Publié le Vendredi 1 avril 2022 à 12:00:00 par Vincent Cordovado
Martha is dead (PS4, PS5, PC, Xbox One, Xbox Series)
Fraîcheur Martha
Martha is dead nous propose une intrigue qui a tout pour titiller la curiosité du joueur. L’action se déroule en pleine seconde guerre mondiale, en 1944, en Toscane. On y incarne Giulia, fille d’un général estimé de la Wehrmacht et d’une mère italienne, qui va découvrir le corps sans vie de sa sœur jumelle Martha dans le lac voisin du domaine familial. Qui a pu vouloir la tuer ? C’est bien évidemment ce que vous allez tenter de découvrir. Et si le jeu démarre sur un meurtre assez classique, il va emprunter des chemins assez inattendus. En effet, Giulia va se retrouver par prendre la place de sa sœur Martha dans la famille. Pourquoi ? Tout simplement pour échapper à sa mère qui a un comportement violent et abusif envers elle alors qu’elle ne l’est pas avec Martha. Martha est cependant sourde et muette, ce qui va obliger notre jeune héroïne à simuler ces handicaps.
L'action se passe sous forme de huis clos dans la propriété familiale. Le cadre est bucolique, presque idyllique même, mais vous vous doutez bien qu'avec un pitch pareil, les langues vont se délier et Guilia, piégée par son imposture, va devoir enquêter sans éveiller les soupçons. L’aventure va prendre un tournant ésotérique et fantastique par la suite mais totalement justifié par la fin de l’aventure et son dénouement final qui laisse véritablement sur le cul.
Martha is dead n’est pas à proprement parler un jeu d’horreur. Si vous y jouez pour vous faire flipper par son côté ésotérique, vous serez très probablement déçu Il n’y a que très peu de jump scares et même si les lieux sont bien souvent très vides, assez peu éclairés, avec une musique d’ambiance parfois lourde et pesante, l’horreur ne viendra pas de là.
Nan, l’horreur viendra, dans un premier temps, des fameuses séquences censurées qui, c’est clair, sont franchement hardcores et, pour certaines, vraiment dérangeantes. L’une d’elle a lieu très tôt dans le jeu et l’on va être amené à scalper le visage de Martha pour le mettre sur le nôtre. En soit, c’est effectivement dégueulasse, mais il s’agit d’un rêve qui matérialise véritablement le vol d’identité de Martha par Giulia. Le titre possède quelques autres scènes dans le genre qui arrivent plus tard dans l’aventure et qui sont, à mon sens, bien pires que celle-ci, mais je vous laisse le « plaisir » de les découvrir.
Pour le coup, j’ai trouvé qu’on n’était pas dans des scènes gores pour être gores car elles ont vraiment un sens dans l’histoire. J'ai du mal, d'ailleurs, à comprendre cette censure surtout quand on compare Martha is dead à une violence qui est banalisée dans certaines licences. Mais bref. Je n’ai pas joué aux versions PlayStation mais de ce que j’ai compris, la différence entre les deux et que, sur les machines de Sony, ces scènes sont justes visibles et ne sont pas jouables alors que sur Xbox, c’est le joueur qui est véritablement actif dans les actes abominables qu’il commet.
Mais le pire là-dedans et que, justement, ces scènes ne sont pas la face la plus sombre du jeu. L’horreur se trouve bien plus tard, lorsqu’on reconstitue l’intégralité du puzzle et qu’on comprend le drame qui s’est joué devant nos yeux. C’est difficile d’expliquer sans pouvoir clairement rentrer dans les détails, mais le pire est véritablement la fin. Martha is dead a tout un cheminement assez inattendu qui s’esquisse durant l’aventure et ne prend tout son sens qu’avec le dénouement final où l’on se remémore des moments passés et où l’on comprend plein de choses. C’est typiquement le genre de jeu qui se prête bien à faire deux runs.
C'est vraiment le point qui fait qu'aujourd'hui, j'ai du mal à noter ce Martha is dead qui est capable de souffler le chaud tout comme le froid. Son histoire m’a pris aux tripes et m’a tellement touché que j’ai revu mon jugement après l’avoir terminé. Et pourtant, sur pléthore d’aspects, j’ai pesté comme un fou pendant les 7 heures qu’il m’a fallu pour le terminer. Et entre nous, j’ai bien failli lâcher définitivement la manette 4 ou 5 fois. Et que pour un jeu court, ça la fout mal.
Oui parce que si j’ai été véritablement touché par le fond du jeu, j’ai trouvé sa forme assez catastrophique.
Déjà, le rythme du jeu est assez bancal. Giulia se déplace à deux à l’heure, même en courant et toute la mécanique du jeu autour de la prise de photos prend bien trop de place à mon goût. En effet, notre Giulia est une photographe en herbe qui se trimballe partout avec son attirail. Sauf que prendre une photo en 1944, ce n’est pas la même chose que prendre une photo numérique aujourd’hui. Plein de réglages sont à faire pour prendre une photo correcte et surtout développer les photos nous demande de réaliser, de manière simplifiée, tous les traitements qu’on fait dans une chambre noire. On se retrouve donc avec pléthore d’aller-retour à faire et le développement de chaque photo prend du temps. C’est long, c’est fastidieux et pas très intéressant.
