Xenoblade Chronicle 3 le tout nouvel opus de la saga de JRPG du même nom, déferle sur le monde entier et donne un nouvel argument de poids de posséder la dernière console de Nintendo. Le jeu est vendu au prix de 59,99 € sur Switch (mais peut-être le trouverez vous pour moins cher).

Avec une prémisse facile à comprendre, Xenoblade Chronicles 3 permet de se lancer beaucoup plus rapidement que beaucoup d'autres JRPG. Le temps et ce que vous choisissez d'en faire est un thème auquel on réfléchit tous à un moment donné, et c'est ici le cœur émotionnel du récit. Les six membres principaux de notre groupe ont une durée de vie limitée (avec des unités appelées "termes"), ils sont tous au service de l'un des deux royaumes en guerre (trois personnes par royaume). À la suite d'un coup du sort, ils finissent par se rencontrer et vont devoir former une alliance.

 
Le jeu possède beaucoup de flashbacks révélés dans l'histoire au fil du temps, dont certains qui apparaissant très tard. Ils nous informent à la fois de la trame principale et développent les personnages principaux. Les relations dans le groupe sont bien gérées, on a des côtés enfantins avec une compétition interne à l’équipe (des gosses qui reçoivent de nouveaux pouvoirs et qui jouent à “qui a la plus grosse ?”) mais aussi des événements plus sérieux qui renforcent leurs liens. Cela va évoluer et se répercuter sur l’histoire tout au long du jeu, ce qui est un bon point.
 
Le conflit constant de ce monde est l’élément qui rend les choses intéressantes. Nous observons d'un côté une paisible vie de campagne, et de l’autre la cruelle réalité du champ de bataille. Le fait que les âmes des soldats morts alimentent les machines de guerre de chaque camp rend l’ambiance lourde. Se servir de Noah et Mio (personnages centraux) pour exposer le cas des officiers formés qui sont censés faire entrer les âmes de ceux tombés au combat dans l'au-delà, nous permet d’éprouver de l’empathie et d'attiser notre intérêt pour leur histoire.
 
Je dois dire qu’après le second opus qui abordait des thèmes intéressant mais sous un ton plus léger je ne me doutais absolument pas que ce nouvel opus serait aussi sombre, mais ce n’est pas pour me déplaire loin de là. Reprenons donc où nous en étions, l’équipe est maintenant formée et l’avenir de chacun des membres est bien entendu au cœur des pensées (que vont-ils devenir ?). Avec le concept de mort prédéterminée et de durée de vie limitée, nous sommes en droit de nous attendre au pire.
 
Les relations que tout le monde entretient les uns avec les autres expliquent en grande partie pourquoi j'ai pu rapidement me plonger dans ce jeu. Étant donné que le groupe compte 3 membres issus de chacun des deux royaumes, chaque personne a une vision différente de la situation et également une attitude différente des autres membres, et cela ne s'intègre pas toujours bien avec ceux venant de l'autre faction.
 
Le jeu comporte des phases d'actions vraiment stylées, et pour les puristes qui n'aiment pas le doublage anglais, aucun problème l’original est là pour vous. Avec des dialogues comme "You’re a life saver", "Might as well yeah", et surtout toutes les citations de Eunie qui sont juste géniales, le jeu est agréable à ce niveau malgrés le fait qu’il n’y n’a pas énormément de phrases différentes en combat (ce qui n’est pas vraiment dérangeant). Les dialogues sont marquants, allant de la simple blague au culot incarné avec Eunie, citée précédemment. Nous avons aussi le stoïque Riku qui apporte également un nouveau visage agréable comparé aux Nopons des précédents opus, énergiques et bruyants (on va s’arrêter là pour ne pas faire tout le groupe tous les citer) et je suis VRAIMENT content que l’on puisse jouer / découvrir une telle équipe.

