Publié le Dimanche 8 novembre 2009 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

L'Edito du Dimanche

Je suis un drogué

Nouvelle semaine, nouveau dimanche, et finalement, pas mal de petits trucs à vous raconter.
Le plus important ? Sans nul doute les un an de ma fille cadette. Manon. Déjà. Oh, je ne vais pas vous la jouer vieux croulant nostalgique avec les "oh mon Dieu comme le temps passe vite, déjà un an, ohlalalalalala".
Non. Parce qu'elle est à un âge où le temps ne passe pas assez vite, justement. Dans l'enfance, entre un et deux ans, c'est un peu le pire âge. Avant, c'est tout bébé, tout mignon, gouzigouzigouzi. Et ça reste dans vos bras, dans le transat, ou même au milieu du tapis du salon, assis au milieu de ses jouets. Seulement voilà, dès que ça devient mobile, vous plongez dans l'enfer de la poursuite. Vous passez le plus clair de votre temps à guetter les "tap tap tap tap" des petits pas à quatre pattes, et ensuite à deux, du bébé qui se balade à la découverte du monde. Vous le suivez du regard, voire le suivez tout court, tout au long de la journée. Et je peux vous dire que ça va super vite, ces petites bêtes. Vous avez à peine le temps d'aller décrocher le téléphone, d'aller ouvrir au facteur ou même simplement de ramasser vos innombrables télécommandes qui, bizarrement, sont éparpillées aux quatre coins du salon alors que vous êtes certain pourtant de les avoir bien rangées il y a moins de cinq minutes, pour que la petite chose vide un placard, mette les doigts dans la prise ou décide simplement de déchirer toutes les pages de votre édition originale et inestimable de la Bible, signée de la main même de Johannes Gensfleisch zur Laden zum Gutenberg et de Jésus en personnes.
Et ce n'est pas avant deux ans, à peu près, qu'elle comprendra que les coups de chausson, les coups de ceinture ou les mains que vous lui éclatez dans les portes, ce n'est pas par pure méchanceté (enfin si, un peu, mais pas seulement), mais pour lui apprendre les règles de la maison : on ne touche pas aux bouquins de papa, on ne touche pas aux prises de la télé de papa, on ne touche pas aux télécommandes de papa et, surtout, on n'essaie pas d'attraper le Ricard de papa sur la table basse. Mais t'inquiète pas, ma chérie, tiens, joue avec le sac à mains de maman. Oh oui, c'est amusant ça, oui, ça s'appelle du rouge à lèvres, oui tu peux dessiner sur le manteau couleur crème de maman, vas-y mon petit amour, oh c'est la fifille à son papa ça.

Un an, donc, pour ma petite puce d'amour qui pour le moment semble bien suivre les traces de son psycopathe de papa, en témoigne les nouvelles cicatrices et les plaques sans poil du chat de la maison. C'est ma fille à moi, ça. 

Mais ce n'est pas tout.

