Jurassic World Evolution 2 (PlayStation 4, Xbox One, PlayStation 5, Xbox Series, PC)

 

Publié le Jeudi 18 novembre 2021 à 12:00:00 par Inès Pouille

 

Jurassic World Evolution 2 (PlayStation 4, Xbox One, PlayStation 5, Xbox Series, PC)

Qu'est-ce qui pouvait tourner mal ?

imageAlors, alors. Si vous avez joué au premier Jurassic World Evolution, vous faites sans doute partie des férus de jeux de gestion qui s’attendaient à un jeu aussi riche et complexe que Planet Zoo, produit par le même studio. Et ces gens-là, j’avoue, ils ont dû tomber de haut !
Il faut croire qu’une telle licence a amené Frontier Developments à privilégier une cible de joueurs casuals, plutôt qu’aux habitués du genre. La preuve ? Un mode campagne prédominant, enrichi de narration (plus ou moins réussie), et un gameplay qu’il faut avouer particulièrement pauvre, surtout pour un jeu de gestion.
Moi-même, je ne me prétends pas amateur de jeux de gestion, mais ayant Planet Zoo parmi mes références, je n’ai pu que constater l’ampleur de la différence de détails entre les deux jeux, que ce soit aux niveaux des besoins très primaires de nos bestioles préhistoriques (toutes terrestres, car les volatiles et créatures marines sont l’apanage du second jeu) se résumant l’accès à l’eau, à leur mangeoire spécifique (de 4 types au total), de deux facteurs de population variables, et d’une portion particulière de plaine ou de forêt dans leur habitat.
Un panel de paramètres si réduit, qu’il permettait la cohabitation de carnivores et d’herbivores entre eux sans le moindre problème, et encore mieux, de faire cohabiter sept vélociraptors avec un carnotaure !
Cependant, je pense que nombreux ont été les joueurs (notamment les simples curieux peu habitués à ce type de jeu) à rire de cette simplicité, et à en abuser, moi la première. Au final, si l’on ne prend pas trop le jeu au sérieux, il est très divertissant et amusant. Par contre, il ne valait déjà pas son prix (60€, comme ce deuxième opus).

Que change le 2, du coup ?
Comme mentionné plus haut, l’argument principal de vente, ce sont l’ajout des volières et autres piscines pour les créatures aux besoins plus spécifiques. Quelque chose qui manquait cruellement au premier opus … Sortir le premier jeu sans Mosasaurus après la sortie de Jurassic World … Ouais, ça le fait pas trop.
Les deux nouveaux types d’enclos sont assez libres de placement, les piscines se traçant comme des enclos normaux, et les volières se constituant de dômes, que l’on relie les uns aux autres.


imageEn outre, le jeu propose davantage de contenus de type “campagne”, sans pour autant le nommer ainsi. Le mode Théorie du chaos permet ainsi de revivre les événements des 5 films (des 3 Jurassic Park + des 2 Jurassic World), avec vous aux commandes ! Le jeu possède également un mode campagne plus classique, davantage exploité comme un bref tutoriel. Personnellement, j’ai beaucoup aimé l’ambiance qui s’en dégageait, car contrairement au premier jeu où l’on intègre davantage de dinos à notre cheptel en allant chercher des fossiles pour constituer un génome plus ou moins complet avant de synthétiser de nouvelles bestioles, ici, on se doit de réparer les pots cassés après la fuite des dinosaures dans tous les Etats Unis d’Amérique après les événements de Jurassic World Fallen Kingdom, impliquant d’aller chasser en hélico du caribou cuirassé. Dommage que cela ne constitue qu’une petite aventure de 2h30.

imageL’enrichissement du gameplay faisait également partie d’un des aspects mis en avant. Ainsi, designer des enclos devient un brin plus complexe, surtout du côté des herbivores : fini les mangeoires, à présent, les végétariens obtiennent leur nourriture directement dans leur enclos ! Pour cela, il faut que la végétation choisie soit en accord avec leurs besoins alimentaires. Vous le devinerez, cela rend bien plus complexe la cohabitation entre herbivores, à moins de créer des enclos énormes pour abriter tous les types de ressources … Comme dans Planet Zoo, certains pensionnaires auront aussi besoin plus spécifiquement de sable, de rochers ou encore de terre dans leur habitat pour être satisfaits. Les dinosaures développent d’ailleurs davantage de comportements et d’animations dans leurs enclos, ce qui est toujours plaisant et intéressant à regarder. De ce point de vue, le gameplay semble à présent complet …

