Publié le Dimanche 12 juin 2011 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

L'Edito du Dimanche

Adoudoudoudoudoudoudou....

Nous sommes dimanche. Il est midi. Et c’est l’heure de l’édito.

La plaie.

Voilà quoi… 5, 6 ans, en comptant cette aventure et une autre époque, un autre temps, sur un autre site ? Grosso modo, en enlevant les fois où je me suis fait remplacer, on arrive à quoi ? 200 ? 250 éditos ?
Et à chaque fois, il faut trouver un sujet. Le développer du mieux que l’on peut. Bien peser ses mots puisque, édito oblige, ils ne sont plus « la parole officielle du site », mais la mienne, uniquement la mienne. Et que, même si cela peut paraître étonnant, il y a une grosse différence entre le moi public à travers le site, et le moi plus privé, plus intime à travers les éditos.

Reste que, pour le coup, je ne sais pas de quoi vous parler.

L’E3 ? Là, non, pas envie. J’en ai mangé toute la semaine et ai envie d’un autre plat. D’autant plus que cette année, il aura été globalement indigeste.
Certes, il aura été assez riche en grosses annonces : Halo 4, Wii U… mais quand on réfléchit bien, il aura surtout tourné autour des mastodontes : Microsoft, Sony, Nintendo, EA, Ubi… et ? C’est tout. Même Activision, en fait, a été très discret. Sega a tenté quelques annonces et nouvelles vidéos, Namco Bandai aussi… mais le monde du jeu vidéo est très loin de se cantonner à ceux-là et cet E3 aura été d’une pauvreté navrante en termes de jeux indépendants, de petites écuries, et surtout, de jeux familiaux (casual, comme on dit). Alors que ne vous en déplaise, le jeu casual a fait beaucoup de bien à l’industrie. Il lui a permis de se mettre à la lumière alors que c’était jusqu’alors un marché décrié, loin d’être pris au sérieux et que l’élite de la société pensait réservée à des attardés boutonneux qui voulaient un peu plus se débiliter. Il lui a permis d’atteindre des niveaux financiers inespérés. Et à travers ça, de faire vivre des projets plus « gamers ».
Bref, j’ai personnellement été étonné, voire déçu, de l’élitisme de cet E3, et de son manque d’envergure.

Et puis c’est fatiguant d’entendre à chaque fois « on a le meilleur jeu du monde », « on va révolutionner le monde du jeu vidéo », « on va tout déchirer »… surtout quand on voit ce que ça donne au final.
Vous me direz, s’il y a bien un monde dans lequel on prend vraiment, mais alors vraiment, les gens pour des cons, c’est la publicité.
Je dois avouer avoir beaucoup de mal à comprendre, d’une part, les publicitaires qui osent proposer de telles merdes à leurs clients et, d’autre part, les clients qui les acceptent avec le sourire. Sans parler, finalement, des consommateurs qui se laissent prendre au jeu.
La pub, une industrie de moule pour les moules ?
Parce que, honnêtement, vous croyez vraiment qu’il y a des chocolats dégueulasses et bon marché aux soirées de l’ambassadeur ? Qu’il a d’ailleurs mis tout son personnel à contribution pendant deux jours pour réussir à les faire tenir en pyramide ?
Et vous réagiriez comment si, demandant à vos invités d’apporter le dessert, la connasse arrivait avec son paquet de yaourts en disant « je vous ai amené ça parce que je sais que vous êtes des petits gourmands » ? Personnellement, je l’obligerais à se les avaler. Tous. Et sans les ouvrir. Et pas forcément par la bouche. Et le pire, maintenant, c’est qu’ils nous refont le coup de l’ambassadeur et, dans leur dernière pub, tentent de nous faire passer ces mêmes yaourts pour un dessert ultra-chic prisé par la Haute…
- Chérieeeeee ! On est riiiiiches ! J’ai gagné au LOTOOOOO !
- Hiiiiiiii ! C’est supeeeer ! Viiiiite ! Prends la voiture, on va s’acheter des yaourts !

Sans parler des pubs pour les voitures. Parce que vous avez déjà essayé d’obtenir le même tarif que celui indiqué ?
« - Si Monsieur, c’est possible. C’est le modèle sans peinture.
- Ah ?
- Oui, il faut rajouter 1000 € pour la peinture.
- Ah ? C’est fait au pinceau à la main à ce tarif ? Vous la faites peindre par Soulages ou Hockney ?
- Ha ha ha. Monsieur a de l’humour. Bien. Le modèle premier prix est également sans climatisation. Ni autoradio. Ni vitres électriques. Ni sièges arrière. Les roues sont en plastique (mais garantis 5Km) et sans essuie-glaces. Et le prix affiché est bien entendu sous réserve de reprise de votre véhicule de moins de 15 ans mais de plus de 14 ans un jour pair du mois et une nuit de pleine lune. Sinon, c’est 2500 € en plus… »

Je le sais. J’ai essayé de voir à quoi ressemblait un modèle vendu au prix d’appel… Et outre le fait que « non, on l’a fait en deux exemplaires seulement mais ha ha ha on a quand même le droit d’afficher ce prix même si le modèle n’est plus disponible et ne l’a, en fait, jamais vraiment été », ce sont généralement les modèles très bas de gamme à vous en faire préférer le vélo.

C’est comme vous faire croire que les hamburgers sont bios. Ou du moins réalisés à partir d’ingrédients super sains, super sélectionnés, super bien conditionnés, super frais…
Pour le coup, le burger qui est resté 45 minutes dans le présentoir et qu’on essaie quand même de vous refourguer, pas certain qu’il soit encore très bio ou très frais, hein… Et le steak 100% pur bœuf (encore heureux, vous voudriez qu’il mette quoi dedans ? Du poulet ?), c’est aussi généralement 20% de gras… Et c’est marrant, mais à voir les pubs, on croirait qu’aller manger un burger, c’est en fait super équilibré.
« Ah oui mais moi je prends un soda light avec, hein, alors ça change tout ».

Sur ce, d’ailleurs, je vous laisse. Je vais aller en manger un, de burger, tiens.

Certes.

Mais préparé maison au barbecue. Et ça, c’est autre chose…