Publié le Jeudi 5 mai 2016 à 09:00:00 par Cedric Gasperini

 

Test Uncharted 4 : A Thief’s End (PS4)

Le meilleur jeu de la PS4 ?

On ne présente plus la saga Uncharted. Personnellement, le premier opus a été une révélation. Un vrai coup de cœur qui s’est confirmé au fil des opus. Uncharted a élevé le genre action/aventure, proposant avant tout une vraie histoire, un vrai scénario, avec des personnages forts et attachants. Une sorte de film d’action interactif, mélange d’Indiana Jones et de Lara Croft. Je suis totalement fan. Mais j’ai la passion sévère : plus j’aime, moins j’ai tendance à pardonner les errances et les erreurs. J’attendais donc cet Uncharted 4, le premier opus sur PS4, avec impatience et fébrilité. Et surtout, avec une volonté de ne faire aucune concession si les développeurs n’arrivaient pas une nouvelle fois à m’embarquer avec eux dans cette aventure…

Nathan était un jeune orphelin turbulent. Se battant constamment avec ses petits camarades, au grand dam des religieuses qui s’occupaient des enfants. Son grand-frère, Sam, plus casse-cou et téméraire encore, n’hésitait pas à l’embarquer dans des aventures plus dangereuses les unes que les autres…
Bien des années après, alors qu’ils sont sur la trace du trésor légendaire du pirate Henry Avery, les choses tournent au vinaigre et Sam est abattu sous les yeux de Nathan…

Aujourd’hui, Nathan Drake est retiré des « affaires ». Finies pour lui les grandes quêtes des trésors perdus. Marié à Elena, ils vivent heureux dans une petite maison douillette. Elena écrit toujours des articles à sensations. Nathan, lui, récupère des containers échoués dans la mer. Mais un beau jour, Sam, son grand-frère, refait surface. Il a survécu à ses blessures et passé 15 ans dans des geôles panaméennes. Et il a besoin de son petit frère pour reprendre la quête du trésor d’Henry Avery. Et pour cause : c’est Alcazar, un dangereux mafieux, qui a aidé Sam à s’échapper de sa cellule en échange de la moitié du trésor… Et il ne lui a laissé que 3 mois pour le trouver.
Nathan n’hésite pas un seul instant. Il se lance dans cette nouvelle aventure sans retenue. Seul petit souci : un ancien associé est également à leurs trousses, et accompagné d’une véritable armée…


La saga Uncharted revient à ses premières amours : la piraterie. Suivant l’histoire du pirate Henry Every (ou Avery, c’est idem), mais surtout le mythe de Libertalia, colonie libertaire fondée par les pirates sur l’île de Madagascar, Le jeu nous entraîne aux quatre coins du monde, dans des paysages aussi différents qu’exotiques.

Mais avant tout, il convient de faire le point sur une chose essentielle : le scénario. Entre scénariste originelle qui fout le camp, critique d’anciens développeurs sur le traitement de l’histoire… on avait de quoi s’inquiéter sur ce qu’Uncharted 4 pourrait bien nous offrir. On vous rassure tout de suite. C’est une vraie réussite. Encore une fois, les développeurs ont réussi à nous proposer une aventure totalement captivante, basée sur des faits réels. A tel point que vous ne pourrez pas vous empêcher de prendre des notes pour aller vérifier sur le net et récupérer des infos supplémentaires sur cette histoire. Mais plus que tout, plus que cette quête de trésor perdu, le gros atout de ce jeu est la mise en scène des rapports humains. Que ce soit Nathan avec son grand-frère lorsqu’ils sont enfants, puis adultes, les rapports entre Nathan et Elena, ou même avec Sully, pourtant en retrait dans cet opus, tout sonne parfaitement juste. Certains dialogues, certaines situations, semblent accessoires, voire un brin inutile sur le moment… mais ils renforcent les liens entre personnages, nous offrant au final une vraie aventure humaine.
En cela, il faut vraiment mettre l’accent sur deux éléments parfaits dans le jeu. En premier lieu, la motion capture, vraiment bluffante, allié au réalisme des textures des visages. En second lieu, le doublage français, vraiment très bon. Cela donne au final des scènes cinématiques exceptionnelles et d’une justesse incroyable. Ce sont sans doute les plus réussies que nous ayons pu voir à ce jour. Pleines d’intensité, tour à tour amusantes et poignantes, sans jamais trop en faire.

D’ailleurs, vous allez en prendre plein les yeux à tous les niveaux. Ces scènes cinématiques sont sublimes, certes, mais le reste du jeu l’est tout autant. Certes, on a pu apercevoir un brin d’aliasing çà et là, voire à un moment de la végétation qui apparait comme par enchantement, et même un ou deux bugs (une grenade en lévitation par exemple). Mais c’est si rare qu’il n’y a pas lieu d’en tenir rigueur. D’autant plus qu’Uncharted 4 est très certainement l’un des plus beaux jeux vidéo à ce jour. Des paysages époustouflants, des horizons magnifiques, des décors si beaux et si détaillés qu’on en pleurerait presque de joie… C’est une véritable claque visuelle.


