Publié le Lundi 27 juillet 2009 à 12:00:00 par Master Chiefdric Gasperini

 

Halo 3 : ODST, premières impressions

Il était une fois un bleu...

Vous êtes un bleu.
Oui, on parle bien de Halo 3 : ODST.
Alors je vous rassure tout de suite. Quand je dis « vous êtes un bleu », c’est une image. Les développeurs de chez Bungie n’ont pas pété un plomb et n’ont pas décidé de vous mettre dans la peau d’un Schtroumpf qui aurait décidé d’aller buter Gargamel à grands renforts de tirs lasers et de grenades, avec le Grand Schtroumpf, ce vieux croulant moralisateur, en boss de fin de niveau, et un mode Hot Coffee avec la Schtroumpfette.

Vous êtes un bleu. Un petit nouveau, si vous préférez. Et vous appartenez au corps d’élite des Space Marines. Les ODST. ODST pour Orbital Drop Shock Troopers. Genre de paras que l’on envoie faire le sale boulot, préparer le terrain, nettoyer les rues et faire de la reconnaissance, juste avant que cette pédale de Master Chief se la pète pour finir le ménage et tire à lui tous les honneurs.
L’histoire se déroule, d’ailleurs, avant l’avènement final du Master Chief. Avant Halo 3, si vous préférez.
A travers une cinématique de toute beauté, vous faites la connaissance de l’équipe des ODST. Dans leur vaisseau en orbite, les chefs préparent l’arrivée à New Mombasa, ville terrestre assaillie par les Covenants. Il y a Buck, Dutch, Romeo, Muckey et Dare, la seule femme de l’équipe, mais non des moindres puisque c’est elle qui a les cojones et qui dirige cette bande de testostérones sur pattes.
Vient alors l’heure du largage. Dans votre capsule, vous descendez à pleine vitesse sur le sol. Et forcément, rien ne se passe comme prévu…
Vous essuyez des tirs ennemis, votre capsule est heurtée par des débris et vous chutez lourdement, en réchappant miraculeusement, mais non sans dommage. C’est ainsi que vous émergez après avoir perdu conscience. 6 heures se sont écoulées. Vous êtes seul. Il fait nuit. La cité a été évacuée. Vous ne connaissez pas la ville. Vous êtes armé d’un simple flingue et d’un fusil mitrailleur. Et vous allez devoir comprendre ce qui a bien pu se passer durant ces six heures durant lesquelles vous avez perdu connaissance… Et accessoirement, essayer de retrouver vos coéquipiers.


Plusieurs choses frappent, durant ce début de campagne solo. Déjà, graphiquement, le style tranche forcément avec les précédents Halo. Style plus contemporain. Et même si c’est parfois un peu too much, comme ces centaines de néons qui illuminent les façades des immeubles, faisant de New Mombasa une sorte de Las Vegas africaine, force est de constater que les développeurs ont fait du bon boulot. Bon, ça manque peut-être un peu de débris, pour une ville en guerre. Un peu de saleté, d’éboulements, de cadavres et je ne sais quoi d’autre… mais ne boudons pas notre plaisir. La ville est tout bonnement énorme. Vraiment. Un énorme terrain jeu, totalement ouvert puisque vous pourrez enchaîner les missions comme bon vous semble.
Vous allez ainsi devoir découvrir ce qui a bien pu se passer pour vos 5 équipiers. Et cette découverte se fera de manière plutôt originale puisque vous trouverez des sortes de télécommandes temporelles, qui, une fois activées, vous placeront dans la peau d’un autre personnage. Vous allez donc jouer tour à tour Buck, Dutch, Romeo, Muckey et Dare. En plus du personnage principal. Et suivre leurs aventures en les jouant.

Les ennemis sont bien entendu toujours de la partie. Nous en aurons vu quelques-uns. Des sortes de gros aliens humanoïdes qui ont un champ d’armure et qu’il faut donc dégommer avec plusieurs tirs. Ils sont accompagnés de 3 ou 4 petits, sans armure, eux. D’autres qui sont équipés de jetpacks et qui vous débarquent sur le coin de la figure. Et j’en passe. Vous aurez même une sorte de vision nocturne pour débusquer ces ennemis. A ne pas utiliser si vous voulez vous la jouer pro, avec un niveau de difficulté accru…


Graphiquement, si ce n’est plus la claque visuelle que pouvait proposer Halo 3, le jeu s’en sort toutefois très honorablement. Plus que beaucoup de jeux actuels, serait-on même tentés de dire. Les effets spéciaux sont superbes, les explosions vous en mettent plein la vue et les cinématiques promettent d’être vraiment sublimes.

