Publié le Jeudi 20 février 2014 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

Alien Isolation (PC, Xbox 360, PS3, Xbox One, PS4)

Le jeu que tous les fans attendaient depuis 35 ans

Tiens, un nouveau jeu Alien… Forcément, vues les dernières productions, il n’y a pas forcément de quoi s’enthousiasmer. Les cendres de nos espoirs déçus sont encore fumantes du dernier ersatz de jeu pondu par Gearbox Software. Un viol pur et simple de la série, à vous en faire retourner Ridley Scott et James Cameron dans leur tombe.

Il faut dire que la licence Alien bat de l’aile depuis des années. Depuis… Aliens, en fait, si l’on y réfléchit bien. Alien 3 était très moyen, Alien la résurrection n’aurait jamais dû sortir de la tombe, et que dire des Alien vs Predator ou du récent Prometheus ? Cinématographiquement et vidéoludiquement parlant, la licence Alien semblait perdue à jamais dans les méandres d’une médiocrité alarmante.

Jusqu’à ce que…

Alien Isolation est signé The Creative Assembly. Plus connu pour leur série Total War, ce talentueux studio s’essaie pour la première fois de sa longue existence à ce genre.

Prévu pour la fin de l’année sur PC, Xbox 360, PS3, Xbox One et PS4, Alien Isolation vous place dans la peau d’Amanda Ripley, la fille d’Ellen Ripley incarnée sur grand écran par Sigourney Weaver. Nous sommes en 2137, 15 ans après les évènements du tout premier film et 42 ans avant ceux d’Aliens, le retour. Il semblerait que la station spatiale Sevastopol ait récupéré la boite Noire du Nostromo, le vaisseau dans lequel Ripley mère a disparu. Ou du moins des informations suffisamment importantes pour pouvoir localiser ledit vaisseau. Amanda, à la recherche de sa génitrice, s’y rend. Sauf qu’elle n’est pas seule…


Nous avons pu jouer à un niveau situé, en théorie, à peu près à la moitié du jeu. Notez qu’il peut s’avérer, dans la version finale, différemment rythmé, différemment organisé. Il s’agissait surtout de nous plonger dans le bain. Dans l’ambiance. Histoire de voir quelle direction ont pris les développeurs et ce que le jeu peut avoir sous le capot.

Nous commençons notre investigation dans une aile de la station. Vide de toute vie... Partout semble règner un étrange et calme chaos. Les chaises renversées, les papiers par terre, témoignent d’un affrontement rapide, net, aux forces clairement démesurées. Et les quelques corps de membres d’équipage que vous croisez achèvent de vous convaincre que ce ne sont pas les humains qui ont gagné.

Çà et là, vous récupérez quelques objets, comme une torche au plasma pour ouvrir des boitiers de commande et débloquer des portes, une clef à molette pour… euh… pour quoi au juste ? Et surtout, vous avancez avec votre radar. Ce fameux radar qui « bip » toute forme de vie dans les parages. L’atmosphère est sombre, silencieuse, et seul le son des machines bourdonne à vos oreilles. Parfois… un bip inquiétant retentit sur votre radar. Vous scrutez les environs, en haut, en bas… puis il disparait… Vous continuez alors votre progression, poussé par votre contact radio qui vous donne les objectifs à remplir : remettre le courant, aller à tel endroit, trouver telle chose…


Jusqu’à ce que la créature arrive. Tombant du système d’aération, l’Alien apparait. Un seul alien. Un unique. Mais je vous rappelle que vous n’êtes équipé que d’une clef à molette… Il va donc falloir fuir, tout en évitant de se faire repérer. Plonger dans un placard vide ? Vous êtes certain de ne pas être vu ou senti ? De salle en salle, de bloc machine en bloc machine, vous cherchez donc à éviter l’Alien, à ne pas attirer sa présence, à retenir votre souffle quand il passe à proximité…
L’ambiance est lourde, palpable, les développeurs jouent avec vos nerfs…
D’autant plus qu’en plusieurs passages, elle a pris trois chemins différents et ne réagira donc pas forcément de la même manière d’une tentative à l’autre !

Le niveau se terminait plus brusquement, avec une folle course et une séance d’apesanteur. Plus rythmé, plus dans l’action, mais tout aussi palpitant.

Ce jeu en vue subjective, à la façon d’un FPS, renoue donc avec l’ambiance du premier film de la saga : de la flippe, de la flippe, encore de la flippe. Parfaitement orchestré, de ce que nous avons pu en voir, Alien Isolation est un titre extrêmement prometteur.

Graphiquement, sans faire de grosses étincelles, il tient très bien la route. L’ambiance est là. Alors certes, quelques réglages semblent nécessaires (pourquoi l’Alien me repère planqué depuis 5 minutes dans un placard, mais qu’il ne me « sent » pas à deux mètres de lui caché derrière un bloc moteur ?), le niveau était un peu trop propret peut-être également. Mais ce sont des détails. Le jeu a l’air captivant. La créature est fidèlement reproduite. L’ambiance sonore et visuelle nous pousse à vous conseiller de ne surtout pas y jouer la vessie pleine. Bref, The Creative Assembly pourrait bien réussir l’exploit de nous offrir le meilleur jeu de la saga Alien jamais sorti à ce jour. Celui que tous les fans attendaient depuis… depuis 35 ans, tout simplement.