Publié le Mardi 22 mars 2016 à 12:00:00 par Sylvain Morgant

 

Daredevil saison 2, la critique de la série TV

Il faudrait être aveugle pour rater ça

Près d'un an après avoir mis fin aux agissements de Wilson Fisk, qui depuis dort en prison, Matt Murdock, alias Daredevil, continue sa petite vie tranquille.

Enfin petite vie tranquille…

Le jour il tente de maintenir son cabinet d'avocat à flot. Car même si Froggy Nelson, Karen Page et lui continuent de venir en aide à tous ceux qui en ont besoin, arriver à honorer ses factures quand vos clients vous payent en gâteaux et régimes de bananes, c'est vachement compliqué.

La nuit, il continue de traquer les criminels de tous bords sous le costume du Démon de Hell's Kitchen comme l'ont surnommé les habitants dudit quartier.

Et si Matt pensait que l'arrestation du Caïd allait lui permettre de prendre des vacances, il n'en est rien. Car les gangs de la ville se livrent une lutte sans merci pour récupérer les miettes de l'empire de Fisk.

Pour compliquer encore un peu plus l'ambiance, quelqu'un mène une véritable guerre contre les gangs irlandais, les cartels mexicains et gangs de biker. Quelqu'un qui fait de véritables massacres, ne laissant aucun survivant. Qui est cet homme ? Que veut-il ? Est-ce un tueur fou ou un copycat aux méthodes extrêmes ?

Dans le même temps, une ancienne maitresse de Matt, Elektra Natchios revient à New-York et demande de l'aide à ce dernier pour récupérer des informations sur les sociétés de feu son père. Mais très rapidement, Matt se rend compte que la belle cherche autre chose…

L'avocat aveugle de Hell's Kitchen va voir sa vie et ses convictions bousculées à jamais.


Marvel et Netflix remettent le couvert avec la saison 2 de Daredevil. Est-elle aussi bien que la première saison ou se prend-elle les pieds dans le tapis ?

Niveau casting, on prend les mêmes (Charlie Cox, Deborah Ann Woll, Elden Henson, Rosario Dawson et quelques autres dont on vous laisse la surprise) et on ajoute Jon Bernthal dans le rôle de Franck Castle et Élodie Yung dans celui d'Elektra. Et là, c'est toujours de très haut niveau. Les "anciens" sont toujours aussi bons et évoluent dans le bon sens. Cox joue à merveille l'arrogance du personnage, Henson prend son envol et son indépendance, Woll aussi.

Mais les deux gros points forts du casting sont surtout les nouveaux. D'abord Élodie Yung, parfaite dans le rôle de la tueuse ambiguë amoureuse de Matt. Elle sert à la fois l'histoire personnelle de Murdock, qui a bien du mal à gérer les deux pans de sa vie, et son propre destin. Sa beauté métissée confère aussi au personnage un mélange culturel qui est parfaitement intégré dans l'histoire de la série.

Quand à Jon Bernthal, il incarne à merveille le Punisher. Après avoir été malmené 3 fois de suite au cinéma, c'est dans cette version qu'on a le vrai Punisher ! L'acteur, de par ses manières, sa voix, son physique, incarne cet homme brisé, avide de vengeance, impitoyable et sans pitié. Ses interactions avec les autres personnages posent les questions qu'il faut sur ses méthodes et celles des autres justiciers. Avec un tel acteur donnant vie à ce personnage, on se prête à rêver que Netflix et Marvel lancent une série The Punisher.

Les différents arcs scénaristiques s'entremêlent dans cette saison, passant de l'un à l'autre, pour finir en beauté réunissant tout le monde (ou presque) le temps d'une scène. Il n'y a que peu de raccords problématiques. On notera juste quelques foirades au niveau du timing dans la journée et des éclairages.


Les combats sont toujours aussi violents, voire plus. Nos héros, qu'ils gagnent ou perdent, ressortent de là en vrac et en sang. Toute la violence de ce que fait subir Franck à ses victimes est parfaitement reproduit tandis que Matt se retrouve le plus souvent à deux doigts d'y passer.  Les chorégraphies des combats sont plus belles, plus furieuses. On regrettera par contre une utilisation encore trop nombreuse à notre gout des artifices cinématographiques lors des combats. Vous savez, quand les acteurs font des vrilles dans tous les sens pour rien, prennent des positions à la con et autres débilités de ce genre. Ou d’avoir uniquement des flics qui ne savent pas tirer…

Pour ceux qui ne supportaient pas son costume, il évolue très rapidement, que ce soit en termes de couleur ou de forme. Et ce n'est pas pour nous déplaire. Notre héros aveugle récupère même l'un de ses jouets fétiches. Pour contre, dommage que le Punisher n'arbore ses couleurs qu'à la toute fin de la saison.

Cette saison deux est aussi bonne que la première et pose de très bons jalons pour la suite. Quelque chose nous dit que Matt Murdock va voir sa vie bouleversée par les prochains évènements.

On se retrouve en septembre avec Luke Cage. Mais vivement la saison 3, en tout cas.