Nous avons pu, également, tâter du mode Firefight. Il s’agit d’une sorte de copié-collé du mode Horde de Gears of War 2. Vous êtes avec des potes, en coop, à 4, et vous devez faire face à des vagues d’ennemis. Vous avez un nombre de vies limité, à partager avec vos amis. Il n’y a pas d’autres limites que ces vies : le temps est illimité pour faire face aux assauts répétés des Covenants. Enfin, les cartes utilisées dans ce mode sont des lieux que vous débloquerez au fur et à mesure de la campagne.
C’est plutôt sympa, la prise en mains est toujours aussi intuitive et agréable, et il faudra vraiment une bonne coopération entre les équipiers pour venir à bout des vagues successives.

Pour conclure, Halo 3 ODST promet finalement d’être bien plus qu’une sorte de Halo 3 ½, et devrait ravir les fans de l’univers de Bungie et Microsoft. En fait, les quelques doutes que je pourrais émettre concernent peut-être cette ville trop proprette et la peur d’avoir des endroits un peu trop vides, en termes d’animation et d’ennemis. Notez que ce sont des craintes qui ont toutes les chances d’être démenties par le produit final. Le jeu a l’air suffisamment bien léché pour qu’on puisse leur faire confiance.

Enfin, sachez que Halo 3 : ODST sortira le 22 septembre prochain. Il proposera deux disques. Le premier, avec le jeu et sa campagne solo. Le second, avec tous les modes multi de Halo 3 et les 24 cartes (dont 3 nouvelles) qui sont sorties pour le jeu.


Pour finir, voici une petite interview de Lars Bakken, Senior Designer chez Bungie…

GamAlive : Bonjour, est-ce que vous pourriez nous dire qui vous êtes, votre âge, votre taille, votre poids, ce que vous mangez au petit déjeuner… tout quoi…

Lars Bakken : Je suis Lars Bakken, senior Designer chez Bungie. Je suis né à Honolulu, à Hawaï, je travaille à San Fransisco…

GamAlive : En quoi consiste le boulot d’un Senior Designer, à part faire le tour du monde, venir à Paris pour voir la Tour Eiffel et aller aux Folies Bergères…

Lars Bakken : Malheureusement, je n’ai même pas le temps de visiter Paris. J’aimerais beaucoup y revenir pour faire du tourisme, et notamment voir la Tour Eiffel. Sinon, je suis responsable du design des niveaux, du design au niveau gameplay, j’ai aussi travaillé sur les missions de la campagne solo ou le design des cartes multi.

GamAlive : C’est comment de travailler chez Bungie ? Sex, drogue, rock’n roll et barbecue tous les jours ?

Lars Bakken : C’est vraiment sympa. C’est surtout très stimulant parce que chez Bungie, il y a beaucoup de personnes très intelligentes, qui en savent nettement plus que vous sur tout un tas de trucs, même sur le domaine que vous pensiez maîtriser parfaitement. En fait, c’est très stimulant et très intimidant. Mais vous êtes très bien accompagné et tout est fait pour que tout le monde se sente bien. C’est une équipe de véritables passionnés du jeu vidéo. Toutes nos vies tournent autour de ça.

GamAlive : Après Halo 3, Bungie avait annoncé que c’en était fini de l’univers de Halo. Et puis… ODST arrive… après ce sera Halo : Reach. Ce n’était finalement qu’un prétexte à faire cracher Microsoft encore plus de sous ?

Lars Bakken : Pas du tout. En fait, c’en est vraiment fini du Master Chief. Enfin, normalement. On ne sait jamais. Il a vécu ce qu’on voulait lui faire vivre. Mais l’univers d’Halo est tellement riche, tellement passionnant, que l’on a encore beaucoup de choses à dire dessus. Halo 3 ODST était une simple extension, à la base, qui aurait du sortir bien plus tôt, mais plus le développement avançait, plus on voulait mettre de choses dedans, et avant de s’en rendre compte, c’est un jeu complet que nous étions en train de développer. On ne peut donc jamais vraiment savoir de quoi sera fait l’avenir. Mais c’est avant tout une question de passion, pas une question de sous. Microsoft nous laisse vraiment carte blanche là-dessus.

GamAlive : Parlons un peu de cinéma, de Halo, de Peter Jackson, de Guillermo del Toro…

Lars Bakken : Nous aimerions vraiment qu’un film soit fait. Et nous avons bon espoir qu’il sorte un jour. Mais le projet est actuellement au point mort. Et nous n’avons malheureusement rien à annoncer à ce sujet.

GamAlive : Pour finir… Halo 2 sur PC a fait un bide, à mon sens surtout parce qu’il était réservé à Vista. Mais à quand le retour de Halo sur PC ? Sur tous les PC ?

Lars Bakken : Je ne sais pas. Je ne suis pas dans les confidences de ce genre de décision. Mais c’est vrai que Halo 3 ODST pourrait s’adapter à toutes les plateformes, dont notamment le PC. Son histoire, avec un scénario vraiment passionnant, son monde ouvert, son coop fun, son gameplay. Ce qu’il y a de vraiment sympa aussi, c’est qu’en précommandant le jeu, on peut obtenir un personnage spécial pour être joué dans le multi, le Sergent Johnson. Et ça, c’est une première.