Publié le Mardi 30 juin 2009 à 12:00:00 par Cécilia Rowe
Mission infiltration
Pour ceux qui n’étaient pas au parfum sur les derniers salons évènements du jeu vidéo et de l’animation, l’Ankama Convention #4, c’était ce week-end. Un salon placé sous le signe du Boufbowl, un sport encore inconnu au bataillon des jeux olympiques. Ce faisant, j’en ai donc profité pour sortir mon museau de mes préparations d’examens et m’infiltrer subrepticement par la cage d’aération, tel un Solid Snake en mission. Qu’est-ce qu’il ne faut pas faire pour nos lecteurs chéris.
Nom de code de cette mission d’espionnage à caractère hautement suicidaire : Le Chacha est dans ton camp. Sachant que le
Chacha est une espèce féline à la limite du vampirique munie d’un superbe phallus à l’extrémité de sa queue (quelle drôlerie !), il est aisé de s’imaginer que je craignais un peu pour mes fesses.
Si l’on étudie le dossier criminel des protagonistes, ce sont de vraies pointures dans leur domaine. Ankama, c’est à la base une société d’agence web fondée par trois passionnés du jeu vidéo, qui, très vite, développent un jeu au succès international: j’ai nommé Dofus. Et puis, la petite bête du web grandit, grossit, s’enrichit, se diversifie pour couvrir jusqu’à 3 domaines principaux de l’industrie culturel que sont le jeu vidéo, le web et l’édition (magazines, bandes dessinées, mangas, etc). Pourrait-on parler de modèle économique à la lilloise ? Sûrement, étant donné l’expansion fulgurante et les nombreux triomphes vidéoludiques et artistiques du groupe. Hmmm, cela cachait évidemment quelque chose de louche… Il fallait aller voir cela de plus près.
Paris, Porte de Versailles, dimanche 28 juin à 10h11. J’entre dans ce territoire inconnu qu’est l’Ankama Convention. De mon recoin sombre où je me suis cachée, je peux distinguer clairement que chaque jeu phare d’Ankama possède son propre espace d’ordinateurs branchés en réseau. Les meilleurs joueurs se voient récompensés de cadeaux. Le Boufbowl, discipline wakfusienne mise en avant sur cette 4e édition du salon, s’est même vu assigné un terrain de jeu sur lequel les fans peuvent s’affronter. Je peux apercevoir également une scène principale où s’enchaîne cosplays, conférence avec le staff d’Ankama et même un jeu de doublage de Wakfu. Les fans ont l’air ravie. Mais Colonel Campbell, c’est incroyable ! Il semblerait que la population dominante de la zone ne dépasse pas les 11 ans. Demande confirmation par ordinateur.
*Voix d’ordinateur PAL*
Constatation vérifiée
C’est bien ce que je craignais : la population la plus jeune ainsi que leur entourage proche, à savoir leurs parents, ont été les premiers contaminés par cette pandémie de grippe dofussienne, wakfuienne, enfin bref, appelez là comme vous voulez. Je m’approche des arènes de jeux Dofus et constate que la fièvre délirante fait tenir aux fanboys des propos incompréhensibles pour le commun des mortels.
« T’as vu le Tanukouï San, j’en ai fait qu’une bouchée avec ma griffe spectrale. Moi, je suis un Osamodas bûcheron et j’ai un Bouloute comme familier. Ca te dirait de créer une guilde ? »
Bou quoi ? Tu ne veux pas plutôt dire « Biloute » ?... C’est à n’y rien comprendre. Il existe sûrement un code secret derrière ce charabia sophistiqué. Après une tentative d’immersion ratée dans la masse, un medikit serait d’un bien grand secours. Je me faufile donc jusqu’à l’espace presse au repère bien planqué.
Florence, attachée de presse d’Ankama et accessoirement aide soignante pour cette mission, sera mon aide salvatrice. Elle me décrit tout l’univers d’Ankama. « L’idée derrière les conventions, c’était d’avoir un autre point de rencontres en fait entre les créateurs et les joueurs en plus du forum. […] Il y avait une réelle demande pour un évènement spécifique pour les fans avec différents pôles ». Comme elle me l’explique ensuite, chacun vient trouver ce qui lui plaît dans l’univers Ankama. Pour certains, ce sera les mangas à la française, d’autres les jeux en ligne. Tout ceci dans une ambiance festive et animée.
S’en suit une petite explication sur les différentes phases de développement du groupe Ankama. Ankama est certes devenu un empire commercial mais étant donné la richesse de ses univers, l’évolution du jeu vidéo vers l’artbook et le manga, sur la série Dofus notamment, s’est faite naturellement. « Finalement dans chaque jeu, on n’a pas le temps de montrer aux autres tout le background que l’on a créé. Donc, c’est ce qui commence à arriver avec l’animation, la bande dessinée et ce genre de choses ». Et apparemment, ce sont des domaines qui faisaient envie au directeur artistique du groupe, Anthony Roux, depuis bien longtemps. « Ca nous a permis à chaque fois de faire la lumière sur un personnage, sur une période de l’histoire de Dofus ou de Wakfu. En fait, chaque nouvelle activité nous permet d’explorer d’autres points du background. »
Quant à l’avenir d’Ankama, il promet des jours radieux car le groupe ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. En effet, la société, originaire de Roubaix, vient d’ouvrir des bureaux à Paris et à Tokyo, sachant qu’une implantation à Tokyo faciliterait la conquête du marché nippon. Autre news plus surprenante encore, Ankama compte créer une un pôle musique afin de pouvoir commercialiser des OST des jeux et des séries animées, voire aussi des labels de musique. De nouvelles séries télévisées en perspective à l’état de pilote actuellement. Ainsi, préparez-vous peut-être à retrouver Maliki bientôt sur vos écrans de télévision. Du scoop, des news, des projets. En bref, tout un programme en perspective !
Et les jeux vidéo dans tout ça ? « La prochaine étape, c’est que l’on arrive sur les consoles avec un jeu qui sera disponible en 12 langues ». Ainsi, elle me parle de Island of Wakfu, un Beat’em up mythologique prévu sur Xbox Live Arcade mais dont la sortie n’est pas à espérer avant avril 2010. Le jeu retrace la genèse de Wakfu et nous permet de briser la clé du mystère sur le pourquoi du comment de la série telle qu’on la connaît aujourd’hui. J’ai eu l’occasion de poser mes yeux sur le prototype du jeu. Le style dépouillé voulu par ses concepteurs colle bien à l’idée que l’on se ferait de la genèse d’un monde et les graphismes respectent l’univers visuel connu par les fans de Wakfu. Affaire à suivre d’ici l’année prochaine, sans compter sur la version Dofus 2.0 qui arrive très prochainement sur Pc avec des graphismes plus poussées et une interface plus facile d’utilisation.
En sortant de la planque presse, je comprends mieux pourquoi tous ces fans apprécient tant Dofus ou Maliki par exemple. Grâce aux univers prenants, l’immersion est rapide et totale. De quoi se faire bouffer tout cru. C’était donc ça le code d’accès à la pièce du boss.
Et pour que cette infiltration soit complète, voici quelques clichés en caméra caché glanés au péril de ma vie. On dit merci qui maintenant ?
C’était Cécilia, alias Solid Snake, au rapport.
PS : Bientôt, rebelote avec la Japan Expo. Ca va chauffer du reportage !