Publié le Lundi 2 décembre 2013 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

PS4 : La déception ?

Notre avis sur la console

Quelques jours après la sortie de la Xbox One, nous nous étions fendus d’un petit dossier « Xbox One : La déception ? ». Ce fut l’occasion de vous détailler la nouvelle console de chez Microsoft, et vous donner notre avis sur le sujet. L’occasion de conclure, également, que si la Xbox One est excessivement prometteuse et pourrait bien, à terme, s’imposer comme la référence ultime, voire la meilleure console de cette génération, pour l’instant, il n’en est rien et elle s’avère décevante à plus d’un titre.

Il n’en a pas fallu plus pour recevoir nombre d’e-mails indignés. A base de « je ne suis pas pro-Microsoft (sic) mais vous avez l’air d’être un site anti-Microsoft, c’est décevant de votre part, vous êtes immatures, pas professionnels » et je vous passe les noms d’oiseau et autres accusations ridicules d’être à la solde de « l’ennemi » Sony.

Au risque de me répéter, mais cela semble nécessaire pour les andouilles et durs de la comprenette, nous ne sommes ni anti-Microsoft, ni anti-Sony. Nous sommes simplement pro-jeux vidéo. Pro-plaisir. Pro-tozoaires. Et si cela doit passer par une critique – parfois sévère mais toujours juste – des acteurs principaux de ce marché, nous ne nous priverons pas. Au risque de froisser les petites susceptibilités des fanboys de tous poils.

C’est pourquoi cette fois, quelques jours après la sortie de la PS4, nous nous attaquons à son tour à cette console.


Sortie en grandes pompes et ayant remporté un franc succès, pour preuve les nombreuses vidéos d’émeutes et bagarres, la PS4 n’est pas pour autant dénuée de tout défaut.
Reste à savoir si le vieux continent, traditionnellement acquis à la cause PlayStation, en sera pour ses frais ou si, malgré tout, la console arrive à séduire.

Petit résumé sans aucun parti pris des points forts et des points faibles de la console.

Et on commencera par un point faible. Histoire de bien entrer dans le sujet. Un point faible assez aberrant, soit dit en passant et qui reflète non seulement un manque de sérieux mais surtout un certain amateurisme aberrant de la part de Sony : le design de la console. Oh, non, elle est plutôt jolie, hein, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit. Du moins personnellement, je trouve son aspect extérieur assez séduisant, avec ses angles penchés, son petit côté « base de pyramide égyptienne » et sa sobriété. J’aimerais simplement que l’on m’explique pourquoi la console est… bancale. Je ne sais pas vous, mais moi, le coin « au fond à gauche » ne repose pas sur son support, pourtant parfaitement plan. Alors non, ça ne gêne foncièrement pas la lecture des disques ou le fonctionnement de la PS4. Mais j’aimerais quand même comprendre le pourquoi n’ont-ils pas réussi à nous pondre une console qui repose tranquillement sur ses quatre angles… C’est une aération supplémentaire par le dessous, un peu comme quand on lève négligemment la jambe avant de lâcher un pet nauséabond dans un ascenseur bondé (c’est là que c’est le meilleur) ?

Passons. Et allumons la console. Qui dès le départ, vous impose de sélectionner un profil. Je ne sais pas vous – je ne suis pas encore allé triturer complètement dans les options et possibilités – mais je n’ai pas encore réussi à trouver le moyen d’une connexion automatique et systématique sans avoir à sélectionner au préalable mon profil de joueur. Peut-être avec la caméra cela se fait-il automatiquement via reconnaissance faciale comme sur la Xbox One – même si j’ai un doute – mais en tout cas, c’est un peu gonflant.

