Publié le Jeudi 17 mars 2016 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

EA Sports UFC 2 (PS4, Xbox One)

Mon poing dans ta gueule

Après un premier opus très perfectible, voire plutôt décevant, EA Sports remet le couvert avec son UFC 2. En attendant que ce sport de plus en plus populaire dans l’hexagone devient légal en France, ce qui arrivera forcément un jour quand les autorités auront fini de se retrancher derrière leurs intérêts économiques et leur frilosité liée à leur méconnaissance du sport, voici donc de quoi retrouver les plus grands combattants de MMA.

Et pour les plus crétins d’entre vous, MMA, oui, ça veut dire Mutuelle du Mans Assistance.

Bienvenue, donc, dans le Mixed Martial Arts. Ou un sport de combat dans lequel tous les styles sont permis, mais où tout passe surtout via la soumission à terre de l’adversaire.

Le sport est simple : deux combattants dans une arène, appelée octogone, parce qu’il a dix côtés. Y’en a juste deux qui sont restés dans les vestiaires au cas où.

EA Sports UFC 2 ne fait pas dans la dentelle question modes de jeux.  Un mode combat en local ou en ligne, un mode carrière, un mode UFC Ultimate Team, des défis, des exercices pour s’entraîner, la création de ses propres évènements UFC pour les partager en ligne, et même un mode KO permettant de jouer uniquement sur les frappes et non pas les soumissions… Il y a de quoi faire.
On passera sur le mode carrière, avec la possibilité de créer son combattant selon un éditeur très complet et permettant, globalement, de faire tout et n’importe quoi. De Daredevil à Kratos en passant par des types super moches qui mettent limite KO uniquement par leur physique ingrat, vous pourrez tout faire, tout peinturlurer, tout créer. Ce mode carrière permettra de faire progresser votre combattant au fil des tournois et des entraînements, en essayant d’éviter les blessures (même si elles n’ont malheureusement pas d’impact durant les combats).


Mais bref. Que ce soit pour jouer seul, avec des amis chez soi ou avec des inconnus en ligne, EA Sports UFC 2 a tout ce qu’il faut pour vous. Et donc propose une énorme durée de vie, avec de nombreux défis et des exercices que nous vous conseillons vivement pour bien comprendre le fonctionnement du jeu et de son gameplay.

Il y a plus d’une centaine de combattants à incarner. De Ronda Rousey à Holly Holm chez les femmes, et de Conor McGregor à Nate Diaz pour les hommes, en passant par toutes les catégories, de poids plumes, coq, poulet, canard, mouche, bourdon, léger, moyens, lourds et j’en passe. On retrouve même, pour le plaisir, Mike Tyson et Bruce Lee en invités « surprises ». 

Question jouabilité, il va falloir maîtriser les coups, les blocages, les contres, les prises et les soumissions. Ce qui ne va pas être une mince affaire, croyez-moi. Si les coups et blocages se maîtrisent assez vite grâce à des touches simples, agrémentées de directions basiques, ce qui rend cette partie assez accessible même aux néophytes, les soumissions au sol demandent encore et toujours un peu plus de finesse, de réflexion, de doigté et… de bol, en fait.
C’est pourquoi le passage par l’entraînement est plus que nécessaire, il est indispensable : on se retrouve sinon à faire n’importe quoi et à ne pas comprendre, surtout, quelle prise sortir pour soit soumettre un adversaire, soit se défaire de sa prise.


D’ailleurs, cela amène un des points négatifs, faute de maîtrise du jeu : les animations au sol sont parfois un brin foireuses, et surtout certaines prises, par manque de rythme et de fluidité dans les enchaînements, sont totalement ridicules. Voir son combattant les pattes en l’air pour se protéger, façon femme qui accouche, et sautiller comme un gland, ou les deux en corps à corps s’enlacer dans une étreinte que ne renierait pas n’importe quel bouquin de la série Arlequin, ça a quand même de quoi casser le mythe des gros balaises entraînés pour la baston.
Il y a encore quelques situations qu’on aurait, donc, aimé éviter. Les combats manquant parfois clairement de rythme. Ajoutez à cela les coups, qui manquent de percussion et de force. Même si l’UFC cherche sans doute à se refaire une virginité en se faisant passer pour un sport de combat « soft », pour avoir vu quelques combats, les coups sont bien plus percutants et violents en réalité qu’ils ne sont retranscrits dans le jeu. Tout en n’exagérant rien, bien entendu : quand on parle de « coups percutants et violents », il ne faut pas imaginer une boucherie. Ce n’est pas plus violent qu’un combat de boxe, par exemple. Mais c’est pour dire que dans le jeu, le ressenti reste un peu mou.

Il n’empêche que, malgré un aliasing parfois un peu poussé, malgré des commentaires français franchement nuls, et malgré des temps de chargement vraiment trop longs, EA Sports UFC 2 arrive à tirer son épingle du jeu et à nous réconcilier avec la licence. Avec le sport.

Graphiquement réussi, avec des animations globalement fluides et bien faites, le jeu s’offre quelques moments de bravoure lors de combats intenses entre potes, ou même lors de combats difficiles dans le mode carrière.
Si on le répète, passer par l’entraînement est chose obligée, on se retrouve par la suite avec un jeu plus subtil et tactique qu’il n’y parait, offrant de beaux moments.

Accessible, avec de nombreux modes de jeux, de très nombreux combattants, cet EA Sports UFC 2 est, au final, une belle réussite. On en espérait pas tant.