  Alors que beaucoup de gens rechignent aux visuels proposés par la Switch sur pas mal de jeux, Xenoblade Chronicles 3 est impressionnant à tous points de vue. Le monde est magnifique et tout est soutenu par une bande-son qui est à tout point de vue fantastique. L'un de mes seuls problèmes en ce qui concerne le style visuel concerne les animations lors de certaines cinématiques, en effet elles peuvent sembler un peu trop simples, en particulier lorsque les personnages se déplacent.
 
Ce nouvel opus rend l'exploration plus amusante que ses prédécesseurs car les zones sont généralement plus grandes, la possibilité de zoomer / dézoomer ainsi que de jouer les membres du groupe offre quelque chose de très intéressant pour l’immersion. Il est possible de marquer manuellement l’objectif (lieu), sur la carte afin que celle-ci nous montre le chemin optimal à suivre. Aussi, la carte vérifie automatiquement les points d'intérêt sans avoir des tas de signes partout pour notre plus grand plaisir.

Le jeu vous pousse à continuer et explorer sans vous forcer, par exemple en vous encourageant à parler aux pnj pour la première fois afin d’obtenir un petit gain de réputation. Il y a même des bonus pour de meilleurs plats (qui offrent des bonus), une vitesse de course plus rapide, et j’en passe. Les quêtes sont souvent découvertes en exploration, on y a accès en ouvrant le menu, ou en discutant avec le groupe dans un camp après avoir entendu des rumeurs lors des déplacements. On a aussi le droit à du ravitaillement via des gros coffres bonus venant du ciel (il est généreux le père noël cette année) à récupérer lors de combats à double facette (où l’on va choisir un camp en fonction de la récompenses) et des monstres brillants, signe de récompenses plus importantes.
 
Le voyage rapide et le fait de pouvoir "sauvegarder n'importe où" sont de retour pour cet opus (et ça fait super plaisir). Similaire à ses prédécesseurs, Xenoblade Chronicle 3 démarre l’apprentissage du combat de façon simpliste en mettant l'accent sur les auto-attaques et en faisant parfois apparaître un art (capacité). Au début, on peut s’amuser à spammer les arts lorsqu'ils apparaissent sans conséquences et on ne peut pas changer de classes ou essayer de nouvelles builds aussi facilement que dans la suite du jeu. Il y a cependant des éléments qui perdurent tout au long du jeu.
 
L'annulation des auto-attaques après avoir touchées dans les arts est optimale, à l’instar de l'annulation des arts en spéciaux ( lentement chargés par les arts et/ou l'auto-attaque). Certaines classes peuvent également jeter des anneaux de guérison / buff et sélectionner des boss qui lancent des anneaux de debuff / de dégâts au sol pour les éviter (ce qui est assez pratique). Avec des lignes d'aggro faciles à lire (le bleu signifie que l'ennemi est centré sur un tank), vous pouvez voir comment vous devez vous ajuster ou passer d’un membre du groupe à un autre pour retrouver l'aggro ou bien soigner le groupe. (On peut changer de personnage parmi les six membres du groupe pendant et hors combat).

Après quelques heures de jeu, on débloque le système de classe, qui ouvre la personnalisation du groupe. Bien que tout le monde commence par une fonction «principale» régie par trois rôles (dps, tank et soutien (guérisseur)), on débloque lentement la possibilité pour n'importe quel membre du groupe d’accéder à n'importe quel rôle ce qui est une idée géniale. Au fur et à mesure que l’on monte de niveau, on débloque plus d'emplacements d'accessoires et de gemmes, plus de classes, et on est parti pour la personnalisation de notre équipe.
 
Passifs, modifications d’arts, les combos, les gemmes aux effets spéciaux (comme attirer l'aggro au début ou laisser les guérisseurs ressusciter les membres du groupe plus rapidement), tout est là pour pouvoir créer notre équipe de rêve. Le grand nombre de classes de soutien encourage également la stratégie au-delà de la guérison brute, avec des buffs et des sorts offensifs dans le mélange. J'ai personnellement maximisé chaque classe dans l'un des trois rôles pour chaque personnage afin de pouvoir mélanger et assortir les arts; ouvrir trois autres emplacements pour les arts inter-classes (en plus des trois que vous avez déjà) est un conseil que je vous donne.
 
