Si, chaque année, la plupart des footeux attendent  leur nouvelle dose de FIFA ou d'eFootball, les footeux amoureux des chiffres et autres tableaux, eux, attendent plutôt l'arrivée du nouvel épisode de Football Manager. La licence de SEGA est tout simplement la référence des jeux de gestion footballistiques. Personnellement, n’étant pas du tout équipé d’un PC assez puissant pour jouer au jeu d’origine, je me suis tourné vers la version Touch du titre. Une version light, déjà testée l'an dernier et que j’avais bien aimé, quand même bien complète et qui permet de jouer les Mourinho ou les Guardiola du dimanche partout et quand on veut. Est-ce que cette version light 2022 propose un jeu suffisamment musclé pour vous laisser tenter ?

 

Pour les quelques mauvais élèves du fond qui ne connaissent pas la licence, Football Manager vous permet de créer votre entraîneur et de mener sa carrière. Que ce soit en tant qu'entraineur, sélectionneur national ou les deux, vous aurez tout à gérer de A à Z, selon votre poste. Que ce soit sur ou en dehors des terrains, le titre est extrêmement riche : élaboration des choix tactiques, gestion de l’effectifs en tenant compte de la forme de chacun, des risques de blessures, personnalisation des entrainements de l’équipe ou individuel, gestion de l’achat/vente de joueurs, recherche des futures pépites, gestion des conférences de presse, gestion du vestiaire à la mi-temps, gestion de son staff technique. Bref, c’est hyper riche et ça dépasse même le cadre de ce que doit normalement gérer un entraineur dans la vraie vie. Au final, le titre est chronophage et terriblement addictif.

Football Manager, c’est le jeu qui vous permet d’envisager toutes les folies. Surtout si tout comme moi, vous êtes supporter d’un club à petit budget, c’est l’occasion rêvée de pouvoir voir grand. Très grand. Et de vous imaginer sur le toit du monde footballistique. Car tout est possible. Enfin presque. Après il faut les sous... Et si chaque année n’est pas source de grandes nouveautés, la formule est peaufinée à chaque itération, par petites couches.

Par rapport à la formule de base, cette version Touch ne change pas d’un poil dans l’objectif à atteindre : vous êtes un entraîneur qui va prendre ses fonctions au sein d’une équipe existante ou que vous aurez créée et qui devra atteindre à minima les objectifs fixés par les dirigeants du club pour ne pas se faire virer. Cette version Touch est une version light du jeu de base dans le sens où il manque certaines fonctionnalités par rapport à l’épisode d’origine, notamment quelques fonctions en match et tout le côté gestion des conférences de presse. Ici, on se focalise sur la gestion du club et tout ce qui se passe sur le terrain.


Pour autant, cette version Touch possède quelques arguments pour contrebalancer la perte de ces options.

A commencer par une jouabilité spécialement prévue pour son support, la Nintendo Switch. Le titre offre plusieurs manières de jouer qui correspondent à autant de manières d’utiliser la console. On peut y jouer à l’écran tactile, à la manette ou même à la souris. Chacun ayant ces avantages et ses inconvénients. Le jeu à l’écran tactile est franchement pas mal pour jouer de manière nomade. Les commandes répondent plutôt bien, même si pour être totalement honnête, ce n’est pas parfait. Les menus n’étant pas des plus ergonomiques, avec une masse importante d’informations affichée sur l’écran, il n’est pas rare de cliquer à côté. J’ai pourtant des doigts assez fins et j’ai quand même pesté quelques fois, notamment lorsque je souhaitais cliquer sur les petits + pour afficher davantage de détails.

Cette version est également jouable à la manette, en mode portable ou docké, mais c’est encore une fois un coup de main à prendre. Entre le stick gauche qui sert à se déplacer parmi les grosses fonctionnalités et la croix qui sert à se déplacer dans la fonctionnalité en elle-même, ce n’est pas des plus évidents. Il existe une fonctionnalité qui permet d’afficher un curseur, comme si c’était une souris, mais les Joycon de la Switch étant loin d’être précis, avec des icônes minuscules, là encore, c’est parfois source de frustration.

