Publié le Mardi 23 mars 2021 à 12:00:00 par Cedric Gasperini
Stronghold: Warlords (PC)
Sur sa faim...
Saga qui a pris son envol au début des années 2000, Stronghold est un mélange de jeu de stratégie en temps réel et de gestion.Dans un premier temps, il s’agit de développer son fief, gérer sa population, ses infrastructures, ses armées. Dans un second temps, il faudra aller péter la gueule au voisin pour étendre votre territoire. Et cela passe par l’assaut de châteaux forts à grands renforts de catapultes, béliers, huile bouillante jetée sur les soldats… C’est surtout cet aspect qui a fait la renommée de Stronhold.
Stronghold Warlords reprend les mécaniques qui ont fait le succès de la série et vous transpose cette fois-ci non plus en Europe, à poutrer du chevalier en armure, mais en Asie, sur plusieurs siècles.
Le scénario n’a jamais été le point fort de la saga. On vous rassure (ou pas d’ailleurs), c’est encore le cas sur ce nouvel opus. En guise d’histoire, vous allez suivre 5 campagnes, de 5 ou 6 missions chacune. De la Dynastie Jin à Genghis Khan, en passant par Thuc Phan (Viêt-Nam), Qin Shi Huang ou Toyotomi Hideyoshi, au Japon, vous allez parcourir l’Asie du 3ème siècle avant JC jusqu’au XVIème siècle, via ces grandes figures historiques.
Et c’est un peu là où le bât blesse : en 5 ou 6 missions, non seulement les développeurs n’ont pas eu le temps de développer correctement leur histoire, mais le joueur n’a pas non plus le temps de s’approprier les caractéristiques et particularités de chaque camp. Même si la difficulté est progressive d’un scénario à l’autre, on aurait aimé plus de fluidité, moins d’étendue historique… et sans doute aussi moins de ressemblance, tant au niveau des unités que du gameplay, d’une époque à l’autre…
Difficile, dès lors, de s’intéresser pleinement au contexte, aux personnages, aux événements. On reste clairement sur sa faim. Le tout avec, il faut le souligner, un version française très approximative et totalement perfectible. A croire que Wish s’est mis à faire du doublage.
Niveau gameplay, on est toujours sur la construction de bâtiments et la gestion de son fief. Le développement de ses troupes, également. Reste que le jeu enchaîne les séquences identiques : on se développe, on va péter la gueule aux Seigneurs voisins, on récupère leur fief et zou, on recommence.
La diplomatie est également possible pour arriver à vos fins. Plus longue, cette voie reste moins coûteuse, notamment en soldats. L’assaut d’un fief est toujours risqué et peut poser souci, avec un lourd impact sur votre trésorerie.
Si l’attaque des fiefs de taille réduite reste assez basique et limitée en intérêt (et toute pétée, d’ailleurs, parce que les Seigneurs siègent en haut d’une tour et qu’on peut les bousiller avec des archers sans que ses propres troupes réagissent, la détection de troupes ennemies étant plus courte que la portée des flèches…), l’attaque de grosses plateformes est plus jouissive. Les nouvelles armes, notamment les canons, offrent un renouveau assez intéressant. Sans pour autant chambouler la série.
Pour remettre tout ça en ordre, Stronghold Warlords propose une partie gestion basique, sans surprise, mais qui reste efficace. Il y a un vrai challenge à nourrir correctement sa population et gérer de manière efficace ses ressources : ce n’est pas forcément facile, du fait de la topographie de certaines cartes. Des solutions existent, mais elles sont parfois compliquées à mettre en œuvre et un mauvais choix au début d’une mission peut se payer cash à la fin… Il y a un vrai effort de réflexion, notamment dans l’ordre des Seigneurs à soumettre. La partie combat est plus classique. Pas désagréable, mais pas exceptionnelle non plus : l’IA franchement perfectible n’aide pas. Certaines mécaniques datées et grossières (troupes qui apparaissent comme par enchantement pour vous attaquer et ralentir votre progression de manière artificielle entre autres) plombent le jeu et si elles augmentent la durée de vie, ont tendance à agacer. Les assauts de châteaux restent agréables et grisants, mais cela ne sauve pas un jeu qui aurait dû aller plus loin dans ses mécaniques, dans sa variété d’options et surtout, qui aurait dû proposer un scénario mieux construit, qui survole moins ses personnages et ses époques. Le multi, sur 9 cartes seulement à 4 joueurs max (les cartes à 8 sont complétées par l’IA) est trop restreint pour être un atout.
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