Publié le Mercredi 2 mars 2022 à 12:00:00 par Sylvain Morgant

 

The Batman, la critique du film

Sombre-héros de Gotham

Le justicier connu sous le nom de Batman écume toutes les nuits depuis 2 ans les rues de Gotham, s'attaquant aux criminels qui ont le malheur de croiser sa route. Ce chevalier noir fait équipe avec le lieutenant James Gordon, seul policier intègre de la ville, pour lutter contre le crime.

Tout bascule la nuit du meurtre du maire Don Mitchell Junior. Candidat à sa propre réélection, il est tué par ce qui semble être un nouveau tueur en série dans une mise en scène macabre. Gordon amène Batman sur les lieux du crime, malgré les réticences du reste de la police. Car le tueur a laissé un message à l'intention du justicier masqué.

Pour la première fois depuis son apparition, Batman va devoir utiliser ses talents d'enquêteur pour arrêter ce tueur. Il va découvrir bien vite que ce dernier cherche avant tout à révéler à la population des secrets entourant le milieu criminel, la police ainsi que les politiciens de Gotham. Si ce tueur réussit, la ville ne sera plus jamais la même.

Batman est-il assez bon pour empêcher cela ?

D'abord prévu pour être intégré au feu DCEU, avec Ben Affleck à la réalisation, au scénario et bien entendu dans le costume, The Batman est devenue un projet indépendant à la suite du désistement de l'acteur et de tout le "drama" autour de Zack Snyder et du DCEU.

Cette neuvième adaptation du personnage créé par Bob Kane et Bill Finger est réalisée par Matt Reeves et fait la part belle à Robert Pattinson, Zoë Kravitz, Paul Dano, Colin Farrell, Jeffrey Wright, Andy Serkis et John Turturro. Un casting trois étoiles, malgré la présence de Robert "Twilight" Pattinson.


Oui, bon d'accord, il a fait bien d'autres trucs depuis son vampire brillant mais qui aime bien châtie bien. Robert s'en sort très bien dans le rôle de Batman. On est moins fan de son Bruce Wayne, mélange de gothique et de chanteur de grunge à cheveux gras. On a un gros coup de cœur pour Zoë Kravitz, absolument parfaite. Son alchimie avec Robert est impeccable, les acteurs, le réalisateur et les scénaristes ont parfaitement compris la relation entre The Bat and The Cat. Sur le reste du casting, Farrell est totalement méconnaissable, Turturro est effrayant et Serkis, bien que son rôle ait peu de temps d'écran, est très touchant. Dano, quant à lui, a parfaitement sa place dans un thriller noir paranoïaque, bien que parfois il en fasse un chouia trop.

Concernant l'histoire et le ton du film, on est clairement dans le policier noir et le thriller, voire parfois le film d'horreur. On serait tentés de dire, toute proportion gardée, qu'on est en face du Seven du film de super-héros. Ou du pendant du coté des gentils du film Joker.

Et ça fait un bien fou.

Non pas qu'on n’aime plus les films de gars en collant qui se mettent sur la tronche sur fond de CGI, mais il est quand même rafraichissant de trouver des réalisateurs qui ont des visions différentes, des thématiques et d'autres envie que de copier la concurrence. Et cette photo ! Greig Fraser a effectué un travail sur la lumière ou son absence pour donner au film un ton qui lui va à la perfection.

Le film s'intéresse et montre, quasiment pour la première fois, le coté enquêteur de Batman.

Un Batman presque toujours mutique, devant apprendre rapidement à faire fonctionner son cerveau avant ses poings. Un Batman devant aussi faire face aux conséquences de sa présence dans la ville et auprès de la population.

Cependant, le film n'est pas parfait.

A la manière de ce qu'a déjà fait Reeves, dès que l'on s'attarde sur certains détails, l'enquête déraille. Des détails qui s'accumule relativement vite si on se mets à les compter. En premier lieu, les fameuses devinettes du Riddler. Devinettes niveau CP/CE1, à tel point qu’on se demande encore comment Batou et Gordon ont réussi à se tromper tellement c’est évident. Quelques scènes malheureuses qui prêtent à rire aussi, comme cet atterrissage raté…

Mais ne boudons pas notre plaisir, Batman est de retour dans un thriller noir et il est d’humeur sombre.

Alors on fonce dans sa salle de ciné préféré, vous ne voudriez pas qu'il le prenne mal, non ?