Publié le Lundi 15 novembre 2021 à 12:00:00 par Cedric Gasperini
Call of Duty Vanguard
Retour au front
J’ai toujours eu une affection toute particulière pour la saga Call of Duty. Un solo certes toujours trop court, mais intense, doublé d’un multi nerveux, puissant, toujours parfaitement calibré. Ajoutez ces dernières années de la survie en coop face à des hordes de zombies et le tour est joué. De quoi s’occuper et prendre du plaisir pendant de longues heures. Rien que du bon.Seulement ces dernières années, j’avoue avoir un poil décroché. Plus le temps, plus l’envie, moins dans le mood Call of… j’ai suivi les opus avec plus de détachement, sans vraiment m’y mettre, comme emprunt d’une certaine lassitude, non pas avec la série, mais avec le genre.
Cette année, toutes les conditions étaient réunies pour raviver la flamme. J’ai donc lancé Call of Duty Vanguard avec une certaine impatience. Sur PS5. Sur un bel écran 4K qui pète et un son 5.1 à fond, quitte à faire hurler les voisins. Et on débute, bien évidemment, par la campagne solo…
Nous sommes à la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Les nazis sont en déroute, le IIIème Reich n’est plus que ruines fumantes et Hitler vient de se suicider. Le renouveau allemand réside dans un projet secret. Le « Project Phoenix », caché dans une mallette… Votre groupe de soldats d’élite va tenter de la récupérer et… se faire capturer par les nazis. L’interrogatoire va se faire sous forme de flashbacks, à vivre les heures de gloire de chaque membre de votre équipe.
Cette campagne solo se déroule donc à incarner différents personnages, dans certaines des plus célèbres batailles de cette guerre : la Normandie, l’Afrique du Nord, la résistance de Stalingrad, le Pacifique et j’en passe. L’idée est intéressante sur le papier, mais est largement plombée par un réel manque de liant entre chaque mission. On enchaîne les batailles, sautant d’un personnage à l’autre, sans s’y attacher, sans prendre le temps d’avoir une once d’empathie avec eux, à défourailler à tour de rôle du nazi, du japonais… Que l’on soit fantassin, pilote ou sniper, on suit une histoire totalement décousue qui ne réussit finalement pas à accrocher. D’autant plus qu’elle est extrêmement courte ! En 4h à peine, vous en aurez fait le tour. Il y a quelques années, les campagnes étaient plutôt dotées de 5/6 heures de jeu, voire un peu plus en prenant le temps… et on trouvait ça déjà très très court. Là, pour le coup, c’est une vraie déception. D’autant plus que, comme expliqué, on la parcourt sans s’y plonger réellement, la faute à une vraie âme, à l’absence d’une vraie identité globale.
Alors certes, les missions sont spectaculaires. Ça pète de partout. Les effets pyrotechniques et autres effets spéciaux sont saisissants. On en prend plein la gueule. Mais l’enrobage a du mal à cacher les faiblesses d’un scénario en panne d’inspiration, avec des missions somme toute assez classiques (s’infiltrer, détruire un poste avancé, affronter des tanks, défendre un point clef…). Moins intense, moins profond que ce à quoi la série nous avait habituée, ce solo, sans être désagréable, n’est pas à la hauteur des opus passés. Ça reste sympa, hein. Bien péchu, bien maîtrisé, avec une ambiance sonore excellente qui vous met les poils quand vous faites cracher les enceintes. Mais aussitôt joué, le jeu sera oublié.
On finira, sur le solo, par évoquer les graphismes, corrects mais loin de ce qu’une console nouvelle génération peut fournir. Ou une IA qui n’est clairement pas adaptée aux cartes plus ouvertes (malgré toujours une absence de liberté de mouvement, car on est toujours dans une progression de type couloir). Dès qu’il y a un peu d’espace, sur des mini-arènes, l’IA est en mode panique et a tendance à avoir des comportements erratiques. Rien de trop gênant, mais c’est tout de même à noter.
En tout cas, on pourra au moins dire que question gameplay, c’est toujours aussi maniable et maîtrisé. La quintessence du FPS.
Le multi est cette fois-ci encore le gros point fort du jeu. 16 cartes au lancement, d’autres à débarquer plus tard, et pléthore de modes de jeux. C’est toujours aussi nerveux, aussi bien maîtrisé, et même si l’ensemble change peu d’un jeu à l’autre (en termes de modes notamment), c’est toujours parfaitement efficace. On retrouve avec plaisir les modes Deathmatch, Team Deatchmatch, Kill Confirmed, R&D, Hardpoint ou Domination, pour ne citer qu’eux. Plus d’autres nouveaux, dont le mode Patrouille qui, non, n’a rien à voir avec des chiens pompiers. Ici, vous devez capturer et garder une zone précise, zone qui se déplace sur la carte… C’est étonnamment bien foutu et ça fonctionne parfaitement. L’autre nouveauté, Champion de la colline, est redoutablement efficace aussi. Sorte de mini-tournoi, il permet à plusieurs équipes de s’affronter sur des petites cartes, avec un hub central permettant de se ravitailler. Des équipes de 2 ou 3 joueurs qui vont, au fil des combats, marquer des points jusqu’à l’affrontement final pour les meilleures équipes. C’est assez fun et jouissif quand on réussit à s’inviter au combat final sur le fil, les retournements de situation étant fréquents. Enfin, bien entendu, en multi, vous pourrez gagner des niveaux, donc des bonus, de nouvelles armes et j’en passe, comme d’habitude, avec un contenu riche et dense comme la série sait si bien le faire.
C’est le mode zombie, finalement, qui est une déception. Voulant innover, les développeurs ont surtout plombé le titre. Un hub central pour les achats d’armes et améliorations, entouré de zones à débloquer. Vous traversez des portails pour vous lancer dans des missions pas forcément passionnantes, de niveaux pas forcément bien pensés en termes de level design et d’intensité, et pour une durée de vie ridicule. Comptez une vingtaine de minutes grand max pour, au choix, finir les 5 missions et remporter la partie, ou repartir pour 5 autres, plus difficiles, mais quasiment identiques. On a beau nous promettre des mises à jour fréquentes pour enrichir ce mode, la déception reste quand même de mise.
Au final, pour mon retour au combat, Call of Duty Vanguard n’était peut-être pas le meilleur choix. Sans être désagréable, c’est un opus décevant. Campagne solo pas au niveau, mode zombie raté… si le multi classique tient ses promesses, c’est trop peu pour convaincre totalement. Alors on prend du plaisir, hein, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit. Mais d’un point de vue personnel, j’ai vécu cette expérience plus comme une mise en bouche en attendant l’épisode de l’année prochaine, que comme un véritable retour.
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Call of Duty : Vanguard (PC, PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series)
Plateformes : PC - Xbox One - PS4 - PS5 - Xbox Series
Editeur : Activision
Développeur : Sledgehammer Games
PEGI : 18+
Prix : 60 €
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