieu, la traduction anglaise (la version française n'existant pas pour le moment) est bancale, pour rester polie. Des phrases entières sont presque incompréhensibles, des personnages se parlent parfois l'un à l'autre à la troisième personne sans raison et certains concepts très chinois sont mal traduits.

En second lieu, les thématiques et concepts parfois uniques de la Xianxia ne sont pas bien expliqués. En particulier, l'importance d'atteindre l'immortalité par le processus de "cultivation". Aussi, les concepts de "Dieux", de "Démons" et de "Paradis" sont en réalité des traductions approximatives de termes chinois n'ayant absolument pas le même sens dans notre culture. Dieux et démons en Xianxia n'ont pas la portée morale qu'ont ces mêmes termes en fantasy médiévale européenne : il s'agit juste de formes de vies différentes des humains. De même, l'idée de paradis en Xianxia pointe soit vers un royaume supérieur, soit vers le royaume des dieux, sans implication de bien ou de mal.

Ces deux problèmes n'ont pas diminué mon expérience du jeu en grande partie grâce à ma passion pour le genre, mais quelqu'un n'ayant aucune notion ou connaissance de la Xianxia pourra se trouver vite confuse et/ou désarmée. Si jamais vous voulez en apprendre plus dessus, je vous conseille d'ailleurs ce site internet (en anglais) : immortalmountain.wordpress.com.


En conclusion, Sword and Fairy: Together Forever est un coup de cœur personnel et un jeu parfait pour ceux qui adorent les histoires pleines de personnages complexes et de relations compliquées. On y trouve également un combat plutôt intéressant, même s'il est un peu trop simple au départ. Enfin, si vous êtes un amateur de fantasy et que vous voulez tenter un univers différent de ce qu'on trouve (trop) souvent en Europe, ce jeu est fait pour vous, même s'il nécessitera peut être un peu de recherches...

 

 
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Sword and Fairy: Together Forever (PS4, PS5)

Plateformes : PS4 - PS5

Editeur : EastAsiaSoft

Développeur : SoftStar Technology

PEGI : 12+

Prix : 39,99 €

Aller sur le site officiel

Sword and Fairy: Together Forever (PS4, PS5)

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