L'Edito du dimanche

 

Publié le Dimanche 8 juin 2014 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

L'Edito du dimanche

Plein les yeux !

imageAh purée, c’est la fin. Non je vous assure, je meurs. A petit feu. Mais je sens bien que c’est le début de la fin, comme on dit. La déchéance. La petite mort, même, aurais-je été tenté d’écrire si ce terme n’était pas assimilé à un moment embarrassant de post-éjaculation masculine pour définir l’état d’un membre redevenu flasque et qui, malgré toutes les attentions qu’on pourra lui prodiguer, ne redressera pas la tête avant plusieurs minutes. La comparaison n’est pas totalement vaine, remarquez puisque même si mon membre va bien, je vous remercie, mon état est irrémédiable malgré les soins qu’on pourra me prodiguer.

Oui, bon, je sais, je ne peux pas non plus aborder des sujets aussi graves et sérieux que celui de la semaine dernière. Edito qui fut, soit dit en passant, l’un des plus lus de toute l’histoire des éditos. Une prise de position qui non seulement a vu de manière affligeante certains prendre fait et cause pour le racisme et l’intolérance, mais m’a aussi valu un nombre record de mails d’insultes et de menaces. Je vous en remercie. Je n’en valais pas tant. Mais ça fait plaisir de voir à quel point vous prenez à cœur mon trépas ou le fait de me faire payer physiquement ma prise de position qui, selon moi, n’est en rien humaniste. Juste du bon sens et de l’intelligence, en fait. Bref, j’’ai 12 rendez-vous de prévus pour me casser la gueule, je dois faire gaffe 6 fois en sortant de chez moi et je dois même recevoir « un bol de couscous dans le cul comme ça je seré (sic !) plus proche de mes amis bougnoules ». Amen. Je vous remercie. Moi aussi je vous aime. Jazak allahu khayran, comme le diraient mes amis bougnoules qui aiment eux aussi se promener avec un bol de couscous dans le cul mais, hé, ça se voit pas sous la djellabah.

imagePassons, donc, sur ce déchainement de violence verbale, souvent écrit dans un français qui prouve qu’on peut être nationaliste mais avoir un niveau de français d’immigré, pour aborder un autre sujet et parler aujourd’hui de ma déchéance. De ma mort. Parce que comme je vous le disais, c’est la fin. Je le sens. Je me meurs. Je me désagrège. Ô Rage, Ô désespoir, Ô vieillesse ennemie ! N’ai-je donc tant vécu que pour cette infamie ? Et ne suis-je blanchi dans ces travaux écrits que pour voir en un jour tant de lauriers flétris ? Mon corps m’abandonne. Il me trahit au sommet de ma gloire. Et Corneille ne m’en voudra pas, j’en suis certain, d’avoir fait mien ses vers et de les avoir adaptés à ma condition. Et le premier qui se demande ce que le chanteur Corneille peut bien venir foutre ici est prié aller se pendre immédiatement.

Bref. C’est la fin. Mon corps m’abandonne.

Je perds la vue.

Je le vois bien, si j’ose m’exprimer ainsi, que ma vue baisse. Et ce qu’il y a de pire, dans tout ça, c’est que je n’aime pas les chiens. Et je ne sais pas jouer du piano non plus. Donc le jour où je serai totalement aveugle, je suis dans la merde.

Bon, j’ai encore un peu de temps. Il faut dire que je pars de haut. J’ai toujours eu des yeux lynx. Capables de détecter une jupe à 300 mètres et même identifier la couleur de la culotte et s’il s’agissait d’un slip, d’un string, d’un tanga ou… rien du tout qui se cachait dessous. Des yeux bioniques, que j’avais, je vous dis. Capable de déceler une poitrine refaite, même par le meilleur des chirurgiens (ne cherchez pas, j’ai eu 20/20 à tous les tests de nichons que j’ai fait). Capable surtout d’un simple coup d’œil de vous donner la taille et le bonnet d’un soutien-gorge. Tiens, c’est arrivé pas plus tard qu’il y a deux semaines, lors d’une présentation, avec une attachée de presse. J’ai identifié (sans toucher, je tiens à préciser, hein) un petit 85C « mais bonnet B sur certains modèles » ce qui a littéralement scotché la principale intéressée. Sylvain peut en témoigner, il était là. Il en a avalé son jus de Cranberry par les narines.
J’ai encore le regard affûté comme un rasoir, je vous dis. Mais pour combien de temps encore ? Dans combien de temps devrais-je demander à la demoiselle si je peux palper pour évaluer la taille au lieu d’impressionner avec mon regard perçant ?

imageJe me rends compte que j’ai de plus en plus de mal à lire les petits caractères. Par exemple, ceux qui sont compressés derrière les jaquettes de DVD, vous savez. En taille fourmi anorexique, les uns collés aux autres, pour donner le nom des acteurs, du réalisateur, des producteurs et j’en passe. Voire même la durée du film, cette dernière étant généralement essentielle pour savoir combien de fois je devrai mettre sur pause. Parce que ouais, quand on vieillit, on doit plus souvent faire de pauses durant les films, aussi.
Et c’est pareil pour les étiquettes sur les produits, les pots, les conserves, les boites de préservatifs ou le gel lubrifiant anal. Bientôt va falloir que je fasse attention de ne pas le confondre avec mon déodorant ou le tube de colle extra-forte que j’aurais oublié là après je-ne-sais-quels-travaux, ce qui aurait des conséquences pour le moins fâcheuses, avouez-le.
Bref, j’éloigne de plus en plus l’objet pour réussir à le lire. Après des années à être casse-couilles, je deviens presbyte. J’ai l’œil mou et fatigué. La cornée qui se ternit. La paupière qui tombe sous le poids des cernes. Et que dire de ces poils blancs qui colonisent chaque jour un peu plus ma barbe ou ces cheveux blancs qui parsèment les quelques rescapés qui survivent encore sur mes tempes ?