Après, il y tous les problèmes liés à la gestion des scripts. Ces derniers sont beaucoup trop visibles et parfois dépassent le bon sens. Si vous n’avez pas fait telle action à tel endroit, ça ne déclenchera pas la scène qui va bien pour vous faire progresser. Et souvent, lorsqu’on débloque la scène, on se dit, « purée mais je suis passé 150 fois ici et il a fallu que j’aille lire le truc sur le bureau de mon père pour que d’un coup, ça débloque l’apparition de tel objet ici ».
Autre souci, et c’est très probablement le plus dommageable, c’est qu’il y a un vrai problème de finition. On se retrouve face à des moments tellement mal réalisés que toute la tension retombe comme un soufflet et qu’on sort du jeu malgré un sound design et une bande-son réussis.
Giulia peut se déplacer à vélo pour gagner un peu de temps. C’est bien. Sauf qu’elle se manie moins bien qu’un 35 tonnes. Et le pire, c’est que ces phases de conduite à vélo sont totalement foirées avec un vélo qui penche dans des angles qui sont totalement improbables. A en mourir de rire. Tout comme la gestion de la nage qui est tout simplement… inexistante. Giulia marche au fond de l’eau, comme si de rien n’était, avec, cerise sur la gâteau, sa torche qui reste toujours allumée. Y’a pas un problème là ?
Le truc le plus débile qui me soit arrivé est, qu’à un moment, on doit explorer un bunker dont on atteint l’entrée en traversant le lac, sur une barque. Après avoir exploré le bunker, je suis simplement revenu sur mes pas, pensant repartir avec ma barque. Pas de bol, cette dernière avait mystérieusement disparu et je me suis viandé dans l’eau, sans avoir aucune possibilité de remonter d’où j’étais tombé. Impossible de pouvoir ensuite sortir de l’eau par la rive. Le jeu n’avait pas prévu qu’on puisse passer par là, il fallait absolument prendre une autre sortie dans le bunker. J’ai donc dû me démerder pour réussir à remonter sur la barque, refaire tout le trajet et prendre la sortie prévue. En soit, ok, je peux comprendre qu’on utilise ce genre d’astuces pour obliger le joueur à emprunter un chemin, mais franchement, pourquoi ne pas avoir bloqué la possibilité de tomber dans l’eau, avec un mur invisible, dès le départ, plutôt que de permettre au joueur de pouvoir revenir jusqu’à la rive de départ pour ensuite le bloquer avec des murs invisibles ?
C’est clairement ce genre de conneries qui m’a sorti de l’histoire. On est sur un niveau de finition qui est malheureusement un peu désolant.
Et comment ne pas pester contre cette putain d’énigme du télégraphe qui, là encore, fait preuve d’une finition au rabais ? Je ne sais pas si c’est lié à la traduction française, mais on vous demande d’envoyer un message codé en le terminant par « terminé » en choisissant vos mots parmi une liste proposée à l’écran. Sauf que le mot terminé est présent 2 fois, sous deux codes différents. Donc forcément, si vous n’utilisez pas le bon, vous aurez beau vous exciter comme un gland, ça ne marchera pas. Et ce n’est qu’après plusieurs minutes que j’ai remarqué que le mot était présent deux fois dans la liste...
Mis bout à bout, toutes ces petites choses m’ont totalement sorti du jeu au point que j’ai vraiment failli le lâcher. Je pense que si je n'avais pas su qu'il était court, je ne serais pas allé jusqu'au bout.
Du coup, vous imaginez bien qu’entre un scénario qui m’a pris aux tripes et une finition à la tronçonneuse, contre laquelle j’ai pesté de très nombreuse fois, il m’est difficile de trancher et de noter Martha is dead. Habituellement, je note de manière totalement subjective, en prenant comme base le plaisir que j’ai ressenti durant toute l’aventure parcourue. Et là, clairement, si je fais ça, le jeu mérite bien moins que la moyenne. Pourtant, son histoire et les thèmes abordés font que je me vois mal totalement le dézinguer. Du coup, je vais couper la tête de Martha en deux et mettre en avant l’originalité dont il fait preuve dans les thèmes abordés. Martha is dead est un jeu à la finition toute pourrie qui vous sortira du jeu de nombreuses fois. Pour autant, l’histoire contée est triste, touchante et glaçante d’horreur. A essayer, mais uniquement à petit prix.
Et si vous voulez voir tous les problèmes illustrés en vidéo, c'est par ici que ça se passe. Avec de vrais morceaux de Martha dedans. Tellement que la vidéo est limitée au plus de 18 ans :
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Martha is dead (PS4, PS5, PC, Xbox One, Xbox Series)
Plateformes : PC - Xbox One - PS4 - PS5 - Xbox Series
Editeur : Wired Productions
Développeur : LKA
PEGI : 18+
Prix :
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