De la ville à la jungle, en passant par la plage, la mer en furie, les intérieurs, les grottes, ou même la cité de Libertalia, tout simplement extraordinaire et d’une beauté incroyable, cet Uncharted multiplie les ambiances et ne cesse de se surpasser dans la magnificence.

Et le reste ? On alterne les combats, les séances de grimpettes, les sauts avec un grappin, et les cinématiques qui font avancer l’histoire. En ce sens, c’est assez classique dans son gameplay. Et je n’ai même pas envie de m’étendre sur le sujet. Vous continuerez à gravir des montagnes, vous aidant des affleurements (toujours d’une couleur différente, discrète mais suffisamment voyante pour guider votre chemin). Vous abattrez des dizaines d’ennemis, furtivement ou en frontal, avec diverses armes ramassées sur leurs corps, du simple pistolet au fusil de sniper en passant par le lance-grenade, le fusil automatique ou le lance-roquettes.
Il y aura également quelques scènes de poursuites haletantes, en véhicule ou à pieds. Très bien faites au demeurant. Il y aura des puzzles, faciles pour la plupart, mais toujours de quoi vous faire réfléchir quelques minutes quand même. Il y aura des retournements de situation.

Et ?

Le résultat est que le jeu est parfaitement rythmé, parfaitement interprété, parfaitement dosé. Tout y est juste. Juste magnifique. Il nous aura fallu un peu moins de 14h pour le finir… tout en sachant que nous n’avons pas non plus pris le temps de tout fouiller, tout regarder, et qu’un niveau, déjà fait en preview, a été passé vite fait. Grosso modo, donc, comptez entre 15 et 20h de jeu, selon le niveau de difficulté et le temps passé à fureter çà et là.

Et tout du long, vous allez passer d’émotion en ravissement. On s’en fout que les combats soient basiques, que l’IA des ennemis soit perfectible, que les chemins soient balisés… Uncharted 4 est beau, jouissif, sublime, et on se laisse porter par cette histoire fabuleuse, par ces personnages attachants, par ce rythme tour à tour endiablé puis contemplatif. On frémit, on rit… c’est un cocktail d’émotions.


A ce niveau-là, le multijoueur est alors anecdotique. Même s’il est excellent également. 4 modes de jeu : Team Deathmatch (5 vs 5), Plunder (4 vs 4 à capturer l’idole du camp ennemi), Command (5 vs 5 à capturer des territoires) et Ranked Team Deathmatch. 8 cartes : Island, Madagascar, Rooftops, Pirate Colony, Scotland Ruins, Auction House, Remmants, Sunken Ruins.

Chacun choisit le personnage qu’il veut incarner. Nathan Drake, Victor Sullivan, Elena Fisher, Sam Drake seront bien de la partie. Il y a une équipe avec les « gentils » héros et une équipe avec les « méchants » parmi lesquels on retrouvera Katherine Marlowe. Vous choisissez ensuite votre classe : assaut, soutien, sniper… Vous pourrez en changer en pleine partie si elle ne vous convient pas, notez bien. Vous êtes équipés d’une arme principale, une arme secondaire, et un explosif. Mine ou grenade par exemple.

Dans les cartes, vous tomberez sur des diamants et autres objets qui permettront de gagner de l’argent. Idem pour chaque action réalisée. Tuer un ennemi, prêter main forte pour en tuer un, soigner un allié… tout cela vous permet de récolter de précieux dollars. Ils seront alors utilisés dans la partie (et uniquement dans la partie en cours) pour acheter des bonus. Des grenades supplémentaires, des munitions… ou des bonus.

On peut ainsi s’offrir le soutien d’un homme armé lourdement d’une grosse mitrailleuse, et en armure bien résistante. Voire d’un sniper. Imaginez du coup, coller le soutien lourd en plein passage obligé de la carte, ou encore dans un clocher, assez inaccessible…
On peut aussi s’offrir des reliques. Certaines découvrent la position de tous les ennemis, d’autres permettent de les attaquer et les tuer s’ils restent à proximité… Plus vous utilisez d’objets bonus, plus leur prix augmente. Toujours dans une même partie, notez bien.

Les reliques sont très utiles, mais pas indispensables pour l’emporter, tout en permettant d’offrir quelques bons moments de massacres en règle. Au bout de deux ou trois parties, des stratégies commençaient à se mettre en place de part et d’autre.

La jouabilité est impeccable. Et quelques grands moments sont à prévoir : avant de tuer un ennemi, il tombe à terre et peut être secouru. A vous de l’achever d’une balle… ou d’un coup de pied humiliant.

Bref.

N’en jetez plus, la coupe est pleine. Uncharted 4 est une tuerie. Une totale réussite. Le jeu qui mérite qu’on achète une PS4. Un multi solide et efficace. Un solo grandiose et d’une beauté à couper le souffle. C’est LE jeu indispensable du moment. De l’année, même, tiens. Une vraie claque. Vous auriez tort de ne pas y succomber, donc.