Bon, le groupe de base de six membres est statique (on ne pourra pas en jouer plus à la fois bien qu'encore une fois, ils peuvent être personnalisés et changer de classe), MAIS on peut obtenir également un septième membre du groupe (temporaire), le "héros invité". Bien que certains soient facultatifs et il faudra donc aller les chercher si vous voulez les voir, plusieurs sont requis via l'histoire. Ce sont des personnages automatisés qui ont un équipement et des réglages prédéfinis, mais ils ajoutent un peu de changement au combat et peuvent consolider les faiblesses du groupe lorsque l’on souhaite opter pour une composition non conventionnelle.
 
Ensuite, vous avez le système Ouroboros, et je vais expliquer ça de manière ultra simpliste : On combine deux personnages qui forment un mecha contrôlable au combat (il aiment trop les robots au Japon), rappelant en quelque sorte les Xenogears. Bien qu'il existe naturellement trois combinaisons de liens Ouroboros (deux membres prédéfinis du groupe se synchronisent toujours ensemble), chaque personne a sa propre forme Ouroboros et son arbre de compétences (ce qui rend ce système beaucoup plus intéressant).

En effet l'utilisation d'Ouroboros au combat présente une tournure intéressante, car elle élimine techniquement deux membres du groupe au profit d'un seul corps, de sorte que l’on perde potentiellement un guérisseur ou un tank (temporairement) en vous liant. Cependant, j'aurais aimé que le système soit un peu plus économe (peut-être utilisé uniquement dans certaines batailles), ou un peu modifié. Bien qu'il y ait une légère personnalisation pour Ouroboros, ce n'est pas aussi approfondi que le système de classe, et la possibilité de passer librement à la forme Ouroboros n'était pas aussi alléchante ou aussi satisfaisante que ce à quoi l’on peut s’attendre.
 
Bien sûr, il a ses utilisations stratégiques. Si un membre du groupe est sur le point de mourir ou attire l'aggro alors qu'il ne le devrait pas, on peut passer en Ouroboros pour gagner un répit (l’Ouroboros est protégé par une jauge de surchauffe plutôt qu'une barre de vie traditionnelle). Une fois qu'il surchauffe, on doit attendre une période de refroidissement pour l'utiliser à nouveau (avec la paire qui a utilisé le système). Mais dans la plupart des cas, on n'en a pas besoin. Combattre des ennemis d'élite (ennemis avec des encadrés bleus ou orange) peut ajouter de l'excitation aux festivités, mais j'ai trouvé le système Ouroboros un peu décevant.
 
Cependant, je tiens à dire que Xenoblade 3 en vaut la peine, Ouroboros a un impact énorme sur le scénario, et chaque fois que je voyais le processeur prendre la décision de synchroniser deux membres du groupe, je souriais comme un con. De la même manière que lorsque je me souviendrais des relations des personnages et de cette aventure. Sachant que l’on a même pas vraiment besoin d'utiliser Ouroboros si on ne l'aime pas.
 
À la fameuse question “peut-on commencer par ce jeu là même si on a joué aux 2 précédents ?” Je dis OUI, malgré les clins d’oeils éparpillés à droite et à gauche, vous n’avez pas besoin d’avoir fait les 2 opus précédents pour jouer à ce bijou. Je dirais même que ce n'est pas un mauvais choix de commencer par celui-ci si vous n'avez jamais joué à un jeu Xenoblade auparavant. Xenoblade Chronicles 3 n'a pas eu besoin de faire grand-chose pour que je reste investi du début à la fin, les personnages, l'histoire et la liberté dans la composition et le développement de l’équipe sont les 3 principaux critères qui m’ont conquis. Même pendant certains des moments les plus lents du récit, je m’amusais et j’avançais, motivé par le besoin de savoir quel avenir attendait tout le monde.

Identifiant :

Mot de passe :

Mot de passe perdu

Pas encore inscrit ? Créer mon compte

Inscription à la newsletter quotidienne