Publié le Lundi 2 novembre 2009 à 12:00:00 par Geoffroy Ladrat

 

[MGS] Heavy Rain

Un con vaincu par HR

Heavy Rain, pour beaucoup une énigme vidéoludique, pour certains un grand bluff et pour d’autre le messie. Après avoir entendu et lu à peu près tout et son contraire, et après l’emballement de Cédric lors de la GamesCom, il fallait que je me fasse ma propre opinion. C’est donc à une démonstration effectuée par le numéro 2 de Quantic Dream, Guillaume de Fondaumière, que j’ai assisté dans une salle blindée de monde et à la chaleur étouffante.

La vidéo introductive était celle de la GamesCom, illustrant Ethan Mars qui perd un de ses fils lors d’un accident de voiture. Jusqu’ici pas de surprises mais effectivement la qualité graphique est au rendez-vous et les expressions faciales des personnages sont assez saisissantes. C’est d’ailleurs lors d’un écran de chargement que j’ai pu me rendre compte du travail effectué dans la captation des émotions, puisqu’on voit en gros plan une animation d’un des quatre personnages principaux, Scott Shelby.

La démo mettait justement en scène ce dernier, un détective privé un peu cliché, ancien policier habillé d’un classique et immanquable imperméable gris. A partir de là je pourrai vous expliquer le déroulement de la démonstration. Je pourrai aussi vous raconter en détail la scène qui s’y déroule, dans le petit supermarché. Je pourrai faire mille compliments sur la qualité graphique du titre et vous décrire en détail les contrôles un peu troublants de prime abord, mais je pense que je n’arriverai pas à retranscrire l’ambiance qui se dégage de Heavy Rain.

Ce titre est vraiment un jeu qui se vit. Il ne suffit pas de lire un article ou de regarder une vidéo pour le comprendre. J’ai d’ailleurs passé plusieurs dizaines de minutes au stand de Heavy Rain à jouer moi-même cette scène du supermarché puis à observer les autres joueurs dessus. Et ce qui se dégage de tout cela est simple : oui ce jeu est une tuerie. Oui il reste enfermé dans un carcan bien légitime due à la forme du média, mais il en exploite la profondeur comme rarement. Vouloir le définir serait une erreur car encore une fois c’est une expérience. Une sorte de petit laboratoire pour Quantic Dream, pour lequel j’ai désormais beaucoup de respect tant j’ai touché du doigt la complexité du travail effectué. Je n’ose d’ailleurs au passage pas imaginer les nuits blanches qu’ont du vivre les scénaristes. Et là où j’étais avant enthousiasmé mais septique, je suis désormais confiant et emballé.

Heavy Rain n’est pas un mystère insondable difficilement accessible au commun des mortels. Il faut absolument s’enlever cette idée de la tête. C’est simplement une belle expérience menée par David Cage et ses équipes pour chambouler un peu les codes du genre et aller toujours plus loin. Chapeau !