Publié le Lundi 8 avril 2013 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

Test de Sniper Ghost Warrior 2 (PC, PS3, Xbox 360, Wii U)

Une petite odeur d'excréments

Encore aujourd’hui, d’un point de vue strictement personnel, je ne m’explique toujours pas le succès de Sniper Ghost Warrior, une infâme bouse sortie il y a trois ans sur PC, PS3 et Xbox 360.
Graphismes pourris, histoire bancale, IA lamentable, missions inintéressantes, doublage catastrophique… le jeu n’avait strictement rien pour lui. Et pourtant, il s’est vendu par caisses entières.

En apprenant que les développeurs de City Interactive remettaient le couvert, on pouvait craindre le pire. Et puis au fil des annonces, on s’est dit qu’un mal pouvait accoucher d’un bien : Square Enix devenait l’éditeur du second opus et pouvait donc mettre à leur disposition une force de frappe importante et des outils plus développés. Mieux encore, c’est le moteur CryEngine 3 de Crysis 2 qui était choisi pour cette suite, laissant espérer un vrai changement de direction artistique et de vraies bonnes choses.

Limite, on en venait à remater Sniper avec Tom Beranger pour s’imprégner du genre…

Trois ans après un calvaire vidéoludique, c’est donc plein d’espoir que nous nous sommes jetés dans l’aventure Sniper Ghost Warrior 2.

Et…


Le constat est totalement affligeant. N’ayons pas peur des mots. L’histoire est simple : vous jouez un sniper infiltré dans les lignes ennemies. A chaque mission, il faut atteindre votre point d’observation et shooter un ou plusieurs types. Voilà. Changez les décors, les situations et deux ou trois trucs au fil de la campagne solo et vous aurez un jeu complet.

A la base, notez bien, un jeu portant sur l’univers des Snipers n’est pas en soi une mauvaise idée, hein. Le jeu Sniper Elite V2 a son lot de bons moments, par exemple. Le seul souci c’est que dans ce Ghost Warrior 2, les bons moments, on les cherche encore.
Accompagné par votre binôme qui vous prend réellement pour un gros demeuré, vous vous contentez de suivre ses ordres : se planquer pour éviter une patrouille, aller à tel endroit, shooter tel type… Ne cherchez pas à avoir la moindre liberté. Vous suivez et puis c’est tout.
Mieux encore : la progression est tellement étriquée que même se promener dans la forêt ou la plaine est un vrai calvaire et on a l’impression de n’avancer que dans des couloirs.

Le problème, c’est qu’outre le retour des bugs de collision, le jeu s’offre le luxe également d’afficher de nombreux bugs d’IA. Une IA tellement pitoyable qu’elle est un véritable appel à l’autorisation du lynchage de certains développeurs.
Entre les ennemis qui ne repèrent pas leurs potes qui s’effondrent devant leurs pieds, votre binôme qui ne tire pas, vous obligeant à shooter rapidement sa cible en plus de la vôtre, ou l’envie qu’il a des fois de tirer un coup on ne sait pas sur qui, on ne sait pas pourquoi… le jeu est une véritable catastrophe.


C’est chiant, il n’y a aucun challenge, on s’enfile des zones que l’on parcourt dans des couloirs, on tire sur des types en faisant quand même (c’est la seule difficulté du jeu) attention de les shooter selon leur position (ceux en hauteur d’abord, ceux isolés ensuite…).

Le pire, c’est que là où le premier jeu durait une dizaine d’heures (même si c’était une dizaine d’heures douloureuses), celui-ci n’en fait que 5 ou 6 maximum. Vous me direz, hein, tant mieux vue la qualité. Mais quand même.
Alors oui, il y a désormais un mode multijoueurs. Chouette. 12 types équipés d’un fusil de sniper qui évoluent dans deux cartes seulement, via un seul mode. Supeeeeer !

Sniper Ghost Warrior 2 est donc une bouse. Un vrai foutage de gueule. Même vendu à bas prix, puisqu’on le trouve aux alentours de 35 €, c’est trop cher pour ce que c’est.
Il n’y a plus qu’à espérer que City Interactive ferme ses portes, et que les développeurs changent de métier. Le jeu vidéo ne s’en portera que mieux.