Publié le Mercredi 10 avril 2013 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

Test de Army of Two : Le Cartel du Diable (PS3, Xbox 360)

Le Diable en rit encore (nous, un peu moins)

Troisième épisode d’une série qui n’a jamais réussi à convaincre, Army of Two : Le Cartel du Diable est l’ultime tentative d’Electronic Arts d’imposer son système de shoot à deux joueurs. Mais alors que les deux précédents opus racontaient une vraie histoire – toute aussi inintéressante soit-elle –, suivant un vrai scénario – tout aussi pourri soit-il –, avec deux personnages à la forte personnalité – toute aussi ridicule soit-elle –, le nouveau jeu redistribue les cartes et s’oriente vers un tout nouveau système : le scoring à tout prix.

Exit nos deux héros originels, Rios et Salem, duo de mongoliens sous stéroïdes. Désormais, ce sont Alpha et Bravo qui prennent le relais. On vous rassure, ils sont tout aussi stupides, avec leurs phrases à deux balles tirées de mauvais films d’action tchécoslovaques. Et le premier qui me dit que la Tchécoslovaquie n’existe plus, je lui répondrai que les répliques débiles qu’on retrouve dans le jeu ne devraient plus exister non plus. Et pourtant…

Oubliez le scénario. Une sombre histoire de cartel de la drogue au Mexique, sur fond d’enlèvement et de vengeance. Totalement insipide, elle n’est là que pour justifier une enfilade de niveaux bourrins et sans aucune trame.


Les niveaux s’enquillent et si, globalement, ils vous emmèneront dans divers endroits, ils se ressemblent tout de même tous : des couloirs qui vous emmènent dans des lieux clos, où se massent des centaines d’ennemis surarmés et qui n’aiment rien de plus dans la vie que de lancer des grenades. Nos deux débiles répliquent donc à grands renforts de bastos, détruisant tout sur leur chemin. Ou du moins, une partie des décors, sachant que parfois, vous vous demanderez quand même pourquoi tel objet se détruit et non pas tel autre.
Les explosions vont bon train : bagnoles, citernes, bidons qui sont la preuve que les méchants sont quand même parfois très cons et que de toute manière, un type qui sème des bidons explosifs partout sur le chemin mérite de mourir.

Seul problème, ça a beau canarder et exploser dans tous les sens… on s’ennuie ferme. Et ça manque cruellement d’intensité et d’intérêt. La faute peut-être à une IA totalement catastrophique. La faute à des bugs en pagaille, parfois totalement ridicules (détruire le socle d’un buste et voir le buste ne pas tomber et rester en lévitation, c’est à la fois amusant et pitoyable). La faute à des personnages sans intérêt. Une histoire sans intérêt. Des graphismes loin d’être dans le haut du tableau, voire carrément hideux parfois. La faute à des animations surannées. La faute à un manque flagrant d’imagination.


Résultat, on s’emmerde. Mais d’une force ! Tout ce qui pouvait faire l’intérêt des précédents opus a disparu : les dos-à-dos, le fait de se protéger derrière un bouclier… Il ne s’agit plus de jeu coop, mais d’une course aux points. Pire ! L’aide à la visée, complètement abusée, n’est même pas désactivable. Mais quoi qu’il en soit, jouez à deux joueurs : votre compagnon, s’il est géré par l’IA, a des attitudes tellement désolantes qu’on en pleurerait presque devant un tel ratage.
Bref, c’est plat, c’est buggé (obligé de recommencer certains niveaux), ça plante parfois… et il n’y a pas de drop-in/drop-out (un pote qui intègre et repart de votre mission à n’importe quel moment).

Bref, le constat de cet Army of Two : Le Cartel du Diable est totalement affligeant. Aucun ressenti au niveau des armes, inintéressant, level design à la ramasse, développé avec les pieds, scénarisé par un attardé qui, du coup, s’est également occupé des dialogues…