Publié le Lundi 17 août 2009 à 12:00:00 par Cedric Gasperini & Vincent Cordovado

 

Vendredi 21 - Jour 5

Tant vont les cruches à l'eau...

07h46
J'ouvre un oeil et me rend compte avec horreur que le réveil aurait du sonner depuis une demi-heure déjà. Cedric, lui, ronfle comme un bienheureux. Et bave aussi un peu. Je n'ose pas le secouer de peur qu'il me frappe...

08h21
Finalement, le temps d'écrire la fin du résumé de la journée d'hier et de s'habiller, nous partons vers la GamesCom sans avoir le temps d'avaler un petit déjeuner.

08h23
Nous n'avons pas eu le temps non plus de nous brosser les dents. Cedric arrache une feuille d'un Yuca sous les yeux horrifiés du réceptionniste et la coupe en deux. Il m'en tend une moitié et me dis « mâche ».

08h31
Nous arrivons à la GamesCom. Je n'ose pas dire à Cedric que le Yuca était en plastique et continue consciencieusement de mâcher ma demi-feuille. Apparemment, lui l'a avalée.

08h32
La journée a bien commencé : même si nous sommes à la bourre, j'ai fait mâcher à Vincent une feuille de Yuca en plastique alors que lui ne s'est pas rendu compte que j'ai jeté la mienne discrètement dans le caniveau.

09h02
Nous squattons, comme souvent, le stand Activision où les hôtesses sont belles, le café potable, la bière gratuite et en pression, et Guitar Hero 5, jouable.

09h17
Nous discutons dupack collector de Call of Duty : Modern Warfare 2 avec Julien et Diane, les attachés de presse d'Activision. Julien nous explique :
« - Je les ai au bureau, les lunettes de vision nocturne. Elles sont vachement bien.
- Mouais...
- Si, si, ce sont de vraies lunettes, on les a essayées avec Diane, dans le noir, dans les toilettes.
- …
- Non, mais je te rassure, c'est Diane qui avait les lunettes.
- …
- Si tu veux, tu passes au bureau pour les essayer toi aussi.
- Euh... dis-comme ça, là, tout de suite, non. »

09h29
C'est parti pour une journée de rendez-vous. Un peu plus light que les autres jours, heureusement : la fatigue se fait largement sentir. D'ailleurs, tout le monde sur le salon semble accuser le coup, cernes sous les yeux et paracétamol effervescent dans le café.

12h
Nous avons faim. Et pas le temps de manger.

14h49
Je décide d'aller faire un tour dans les halls publics (pour info, les rendez-vous se situent dans un hall réservé à la presse, situé, comme c'est pratique, à l'opposé de la salle presse où nous avons une connexion internet).

14h54
Je regrette mon initiative : c'est blindé. Il y a un peuple dingue. Plein de gros allemands en tongs avec des chaussettes. Plein de boutonneux dont la voix oscille entre le baryton et le castra. A cet instant, je donnerais tout pour changer de métier et devenir journaliste spécialisé en lingerie fine.

15h03
Il y a une queue monstre devant Lego Rock Band. J'appelle Vincent qui me rejoint et, juste pour mettre la rage aux visiteurs, je fais jouer notre statut de journaliste pour passer devant tout le monde et, mieux encore, rester à jouer trois chansons au lieu d'une seule. En quittant la scène, je lance un « Remember, We're the best, we're french ». Avec un peu de chance, j'ai posé les bases d'une petite guerre entre nos deux pays : certaines traditions ont tendance à se perdre de nos jours, il est temps que ça change.

15h47
Alors que je prends quelques photos du stand UbiSoft, une des hôtesses m'interpelle en me baragouinant un truc pas sympa en allemand. Bon, déjà, quand un allemand vous parle et quoi qu'il dise, ça n'a pas l'air sympa. Mais là, ça n'a pas l'air sympa encore plus.

15h48
Elle m'explique, en anglais cette fois-ci, qu'elle ne veut pas que je la prenne en photo, parce qu'elle n'aime pas ça. Je lui réponds avec la même tonalité qu'elle n'a qu'à changer de métier ou, éventuellement, de mettre la tête dans un sac. Enfin, je ponctue ma phrase par un « ne t'en fais pas, chérie, on ne voit que ton visage sur la photo, personne ne saura que tu as un gros cul et des cuisses de cycliste ». Je préfère m'éloigner avant qu'elle ne m'en colle une. Je sais que ce n'est pas bien de parler comme ça aux femmes. Je sais. Mais aux connes, on leur dit quoi alors ?

16h41
Nous retournons dans la salle presse pour bosser.

18h02
Je termine d'écrire les derniers résumés de présentation, un peu avant Vincent. Je chope un journal français qui traîne, dont je tairai le nom pour ne pas lui faire de pub, mais qui commence par Le Figar et qui finit par o. Un article parle d'avancée scientifique significative pour soigner les séquelles dues à une attaque cérébrale. Je jette le journal à Chocapic, de Gamekult, en lui disant « tu vois, y'a de l'espoir pour toi », et je m'en vais.

18h11
Nous rentrons à l'hôtel puis décidons de partir faire un dernier tour de cette merveilleuse ville qu'est Cologne.

18h14
C'est fou ce que David peut être en phase avec nous. Lui aussi se sent libéré. Il accompagne notre route en chantant "Looking For Freedom".


18h15
I've been looking for freedom
I've been looking so long
I've been looking for freedom
still the search goes on.
I've been looking for freedom
since I left my home town

18h19
C'est trop bon, on se la remet.


18h33
Sur place, nous déambulons plus d'une heure sans réellement savoir où nous allons, laissons nos pieds que nous ne contrôlons plus, décider du chemin.

19h16
La mode chez la jeunesse masculine allemande est de se raser un seul ou les deux côtés du crâne et de laisser le reste des cheveux longs. Honnêtement ? Essayez. Vous verrez, ça donne vraiment l'air con.

19h17
On vous rassure, nous croisons quand même quelques très belles jeunes filles locales. Pas beaucoup. Vraiment pas beaucoup. Mais quand même un petit peu. Enfin, une ou deux. Sinon, les filles allemandes, c'est un peu comme les soldes : vous en avez deux pour le prix d'une. Et chose merveilleuse, les deux sont dans le même corps.

21h43
Vannés, après un dîner pourri dans un restaurant qui, ô comme c'est étonnant, ne prend pas la carte bleu, nous décidons finalement de revenir à l'hôtel et de nous coucher tôt. Comme ça, nous pourrons partir de bonne heure demain, et rentrer dans un pays civilisé. L'Allemagne, en fait, est un plébiscite pour la fin de l'Union Européenne.

21h55
Alors que je tape tant bien que mal le résumé de cette journée plutôt calme, Vincent, m'appelle en hurlant, de la salle de bain. Je le retrouve penché au-dessus de la cuvette des toilettes. « J'ai trouvé ! » s'exclame-t-il. « J'ai trouvé l'eau de Cologne! Si, je t'assure, elle a la même odeur que la ville ! ».

22h53
Fin de la journée. Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne, je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.