Sans prévenir, je me suis fait happer par l'enfer de la drogue. Je suis un drogué. Complètement. Et je n'ai pas peur d'en témoigner ici. Et n'y voyez pas une sorte d'appel au secours. Je suis drogué et j'aime ça. J'adoooore ça. Je plane en permanence. Un vrai bonheur. LSD ? Non. Coke ? Non. Hero ? Non. Met ? Non. Crystal ? Non. Rien de tout ça. Mon dealer, à moi, s'appelle Electronic Arts. Et ma came, c'est Dragon Age.
Sincèrement ? Les trois ou quatre présentations que j'ai pu avoir sur le jeu ne m'avaient pas du tout convaincues. Et les premiers retours de confrères qui, eux, avaient passé encore plus de temps dessus n'étaient pas forcément élogieux : c'est moche, même sur PC, c'est buggé, c'est répétitif...
Bref, j'avais un à priori assez négatif sur la chose. C'était sans compter sur le savoir-faire de Bioware. Dès les premiers instants, on est totalement plongé dans un univers exceptionnel et d'une richesse incroyable. Une histoire passionnante, des personnages forts, des évènements surprenants, un scénario d'une ampleur incroyable... Et un jeu avec une durée de vie formidable. 
Aujourd'hui, c'est bien simple, j'en perds mon sommeil, mon boire et mon manger. Dès que j'ai un petit moment de libre, je lance une partie. Je dis à madame que "oui, oui, j'arrive me coucher, monte, je me dépêche" et je me rends compte quatre heures plus tard qu'il est quasiment trois heures du mat' et que je suis toujours sur une partie.
Il faudra un peu attendre pour le test. Parce que c'est un jeu tellement riche, long et profond, qu'il faut prendre son temps pour bien le cerner, bien le comprendre, bien s'en imprégner, et ne pas le bâcler. Et parce que jouer un elfe et décider de tuer des humains juste par pure méchanceté, menacer une haute dignitaire de l'Eglise de lui coller une patate dans la tronche, ou encore tuer un vieux juste pour défendre un arbre, moi je dis, un jeu qui vous permet de faire tout ça, c'est la grande classe.

J'espère tout de même vous le faire pour la semaine prochaine. Semaine prochaine où vous devriez également avoir le test du décevant Lapins Crétins La grosse aventure. Celui de Tekken 6. Celui de GTA IV Episodes from Liberty City. Celui de Band Hero. Celui de Need For Speed Nitro. Celui de Fairytale Fights... oui, je sais, il y a peu de chance que j'arrive à tous les écrire, mais qui sait... le clonage est à nos portes et rien ne dit que ce soir, je ne vais pas recevoir la visite de mon double du futur qui va me dire "attends, je vais t'aider, file-moi un autre ordi".

Et il y aura, bien sûr, celui que vous attendez tous impatiemment : Call of Duty Modern Warfare 2.
Avec la soirée qui va bien, dès demain. Sans rire, venez nombreux. Vraiment. C'est important. Pour Activision, certes, mais aussi pour nous. N'oubliez pas que nous vous ferons gagner un jeu sur la plateforme de votre choix et 10 tee-shirts, juste pour vous, en plus de tout ce que vous pourrez gagner sur place. Amenez vos potes. Venez nombreux. Même les déçus par la politique multijoueurs d'Infinty Ward. Venez jeter un oeil au produit. Venez passer une bonne soirée. Venez nous rencontrer. Nous prévoyons éventuellement (évènement à confirmer toutefois) une mise aux enchères pour passer une nuit avec Vincent. Histoire de combler son manque affectif. Et le vôtre aussi, par la même occasion.

Sur ce, je pourrais vous raconter encore plein de choses. Vous parler de notre enfance malheureuse, à mon frère et moi. Vous parler de ces choses horribles que nous avons découvertes il y a peu. Comme quoi, par exemple, mes parents voulaient en fait un chien et ont donc fait subir les pires attrocités à mon frère : promené dehors en laisse, obligé de se nourrir à même le sol dans une gamelle... J'ai eu un peu plus de chance : j'étais plus obéissant et ait échappé à la laisse. Par contre, je prenais plus de coups parce que je ne comprenais pas qu'il fallait rapporter la baballe.
Je pourrais vous parler de cette femme qui, devant le supermarché, m'a tendu un fascicule en me demandant si je croyais en Dieu et qui a rajouté "Jésus est parmi nous". Pressé par le temps, n'ayant pas envie de subir un cours de théologie et voulant donc couper au plus court, je lui ai répondu "C'est vrai ? Il dédicace à l'intérieur ? C'est con, si j'avais su, j'aurais amené ma bible".
 
Bref, je pourrais vous parler de plein d'autres choses qui sont arrivées cette semaine. L'avancée des travaux de rénovation de ma baraque. La reprise de l'école. La danse. Le nouvel album d'Eiffel. Le premier album de Bad Lieutenant.
Mais vous comprendrez que ça fait trop longtemps que j'écris... Dragon Age m'appelle...