Je vieillis. Je meurs à petit feu. Et pourtant, il parait que je ne suis qu’à la moitié de mon existence, environ. Merde alors. Dans quel état je vais finir ? Qui voudra bien venir pousser ma chaise pour une course à la Mario Kart dans les couloirs de l’hospice ? On remplacera les carapaces par les couches sales et puis c’est tout.

Raaaaah, putain, c’est pas beau de vieillir. Oh non. C’est pas beau de vieillir.

Si ça continue, j’vais finir comme un pépé en casquette irascible à cracher sur tout ce qui bouge et à… voter FN. Merde. On y revient encore. Bon. Promettez-moi de m’abattre avant, hein.

Allez. On se bouge. On se remue. Avant d’être obligé de fréquenter une autre catégorie de voleurs qui répondent au nom du « Gang des opticiens », je vais m’offrir une dernière virée. Un chant du cygne. Un festival en guise d’adieu. Un feu d’artifice de la fesse. J’vais aller faire chanter la minette. J’vais aller racoler d’l’étudiante. Soulever de la serveuse. Passer de la caissière au rayon optique. J’suis vivant bordel ! Bientôt aveugle, mais vivant ! Cachez vos femmes, cachez vos filles, j'arrive !

 

 
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Commentaires

Ecrit par dieudivin le 09/06/2014 à 10:43

 

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Ecrit par Tidus

Ah les lunettes. J'en porte depuis que j'ai 12 ans.
Depuis 3 ans environ ma miopie s'est stabilisée. Je n'ai d'ailleurs pas changé de lunettes depuis, il faut que je le fasse, la monture fatigue.

Je pense essayer les lentilles jour aussi, de manière occasionnelle. Juste par curiosité.
Si tu ne nécessites pas de correction trop importante, les lentilles souples (jetables) ou fixes sont possible.

Je n'ai essayé que les souples. On retrouve une sensation de voir parfaitement sans lunettes, au prix d'un entretien plus élevé que des lunettes.

Toutefois, la tolérance aux lentilles dépend des personnes. Pour ma part (myopie), je ne les supporte pas très longtemps (10-12 heures grosso-merdo). C'est d'autant plus vrai quand je suis fatigué et où je dois retirer mes lentilles après 6-8 heures d'utilisation.

Généralement, les opticiens proposent un test gratuit de lentilles souples, et t'apprennes aussi comment les mettre et les entretenir. Donc je te dirai bien de te laisser tenter à l'occasion, et de te faire ton avis ;)

4347 Commentaires de news

Ecrit par Tidus le 09/06/2014 à 10:58

 

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Inscrit le 05/02/2010

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Ecrit par dieudivin

Si tu ne nécessites pas de correction trop importante, les lentilles souples (jetables) ou fixes sont possible.

Je n'ai essayé que les souples. On retrouve une sensation de voir parfaitement sans lunettes, au prix d'un entretien plus élevé que des lunettes.

Toutefois, la tolérance aux lentilles dépend des personnes. Pour ma part (myopie), je ne les supporte pas très longtemps (10-12 heures grosso-merdo). C'est d'autant plus vrai quand je suis fatigué et où je dois retirer mes lentilles après 6-8 heures d'utilisation.

Généralement, les opticiens proposent un test gratuit de lentilles souples, et t'apprennes aussi comment les mettre et les entretenir. Donc je te dirai bien de te laisser tenter à l'occasion, et de te faire ton avis ;)

Je te remercie pour ton retour smiley 9
Tu me confirmes ce qu'un ami m'a déjà dit.
J'ai effectivement une miopie légère et j'ai déjà fait le test de larme avec mon ophtalmo, pas de soucis de ce côté là.
Bref il ne me reste qu'à me lancer smiley 7

1540 Commentaires de news

Ecrit par scudik le 09/06/2014 à 13:35

 

23

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J'ai eu une lentille souple à l'oeil droit en + des lunettes durant une majeure partie de mon enfance. C'est confortable mais faut pas forcer sur la longueur des journées, ça a été mon problème parce qu'en tant que musicien je faisais 2 journées par semaine ou je la portais de 7h à 22-23h. Malgré ce rythme infernal je l'ai supportée sans problème pendant 7-8 ans quand même.

Mais comme Dieudivin, je te déconseille de prendre ça si c'est pour ne pas avoir de lunettes pendant les sorties en boîte quoi. Vaut mieux pas trop dépasser la dizaine d'heures par jour.

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