Deadpool (PC, Xbox 360, PS3)

 

Publié le Vendredi 28 juin 2013 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

Test de Deadpool (PC, Xbox 360, PS3)

Le gros rouge qui tâche

imageDeadpool est loin d’être le super-héros Marvel le plus connu. Surtout en Europe, où seuls les puristes sont habitués aux frasques du bonhomme. Et pourtant, c’est un personnage qui vaut son pesant de cacahuètes.
En effet, loin des héros soit lisses, soit faussement torturés mais avec toujours un bon sens du devoir et de la morale comme ceux qui peuplent le rêve américain, Deadpool est un super-héros complètement ravagé, physiquement comme mentalement. Instable, arrogant, branleur, totalement imprévisible, déjanté, parfois bien sadique et se régalant de la violence et du sang, il est en proie à des hallucinations et un dédoublement de la personnalité. Il est surtout totalement vulgaire et graveleux.

Tout ce que l’on aime, donc.

Avant d’être le héros d’une adaptation cinématographique l’année prochaine, Deadpool a aujourd’hui les honneurs d’un jeu vidéo. C’est High Moon Studios, à qui l’on doit les derniers jeux Transformers, qui s’y colle.

Et le moins que l’on puisse dire, c’est que quelle que soit la qualité globale du jeu, l’esprit du personnage a été totalement respecté. Du grand art. Ceux qui ne connaissent pas Deadpool vont en être pour leurs frais. Et tomber littéralement sous le charme, comme une simple évidence. L’une des caractéristique principales du héros est qu’il peut « briser le quatrième mur ». C’est l’action, en fait, de s’adresser au public. Car Deadpool est tout à fait conscient d’être un personnage de bande-dessinée, et ici, de jeu vidéo. Il ne manquera pas une occasion de vous le rappeler et s’adressera à vous en toute circonstance.

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screenTout au long du jeu, on subira ses commentaires vaseux, ses blagues débiles, ses jeux de mots consternants et son attitude totalement sexiste… bref, on passera son temps à se marrer, voire à hurler de rire.
Sa schizophrénie, son humour décapant, en font un personnage auquel on s’attache immédiatement. Et surtout, le jeu n’en est que plus barré, plus con. Dans le bon sens du terme.

Le jeu débute dans son appartement délabré. On le dirige d'une pièce à l'autre, et tandis qu'il explique avoir signé pour être un héros de jeux vidéo, il cuisine des pancakes, joue avec ses canards dans le bain, fait de l'Air Guitar, partage avec vous ses problèmes de constipation, passe un ou deux coups de fils... Il y a une multitude de choses inutiles à faire et qui n'ont pour but que de déclencher une avalanche de vannes et de présenter ce personnage hors du commun. Totalement inutile et parfaitement indispensable. Un pur moment de bonheur comme on aimerait en voir plus souvent dans le jeu vidéo.

C’est là toute la force du jeu, d’ailleurs : son humour omniprésent. Tout au long de l’aventure, qu’il s’agisse des commentaires durant le jeu ou des cinématiques, vous allez pleurer de rire.

screenLa manette en main, vous êtes plongés dans un jeu d’action assez classique. On découpe, on frappe, on explose des têtes, des torses, les gerbes de sang valsent sur les murs… Deadpool est armé de katanas et de flingues, et pourra acheter de nouvelles armes (fusil à pompe, grenades…) ou améliorer celles qu’il a déjà. Il faudra pour cela récolter des pièces qui jonchent le sol des niveaux.
De la même manière, vous pourrez améliorer vos compétences physiques (résistance, soins plus rapides, combos spéciaux…). Il faudra toutefois faire des choix, selon les attributs que vous utilisez le plus et qui correspondent le mieux à votre style de jeu, toutes ne pouvant être améliorés au final.