… Mais une douce impression de “3 pas en avant, 2 pas en arrière” persiste …

Côté infrastructures, de nouvelles attractions et bâtiments voient le jour. Enfin, il sera possible de gérer du personnel ! Bon, en réalité, il est assez simple, mais c’est un bon ajout. Il vous est maintenant possible de recruter spécifiquement des employés disposant de compétences variables, exploitables sur les différentes tâches (expéditions de fossiles, analyse de fossiles, incubation d'œufs, recherches scientifiques …), et également leur accorder des congés lorsque ceux-ci s’irritent de leurs conditions de travail …


imageLes recherches, parlons-en ! Elles constituent à mon sens un gros point noir de cette deuxième itération. Si avant, elles concernaient surtout les améliorations de bâtiment, l’accès aux traitements médicaux et à certains fossiles, ici, elles concernent ABSOLUMENT TOUT. N’ayant pas assez joué pour tout découvrir, je peux seulement vous dire que le contenu disponible à la recherche que j’ai entrevu est colossal. Si cela crée sans conteste de la durée de vie, cela pose problème lorsque même les bâtiments simples deviennent sujets à des recherches pour pouvoir les débloquer … Il vous est par exemple impossible de construire une centrale en début de jeu. Il vous faudra passer l’entièreté de la campagne plus une partie du premier chapitre Théorie du chaos pour débloquer une centrale digne de ce nom. Comment subsister jusque là ? Et bien, en utilisant l’unité d’énergie de base, un générateur de secours, qui nécessite d’être régulièrement réapprovisionné en carburant (et donc en argent brut) pour pouvoir fonctionner. Un money sink terrifiant responsable de beaucoup de frustration chez les joueurs, qui ont parfois cru, faute d’en voir, à une disparition pure et simple des centrales … De manière générale, il devient très frustrant de voir beaucoup de bâtiments disponibles directement dans le premier jeu devenir des sujets de recherche  parfois même inaccessibles avant un certain temps de jeu. La progression est donc très lente. A peu de choses près, je dirais que ce simple aspect détruit le fun du jeu, tant les recherches ont été la raison de mon envie d’arrêter de jouer, après une dizaine d’heures. Malgré l’ajout d’une possibilité de mettre en pause le jeu et de l’accélérer (une feature qui sera sans doute acclamée par tous), on passe les deux tiers de son temps à attendre la progression des recherches. Littéralement.

imageParlons technique, à présent. Si le premier jeu arborait une direction artistique poussée dans le sens du réalisme à la limite du fade en termes de couleurs, ce deuxième opus semble beaucoup plus saturé, et moins porté sur le détail. Ce n’est pas désagréable, mais un tel changement troublera sans doute nombre de joueurs qui ne s’attendent pas à un ravalement de façade aussi coloré. Néanmoins, la végétation est toujours magnifique, tout comme les modèles des dinosaures. A noter cependant que le jeu est susceptible à plusieurs bugs d’affichage. Personnellement, j’ai eu droit à la totale, le pack premium épilepsie : entre clipping de chemins avec le sol, bug de shader de neige qui s’affiche et disparaît en continu, et bug de lumière sur les feuillages (qui pareil, clignotent en continu), autant dire qu’il fallait être sacrément déterminée pour continuer à jouer.

imageEn résumé, si les points majeurs d’amélioration avancés par Frontier sont vraisemblablement réussis, l’élargissement de l’ampleur des recherches sur la construction des parcs forme un énorme point noir qui vient entacher l’expérience de jeu. La frustration s’accumule rapidement, et je pense pouvoir affirmer par conséquent que ce jeu ne vise clairement plus les joueurs casuals. Peut-être même qu’il soulera les amateurs du genre plus patients, tant j’ai trouvé les temps d’attente ridicules. En ce qui concerne le prix, il vaut certainement le nombre d’heures potentielles à passer sur le jeu, mais ne vaut à mon sens pas le divertissement. Comme le premier, il semblerait plus sage d‘attendre de le voir en promotion pour se laisser tenter par la curiosité … Et de se consoler sur Planet Zoo.

PS : Je n'ai plus d'yeux, mais je n'ai pas (trop) de regrets.

 

 
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Jurassic World Evolution 2 (PlayStation 4, Xbox One, PlayStation 5, Xbox Series, PC)

Plateformes : PC - Xbox One - PS4 - PS5 - Xbox Series

Editeur : Frontier Developments

Développeur : Frontier Developments

PEGI : 16+

Prix : 60 €

Jurassic World Evolution 2 (PlayStation 4, Xbox One, PlayStation 5, Xbox Series, PC)

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