Enfin, la dernière manière de jouer, la plus précise de toute, est à la souris. Mais forcément, cela implique qu’on joue en mode docké et jouer à la souris sur son canapé… euh… Autant faire le jeu sur PC. Mais bref, le jeu offre encore une fois une multitude de manière de jouer et personnellement j’ai opté pour un mode de jeu hybride, principalement en mode portable, en jonglant entre le tactile pour les sélections faciles d’accès et la manette pour passer d’un gros menu à l’autre.

L’autre argument de FM 2022 Touch est que son support permet d’y jouer partout. Tout le temps. Le titre se prête parfaitement bien aux courtes sessions de jeux, que ce soit dans les transports, dans le lit, aux toilettes et j’en passe. En soit, c’est le support qui le permet, mais franchement, c’est un petit plus qui m’a bien plus. On prépare une stratégie quand on a 5 minutes sous le coude. On lance son match quand on a 5 autres minutes à tuer. C’est vraiment top.

Après l’apparition de l’expected Goal l'an dernier, qui est d'ailleurs toujours présent et permet de savoir très rapidement la probabilité de marquer un but et donc de voir si notre stratégie est efficace, cette année, on peut noter l'arrivée d'un centre des données, qui regroupe toutes les analyses des matchs de notre équipes. Les tableaux en question sont cool, mais n’expliquent pas clairement comment remédier aux problèmes évoqués. Personnellement, je les ai assez peu utilisé. J’ai plus axé mon jeu sur un gegenpress toujours aussi efficace avec des plans de jeux prédéfinis pendant mes matchs.  Pour le reste… on a droit à une nouvelle gestion du mercato, qu'on peut suivre heure par heure lors de la dernière journée avant la clôture, on gagne en contenu, avec encore plus de championnats disponibles et l’enrobage a été un peu modifié, avec des graphismes améliorés.

D’ailleurs au niveau des graphismes, soyons honnête, même si ça n’a jamais été la force des Football Manager, ça mérite toujours le carton rouge. C’est un peu moins moche que l’an dernier, mais on part de tellement bas que c’était difficile de ne pas faire mieux. Que ce soit la modélisation ou l’animation des joueurs c’est une catastrophe. Les joueurs sont rigides, la balle colle au pied, sans aucune inertie et l’IA fait des trucs qui dépassent le bon sens… bref, si le contenu de FM est toujours aussi gargantuesque, l’enrobage est toujours autant à la ramasse. Je suis bien d’accord que ce n’est pas pour ça qu’on joue à un FM et que quand on a été habitué, pendant des années, à jouer avec le mode 2D, pas besoin d’avoir de belles animations, mais quand même. Même constat pour l’ambiance sonore du jeu. C’est… vide. On se croirait à un match avec des restrictions sanitaires. Aucune musique n’accompagne la navigation et les seuls sons présents sont ceux du public et de la balle… On a connu mieux question ambiance dans les stades.
 

Oui bon, je taquine un peu sur l’enrobage qui fait toujours un peu cheap, mais qu’on ne s’y trompe pas, Football Manager 2022 Touch est un jeu que j’ai apprécié et que je trouve terriblement chronophage et addictif. S’il n’atteint pas le niveau de son grand-frère PC, il offre une base très solide avec comme gros argument de pouvoir y jouer partout, tout le temps, comme on veut, avec une durée de vie infinie qui ne dépendra que de votre appétence pour le genre. Un petit mot pour ceux qui ont déjà la version 2021, pour avoir fait les deux, je pense qu’il n’est pas nécessaire de passer à cette nouvelle version. Sauf si vous êtes un fan absolu et que vous ne regardez pas vos dépenses.

Comme d'habitude, la version vidéo de ce test est disponible, ici :
 

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