De la même manière, je suis partagé – très partagé – sur le menu. Je sais que beaucoup d’entre vous le trouvent épuré, simple, clair, pratique.
Je ne suis pas de cet avis et lui préfère amplement celui de la PS3, avec ses différents menus Paramètres, jeux, photos, vidéos… etc.
Ici, sur la PS4, le menu est à deux niveaux. Il s’ouvre sur différents onglets : « Nouveautés », tout d’abord, histoire de vous donner envie d’acheter des jeux. Puis vous trouvez pêle-mêle les grandes icones de tous vos jeux, de Music Unlimited, Video Unlimited, Playroom, En direct de PlayStation, Internet et Bibliothèque. Et justement, c’est le « pêle-mêle » qui me dérange. Au risque de passer pour un névrosé – l’état de mon bureau témoigne toutefois contre cet état – je préfère voir les choses rangées à leurs places : un onglet jeux, un onglet applications, un onglet Internet, un onglet PlayStation Store… Là, c’est le bordel. Et comment la console va-t-elle gérer quand vous aurez une quarantaine de jeux et une dizaine d’applications ?
Un autre menu est également accessible (situé en haut, littéralement, du menu d’accueil) et vous propose de naviguer parmi le PlayStation Store, Notifications (vos dernières actions), Amis, Messages, Party (chat), Profil, Trophées, Paramètres et gestion de l’alimentation.

Alors n’exagérons pas non plus : le menu est clair, effectivement, et très facile d’utilisation. Il ne répond simplement pas tout à fait à mes attentes en termes d’organisation.

Gros point noir, toutefois : la lecture des mp3 et des DivX, non gérés. Les mp3 devraient l’être rapidement via une mise à jour. Les DivX ? Non, a priori. Et ça, c’est une grosse régression par rapport à la PS3.

En ce qui concerne la manette, là aussi c’est un sentiment mitigé. Elle est nettement mieux que celle de la PS3. Il n’y a pas photo. Mais avec ses sticks toujours trop « mous », elle n’arrive pas à la hauteur de la manette de la Xbox 360 ou de la Xbox One. C’est donc là aussi une déception, même s’il faut relativiser : elle reste agréable, tient bien en mains et l’amélioration de cette DualShock 4 par rapport à la DualShock 3 est telle qu’on ne peut que se féliciter et soutenir Sony dans sa démarche.


Je vous rassure malgré tout : la PS4 a également d’excellents côtés. Au nombre de ceux-là, une facilité d’utilisation qui enfonce nettement la Xbox One. Ici, pas d’installations longues et pénibles. Vous mettez le disque et hop, vous pouvez jouer. Alors certes, quelques jeux requièrent 4-5 minutes avant d’être pleinement accessibles. Comme FIFA 14, par exemple. Mais le jeu a proposé quand même de faire un match avec une petite sélection d’équipes (celles disponibles sur la démo) le temps de l’installation. Et une fois le match fini, le jeu était accessible dans sa version complète.
Bref, c’est tout de même bien plus appréciable que les installations inter-minables de la Xbox One.

Un petit détail supplémentaire qui m’a bien plu : Chez moi – à vérifier chez vous – lorsque la PS4 s’allume, elle allume seule la télé ou change directement la chaîne. Je pense en effet que c’est paramétrable, sur la console ou sur la télé. Mais ça me plait bien quand même, de base.

Enfin, pour avoir comparé effectivement la qualité de certains jeux, comme Call of Duty Ghosts ou Assassin’s Creed IV Black Flag, j’estime qu’il y a un léger mieux niveau qualité sur la PS4 par rapport à la Xbox One. Oh, pas assez pour tirer un feu d’artifice et déboucher le champagne. Pas assez non plus pour conclure que la PS4 est une meilleure console. Et peut-être que, sachant que les différences d’affichage (1080p natif sur la console de Sony, 720p extrapolé en 1080p sur la console de Microsoft) avais-je sans doute un a priori au départ. Mais j’ai eu tout de même l’impression que c’était plus net sur la PS4.

Et graphiquement, la console envoie quoiqu’il arrive du lourd – du très lourd – sur des titres tels que Killzone Shadow Fall. Et ça, ça fait bien plaisir.

Au final, la PS4 n’est pas spécialement une déception. Et ce malgré les défauts cités plus haut, tels que les menus ou la manette perfectible. Certes, elle n’a pas encore livré son potentiel et ne demande qu’à s’étoffer, du moins j’espère, au niveau de la gestion des menus, et du nombre d’application. Mais globalement, la PS4 est une pure console de jeux vidéo et elle fait ça très bien. On restera par contre beaucoup plus critique sur la gestion des DivX, point fort de la PS3 abandonné ici uniquement pour mettre en avant le service de vidéo à la demande Video Unlimited. Et ça, ça donnerait presque envie de repasser à 100% au PC…ou à la Xbox One qui, si elle ne les gère pas encore devrait le faire dans le futur.