Publié le Dimanche 7 septembre 2014 à 12:00:00 par Han-Jarjar Gasperini

 

L'Edito du dimanche

Merci pour ce moment, hein

Quoi ? Il ne vous a pas plu mon édito de la semaine dernière ?
Non, il n'a pas été écrit à la va-vite comme certains ont pu le suggérer. Relisez-le. Il a bien plus de choses à dire qu'il ne semble au premier abord. Il y a une vraie signification derrière.
Mais c’est sûr, hein, s’essayez à quelque chose d’un peu plus recherché, ça vous passe au-dessus la tête. J’ai bien compris que les seules choses qui vous passionnent, chers concitoyens, sont les amours déchues d’une journaliste avec un Chef d’Etat. C’est sûr que question littérature, ça s’impose là.
Désolé. N'ayant pas vécu avec, je ne pourrai pas vous raconter mes souvenirs avec notre bien-aimé (sic !) président. Vous raconter qu'avec lui, j'allais filer des coups de pieds aux pauvres, cracher sur les mendiants ou tout simplement lui apporter des croissants quand il passait la nuit chez Julie. Oh notez bien que j'aimerais moi aussi écrire un livre de merde et l'écouler à plus de 200 000 exemplaires juste pour satisfaire cette immonde curiosité que mes concitoyens les plus cons ont pour les ragots et les basses vengeances d'une femme bafouée.

D’ailleurs, Dieu sait s'il n'y a rien de plus dangereux qu'une femme trahie. Sans vouloir manquer de respect à la plus haute fonction de la République, il faut quand même être un peu con ou totalement imbu de sa personne pour croire qu'on arrivera à s'en sortir tout en bafouant l'honneur d'une femme. Bon sang. Il ne faut pas sortir de Saint-Cyr ou de L'ENA pour savoir que mieux vaut passer une soirée dans une cage d'un puma affamé et atteint de la rage au dernier stade plutôt que d’en vexer une. Se coincer les parties génitales dans une porte (et la claquer à maintes reprises) est une torture plus douce que d’affronter une femme en colère !

Mais bref. Chacun ses galères. On ne va pas revenir dessus, hein. Il y a tant de choses à dire. Tant d’autres sujets à aborder. Tant de conneries à raconter !

Tenez. Il y a une chose bien amusante (consternante ?) que j'ai lue cette semaine. Le combat d'une mère pour son enfant. C'est important, ça, le combat d'une mère pour son enfant, non ? Oui, sauf que là, c'est pour le choix de son prénom. La mairie à des doutes et a posé problème. La mère veut appeler son fils : Jean-Clode. Non non, pas d'erreur. Jean-Clode avec un o. Parfaitement.
La mère explique qu'elle a voulu donner un côté "original" et "unique" à son enfant.
Non mais ne cherchez pas. C'est la grande mode. Personnellement je trouve ça affligeant. On voit ressortir des prénoms oubliés et ridicules, on voit débarquer des prénoms inventés, des orthographes modifiées juste pour « faire original et unique ».
Et je vous passe les « J’ai appelé mon fils Aragorn parce que je suis fan du Seigneur des Anneaux », « ma fille Bella parce que je suis fan des romans de merde ». Il existe même des Obiwan. Mais bizarrement, pas de Jarjar.
Non, désolé, votre gamin ne sera pas plus spécial s’il s’appelle Artaban ou Passifaë. Non, appeler son fils Achil ou sa fille Achille, son fils Eneko ou sa fille Paterne, son fils Linus ou sa fille Pakita, ça ne fait pas branché, original et unique. Ça fait tout simplement con. Et marque de jus de fruit pour Pakita. Et tous les prénoms cités ici sont de vrais prénoms. Vraiment donnés à des enfants.
Linus, si tu nous lis, embrasse ton frère Windowx.

Il y a eu la mode des prénoms modernes. La mode des prénoms anciens. Aujourd’hui, c’est la mode des prénoms à la con.
Au mieux, cela dénote d’un vrai problème identitaire dans notre société, où tout le monde veut être unique et se démarquer de la « masse ». A tel point que de nos jours, un mec « normal », sans vague, simple, qui suit les règles imposées par la société, lisse, gentil, simple… c’est lui, finalement, le vrai « original » et « type rare ».
Au pire, cela dénote tout simplement d’un vrai appauvrissement du niveau intellectuel des ménages. Et non, regarder les Anges de la Téléréalité ne va pas vous aider à relever le niveau. N’insistez pas. Je préfère Ma Minute de Monsieur Cyclopède à tous vos Secret Story et même mon Champs-Elysées à tous vos Chtis à Ibiza.

Enfin bref, je déteste cette mode des prénoms à la con. Je préfère Marie à Mary. Sophie à Sophy. Nicolas à Nikola. Marc à Mark. Et ni Ghjulia, ni Erita ni Inaya ne me font fantasmer.

Sur ce, je vous laisse. Je dois aller m’occuper de mes gamines, Serpette et Virgule.