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screenLes boutons sont assez simples, on saute, on frappe, on peut se téléporter derrière l’ennemi… et on multiplie les combos pour latter des dizaines de méchants. Deadpool est un justicier masqué qui saute, virevolte, grimpe dans des endroits improbables. Il est juste totalement déglingué du ciboulot, et est à la limite de la jouissance à chaque fois qu’il fait éclater un corps ou un membre.

Sur le papier, donc, Deadpool s’annonce juteux, jubilatoire, et tellement bordélique qu’on ne peut que tomber sous le charme.
Dans la réalité, par contre, c’est un peu nuancé par les performances techniques du soft. En effet, tout aussi génial soit-il comme personnage, Deadpool est un peu une tannée à diriger. La faute à un gameplay rigide, doublé d’une caméra souvent foireuse. La téléportation est assez lourdingue à utiliser, et le verrouillage de cible cafouille tellement qu’on se retrouve parfois à enchaîner un combo dans le vide, ou à vider son chargeur dans le mur alors que les ennemis sont à proximité. Imprécis, donc, avec parfois une visibilité restreinte en raison du placement de la caméra, hasardeuse.
Bon. Rien non plus de catastrophique, on vous rassure. Si c’est à noter et pèse de manière négative sur le jeu, cela n’empêche pas pour autant de se faire plaisir à exploser les ennemis dans tous les sens, les découper et les éviscérer, voire repeindre les murs avec leurs tripes.
A ce propos, on aurait aimé que les cadavres restent en place, et ne disparaissent pas au bout de quelques secondes, comme dans un jeu d’il y a 10 ans.

screenAutre souci du jeu, sa répétitivité. Certes, les combats sont funs. Certes, l’action omniprésente est rythmée et jouissive. Mais à la longue… à force de répéter encore et toujours les mêmes actions, faire les mêmes combats, affronter les mêmes personnages… on se lasse un brin. D’autant plus que le level design (architecture des niveaux) est tout de même très loin d’être inspiré, souvent abusé, et tellement dirigiste qu’on se sent rapidement à l’étroit.

Graphiquement, enfin, le jeu est assez quelconque. On regrettera l’absence de destruction de décors, certaines textures plates, d’autres très peu inspirées… même si globalement, ça tient la route et n’est pas désagréable à l’œil. Le jeu ne concourra pas pour le prix du plus beau jeu de l’année, et il en est très loin. Mais il n’y a pas non plus de quoi hurler à la mort.

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screenRépétitif, peu inspiré dans ses niveaux, rigide… Deadpool serait-il un ratage de plus d’une adaptation de super-héros ?

En fait, non. Si l’on ne peut qu’être déçu que les développeurs n’aient pas poussé plus loin le délire, en l’adaptant à son environnement et en proposant des quêtes ou missions plus stupides les unes que les autres, et surtout en variant les décors et les ennemis, le jeu n’en est pas pour autant un ratage, bien au contraire.

screenLa raison est tout simplement le personnage de Deadpool, que l’on suivrait des heures, ne serait-ce que pour entendre ses vannes fumeuses, et apercevoir un bout de cinématique à la con. Au final donc, durant les 7-8 heures maximum que durera l’aventure, on prend son pied à exploser tout ce qui bouge, en dirigeant un personnage psychopathe comme on n’en fait plus. Les combats sont super rythmés, le jeu n’est pas spécialement difficile et s’apparente finalement à jeu de massacre assez jubilatoire. Bref, malgré ses défauts, on aime le jeu et on s’y plonge avec délectation.
On prendra donc ce jeu Deadpool comme un coup d’essai, pas tout à fait réussi mais pas raté non plus, et on espère revoir rapidement ce personnage dans un jeu avec un peu plus d’envergure.



 

 
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Deadpool (PC, Xbox 360, PS3)

Plateformes : PC - Xbox 360 - PS3

Editeur : Activision

Développeur : High Moon Studios

PEGI : 18+

Prix : 50 €

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Deadpool (PC, Xbox 360, PS3)

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