Publié le Vendredi 22 octobre 2021 à 12:00:00 par Vincent Cordovado
Metroid Dread (Nintendo Switch)
Samus parce que Mario brosse
Plusieurs années après avoir balayé la menace Metroid puis celle du Parasite X, Samus Aran reçoit une étrange transmission vidéo indiquant que le Parasite X serait encore en vie, sur la planète ZDR. La Fédération Galactique envoie alors les E.M.M.I (Explorateurs Mobiles Multiformes Interplanétaires), un groupe de robots à la pointe de la technologie, pour enquêter mais peu après leur arrivée, les machines cessent d'émettre et disparaissent. C'est donc Samus qui va devoir lever le voile sur la présence ou non du parasite X. Manque de pot pour elle, à peine arrivée sur la planète, un guerrier Chozo surpuissant viendra lui voler dans les plumes et la laissera inconsciente, privée de ses pouvoirs. Cerise sur le gâteau du pas de bol, les E.M.M.I sont maintenant programmées pour la tuer. Autant dire qu'elle va en chier. En vous aussi par la même occasion.
Les Metroid n’ont jamais brillé par leur scénario et leur mise en scène, vous ne serez donc pas étonné qu’il en soit de même ici. La mise en scène joue la carte du minimum syndicale et le scénario, malgré une petite surprise sur la fin, tient sur une feuille de papier. Mais clairement, on ne lui en tiendra pas vraiment rigueur tant ce n’est pas ça qui nous intéresse. Nan, ce qu’on attend vraiment d’un Metroid, c’est un gameplay qui répond aux doigts et à l’œil, un sentiment de montée en puissance, un level design suffisamment bien conçu pour qu’on puisse se sentir comme un aventurier et une difficulté bien corsée qui offre une réelle satisfaction lorsqu’elle est surmontée Et autant vous le dire tout de suite, il répond de très loin à toutes ses attentes.
On ne va pas s’étonner que Metroid Dread soit un Metroidvania pure jus, puisque c’est un genre qu’il a lui-même créé avec le Castlevania de Konami. On se retrouve donc devant un jeu d’exploration en 2D, bourré d’action, avec son lot de phases de plateforme. Ici, il n’y a pas de niveau à proprement parlé mais des zones qu’on peut explorer comme on le souhaite. Une sorte d’open-world en 2D, pour que ça parle aux plus jeunes. On retrouve l’aspect labyrinthique, si cher à la série, où, ce qui pourrait s'apparenter à un passage secret dans un jeu normal est, ici, le chemin à emprunter pour progresser normalement dans l’aventure. Il faut donc explorer de fond en comble notre environnement, en utilisant judicieusement nos différents pouvoirs, pour progresser. Et si par moment, on constate qu'une zone est inaccessible, car trop haute ou qu'elle est bloquée par certains blocs, c'est qu'on n'a pas encore débloqué le bon pouvoir et qu'il faudra y revenir plus tard, soit pour y récupérer un item, soit parce que c'est un chemin pour progresser dans l'aventure.
Justement, parlons-en des pouvoirs, Samus possède un arsenal qui va devenir juste énorme. S'il n'y a rien de vraiment nouveau pour la série en terme d'armes, entre le grappin, les bombes, la mise en boule, le double saut, le fait de se mettre invisible, la super accelération, j'en passe et j'en oublie, notre héroïne se transforme en véritable machine de guerre. Et c'est d'autant plus agréable que ce sentiment de puissance est couplée à une maniabilité quasi parfaite. Samus répond au doigt et à l'oeil et l'on a le sentiment, une fois toutes les capacités débloqués, qu'on peut tout faire, aller partout et vaincre n'importe qui.
Fort heureusement, les nombreux boss du jeu auront la gentillesse de nous ramener à la dure réalité en pouvant nous éclater assez facilement. Nombreux, ils offrent une bonne dose de challenge pour être vaincu. Certains possèdent plusieurs phases de combat et demandent pour chacunes d'elles d'apprendre les patterns. On meurt beaucoup, mais c'est souvent parce qu'on a voulu tenter le geste de trop. Et comme c'est assez difficile, la victoire n'en est que plus belle.
Outre les boss, ce Metroid Dread propose de jouer au chat et à la souris avec les fameuses E.M.M.I. En effet, histoire d'ajouter un soupçon de stress bienvenu, dans certaines zones bien spécifiques, les E.M.M.I nous traquent. Et comme vous l'imaginez, les zones en question sont grandes et l'on devra y passer de très nombreuses fois sans se faire repérer. Et autant la jouer discret puisque si ces machines vous choppent, vous n'aurez qu'une fraction de seconde pour les étourdir quelques instants et vous enfuir. Passé ce court délai, c'est la mort assurée. Et sachant qu'elles sont insensibles à nos armes classiques, autant vous dire qu'il va vraiment falloir être discret. Fort heureusement pour nous, après avoir vaincu les unités centrales associées aux E.M.M.I, on récupère le canon Omega qui n'est utilisable qu'une seule fois pour les vaincre définitivement. Mais là encore, on a droit à une bonne dose de stress car l'utilisation du canon prend des plombes. Mais vaincre les machines permettra à Samus d'absorber leur pouvoir.
Graphiquement, le titre s'en sort très bien. Fluide, beau, il fait plaisir à voir sur grand écran. C'est un peu moins vrai si vous jouez en mode portable sur une Switch classique où l'absence d'écran OLED se fait cruellement ressentir avec un manque important de contraste dans cet univers sombre. Je ne dis pas que c'est moche, mais du coup, c'est terne et pas forcément toujours agréable à regarder. Un problème totalement corrigé avec la Switch OLED ou les noirs sont bien plus beaux et les contrastes plus importants. Du coup, on comprend pourquoi Nintendo a choisi ce titre comme fer de lance de sa nouvelle machine.
Au final, Mercury Steam nous propose un épisode de haute volée. Beau, intense, riche, il délivre une expérience réussie qui fera plaisir à tous ceux qui se plaignent du manque de challenge des jeux Nintendo. A l'inverse, il déplaira clairement à ceux qui préfèrent les expériences balisées et avec un niveau de difficulté peu élevé. Sans être insurmontable non plus, le titre se range dans la catégorie de ceux qui demandent quand même quelques skills pour en venir à bout. Bien qu'un peu court (on le termine en moins de dix heures), il offre, une fois terminé et pour les plus motivés, un mode de jeu difficile ainsi que des artworks à débloquer sous certaines conditions de temps. De quoi mettre vos réflexes à rude épreuve. Personnellement, je lui reprocherai quelques boss un peu trop redondants (les guerriers Chozo) et une prise en main qui, du fait de la très grosse palette de coups, demande quand même un peu de temps d'adaptation, mais clairement, j'ai pris un plaisir fou à le terminer. A tel point que j'ai envie de me plonger dans les anciens épisodes que je n'ai pas faits.
Comme d'habitude, voici la version vidéo de ce test, avec des morceaux de Samus et de monstres dedans. Y'a bon !
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