Publié le Jeudi 4 avril 2013 à 11:01:00 par Cedric Gasperini

 

Pourquoi la fermeture de LucasArts peut être une bonne chose

Sans pitié

Disney a donc fermé LucasArts. Et s'attire les foudres de la quasi-totalité des excités du web. Des noms d'oiseaux à l'appel au boycott du prochain film, il suffit d'aller se promener sur la toile et les réseaux sociaux pour voir à quel point LucasArts avait gardé au film des années une aura exceptionnelle.

Personnellement, la fermeture de LucasArts, je m'en cogne un peu. Au risque de m'attirer les foudres de certains. Et c'est déjà fait sur certains réseaux sociaux, soit dit en passant.

Donc Disney est un grand méchant salaud de capitaliste et LucasArts, la victime. C'est ce qu'on peut lire sur le net. Et encore, je reste mesuré par rapport à de nombreuses réactions. Personnellement, je n'ai pas le même avis, ni la même vision. Je vois tout simplement la fermeture d'un studio qui perdait beaucoup d'argent et qui n'a rien développé de valable - ou presque - depuis des années.
Disney a décidé d'arrêter les frais. Il semblerait que les prochaines productions, dont Star Wars 1313, n'aient pas convaincu l'éditeur de laisser une dernière chance au studio.

Je ne dis pas que c'est triste. Triste pour les 150 personnes qui vont devoir retrouver du travail. Même si cela reste à relativiser : personnellement, je suis déjà plus inquiet pour les 300 personnes de HP France, où j'avais des connaissances, qui vont être licenciés - et dont personne ne parle bizarrement sur les réseaux sociaux. 
D'autre part, si je puis me permettre... qu'a développé de valable LucasArts ces 5 voire 10 dernières années. Je veux dire, de vraiment bon, de jeux qui resteront cultes ? 

Et pourtant, j'ai été un grand fan, vraiment, des jeux LucasArts, que j'ai même connu sous l'appellation Lucasfilm Games à ses débuts. J'ai passé des heures sur les Point & Clic Indiana Jones, Monkey Island, Sam & Max, Day of the Tentacle, Grim Fandago, ou mon préféré, Loom. Certains, je les ai même terminés plusieurs fois.
Et de la même manière, j'ai passé de merveilleux moments sur les X-Wing, Tie-Fighter, Dark Forces, Jedi Knight et j'en passe.

Mais aujourd'hui, le studio de développement LucasArts n'est plus qu'un lointain souvenir. On peut même limite dire qu'il était déjà mort, quelque part...

Cette fermeture n'annonce toutefois pas la mort de la marque LucasArts. Disney a annoncé qu'elle subsisterait. Ce qui peut laisser entendre que d'autres jeux sortiront sous cette appellation. Et c'est là, finalement, que l'idée devient intéressante. Les jeux seront développés dans des studios tiers. C'est-à-dire extérieurs à Disney. Si la firme de Mickey veut personnellement se recentrer sur des jeux "simples" et non pas de gros blockbusters, cela n'empêchera pas un studio de proposer d'autres idées. 
Et pourquoi pas un nouveau FPS Star Wars développé par Bethesda ? Et pourquoi pas un Jeu d'action à la Gears of War développé par Epic ? Et pourquoi pas un Call of Duty Star Wars ? Ou un Indiana Jones façon GTA ou Red Dead Redemption ? Pourquoi pas un Day of the Tentacle signé UbiSoft ? 
Ce qui n'était pas possible auparavant, parce que LucasArts vérouillait en grande partie les projets, peut peut-être voir le jour demain. 
Disney a ouvert les vannes et laisse le champ libre à tout le monde. Ce n'est plus, après, qu'une histoire d'accords, de contrats et de financement. Et finalement, peut-être une renaissance de ces licences.

Sans oublier les anciens jeux cultes. Jouer à Indiana Jones et la dernière croisade sur iPad, ça vous tente ? Full Throttle sur votre tablette Android ? Aujourd'hui, c'est impossible. LucasArts n'a jamais poussé dans ces directions et s'est contenté de vivoter au rythme des projets plus ou moins ratés, la supervision du MMORPG The Old Republic étant le bon exemple que le coeur n'y était plus vraiment depuis des années. Même la plupart des jeux sont introuvables légalement sur PC...

Toutes les têtes pensantes étaient déjà parties du studio depuis longtemps. Du coup, la décision de Disney, quand on y regarde de plus près, ressemble plus à de l'euthanasie, histoire d'abréger les souffrances d'une entité qui n'existait plus vraiment, qui était à l'agonie depuis des années. Un geste de pitié et de charité...

La fermeture de LucasArts est triste. D'un point de vue nostalgique. Mais elle pourrait être un renouveau très intéressant. Et finalement une bonne chose. L'avenir nous le dira.