Publié le Mardi 16 juillet 2013 à 12:00:00 par Sylvain Morgant

 

Pacific Rim, la critique du film

De fer et de sang

Au milieu de l'océan Pacifique, une brèche inter-dimensionnelle apparait. Il en surgit des créatures monstrueuses qui détruisent tout sur leur passage. Alors que les forces armées du monde ont énormément de mal face à ces monstres, baptisés Kaiju, il est décidé que tous les pays mettent leurs ressources en commun pour un programme militaire hors du commun, la création des Jaegers.

Les "Jaegers" sont des robots de combats de plusieurs dizaines d'étages de haut, contrôlés par deux pilotes. Eux-mêmes sont synchronisés via la technologie de "la dérive", lien télépathique qui permet aux pilotes de partager leurs souvenirs, leurs vies et de contrôler efficacement les Jaegers.

Après plusieurs années de combats, il ne reste que 3 Jaegers et équipages. Et la menace des Kaiju n'est que plus grande. Mais les dirigeants veulent en finir avec ces robots géants, trop coûteux selon eux et misent tout sur la construction d'un mur gigantesque entourant le Pacifique.

Pour le général Stacker Pentecost, lui-même ancien pilote, il reste une dernière carte à jouer. Une dernière mission qui pourrait sauver l'humanité.

Mais pour cela, il a besoin de Raleigh Becket. Ce dernier pilotait Gipsy Danger, vieux Jaeger aujourd'hui abandonné, avec son frère avant que ce dernier ne soit tué au combat. Et pour piloter ce Jaeger remis au goût du jour, il va falloir trouver un coéquipier à l'Américain.


Pacif Rim est le dernier bébé de Guillermo Del Toro. Le réalisateur est devenu une nouvelle icône de la culture geek via ses adaptations de Blade, et Hellboy, et dans la création d'univers et de créatures fantastiques.

Ainsi, comme l'homme a annoncé vouloir faire un film hommage inspiré des mangas remplis de méchas et des films de monstres géants japonais, beaucoup ont bavé d'avance. Surtout quand il se moque et raille Michael Bay, l'homme des explosions à tout va et des films sans intelligence ou quand il annonce qu'il fera un blockbuster léger, frais et surtout intelligent. Reste à savoir si le contrat est rempli.

Devant la caméra, on retrouve dans les rôles principaux Charlie Hunnam, vu principalement dans les séries "Queer as Folk" et "Son of Anarchy" et Rinko Kikuchi, une actrice Japonaise. Il y a aussi Idris Elba dans la peau de Pentecost, Charlie Day et Burn Gorman dans celui du duo de scientifiques. Max Martini et Robert Kazinsky composent l'équipage Australien et Clifton Collins Jr l'opérateur des Jaegers. Notons aussi un petit rôle pas piqué des vers pour Ron Perlman.

Malheureusement, même si le casting est sympa, la caractérisation des personnages est aussi caricaturale que dans n'importe quel film du genre. Héros blessé moralement mais toujours apte au combat, jeune femme beaucoup plus forte qu'il n'y parait, vieux vétéran droit dans ses bottes, vieux vétéran qui aime son fils mais ne lui a jamais dit, fiston beau gosse doué mais arrogant et con comme un manche à balais, scientifiques s'enguelant tout le temps, frappadingues mais qui trouveront la vérité et sauveront la situation...


Concernant l'histoire, ici aussi on est en territoire connu. Ce n'est ni plus ni moins que des situations vues et revues dans les autres films du genre. Aucune surprise, ni retournement de situation à se mettre sous la dent. Pire que tout, la scène du discours est mauvaise. Vous savez, le discours, le fameux discours qui motive les troupes, qui donne envie aux spectateurs d'aller au combat avec les personnages... et bien cette scène est loupée. Idris Elba n'est pas vraiment charismatique, les phrases sonnent creux et c'est mal filmé. On a même droit à un très beau faux-raccord. Et le message sous-jacent du film "si les hommes et les cultures s'entraident, alors le monde sera sauvé" est encore une fois vu et revu.

Par contre, Pacific Rim nous en met plein les yeux et pleins les oreilles. Les effets spéciaux sont de très bonnes qualité. Les robots et les monstres ont l'air réels. On croit vraiment à la présence des Jaegers et comme chacun à son design propre et ses spécificités, on n'est pas devant de simple copier-coller d'une même machine. Les combats sont impressionnants, à la fois par leurs chorégraphies et leur intensité. Comme les Jaegers utilisent principalement leurs poings pour se battre, vous imaginez bien les dégâts. Il est cependant dommage que les combats aient lieu la plupart du temps de nuit et dans l'eau. Mention spéciale au combat entre Gypsy Danger et deux Kaiju en pleine ville.

Finalement, la promesse d'un blockbuster intelligent n'est pas atteinte. A la place nous somme devant un bon gros film de monstres et de robots géants. Parfait pour passer une bonne soirée cinéma sans prise de tête.