Publié le Mercredi 2 novembre 2011 à 12:00:00 par Cedric Gasperini
Un jeu des jouets
Entre robots dont certaines actions sont à définir via un logiciel sur PC ou véhicules pilotables sur téléphone mobile, le lien entre jeux vidéo et jouets se fait de plus en plus ténu au fil du temps. Et c’est peut-être là l’avenir des deux marchés. C’est du moins ce qu’il faudra étudier selon le succès de Skylanders Spyro’s Adventure. Car Activision a décidé d’innover en matière de jeux vidéo et de jouets. Réellement. Une innovation très intéressante sur le papier : des jouets que l’enfant peut trimballer partout et utiliser comme simple figurine, mais qui servent aussi dans un jeu vidéo où elles sont transposées. Mieux encore, chaque figurine est compatible tous supports : Xbox 360, PS3, 3DS, Wii, PC et Mac.
Alléchant, donc, et plein de promesses. Mais ce Skylanders les tient-il réellement ? C’est l’heure de la réponse.
Revenons donc sur le système de jeu. Chaque copie de Skylanders, quelle que soit la console ou l’ordinateur sur lequel on l’achète, est vendue avec trois figurines en plastique. Elles sont plutôt bien foutues, assez détaillées, et avec une bonne tête.
Vient également un socle à connecter à sa console. Lorsqu’on lance une parte, on pose une figurine sur le socle et « Ô miracle ! », elle apparait dans le jeu.
Ces créatures possèdent des pouvoirs, sont affiliées à des éléments particuliers (air, terre, feu, eau, magie, vie, mort-vivant et tech) et sont définies selon divers caractéristiques (santé, vitesse, armure, coup critique, puissance élémentaire, actes héroïques). Elles viennent enfin avec une carte-jeu à collectionner.
La grosse nouveauté et la merveilleuse idée d’Activision en la matière, est que les statistiques de la créature augmenteront au fil des aventures et seront stockées… dans ladite créature. Mieux encore, si un enfant a le jeu sur 3DS et l’autre sur PS3, ils pourront amener leurs créatures pour jouer ensemble chez leur copain qui a le jeu sur PC. Les figurines sont en effet compatibles avec n’importe quel jeu et l’enfant retrouvera ses caractéristiques puisqu’elles sont, je vous le rappelle, sauvées dans la figurine.
Et c’est cet échange et cette compatibilité qui fait toute la différence et tout l’intérêt du jeu. Ne se catonnant pas à des groupes restreints de joueurs selon la console qu’ils possèdent, il s’ouvre à tout le monde et permet à tout un chacun d’outrepasser les frontières de compatibilités entre versions pour devenir, finalement, un simple jeu universel. Les gamins peuvent donc s’en donner à cœur joie et s’affronter les uns et les autres, voir jouer ensemble en coopération.
Maintenant, plus qu’un simple jeu de figurines, Skylanders est bel et bien un jeu vidéo. Les Skylanders sont des créatures dotées de pouvoir qui ont été changées en statuettes. Vous seul, grâce au portail dont vous êtes le maître, pouvez les renvoyer dans leur monde dans le but de le sauver d’une terrible menace.
Du coup, on doit traverser différents niveaux, combattre des ennemis, déjouer des pièges, sauter de plateforme en plateforme, mais aussi piloter des tourelles pour abattre les obstacles présents sur le chemin, ou même les vaisseaux ennemis.
Ces niveaux sont linéaires et dotés de décors assez sommaires. Ils n’en sont pas moins variés, colorés et très « BD enfant » dans un style finalement assez séduisant. Ce n’est pas visuellement le jeu de l’année, mais cela reste agréable à regarder et les enfants devraient non seulement s’y plaire, mais surtout trouver rapidement leurs marques.
Très facile à prendre en mains, pas spécialement casse-tête même pour les quelques énigmes qui parsèment le niveau, le jeu se destine vraiment à des jeunes à partir de 6-7 ans.
Autre bonne idée, il faudra récupérer tout un tas d’objet dans ces niveaux, notamment en cassant les décors : trésors (pour acheter des améliorations), nourriture (pour se soigner), tablettes d’information sur le monde, coffres, gemmes, armures qui permettent d’augmenter ses statistiques… il y a de quoi partir à la pèche à l’objet.
Résultat, il n’est pas rare de vouloir refaire un niveau pour trouver encore plus d’objets, récupérer ce que l’on a pu rater, bref, améliorer non seulement sa performance mais aussi sa figurine.
Notez, enfin, que tout au long de l’aventure, certains passages sont plus faciles à terminer avec un certain type de figurine. Du coup, le jeu vous conseille en affichant les affinités des lieux avec l’élément (air, eau…) et vous n’avez qu’à remplacer votre figurine sur le socle par celle adéquate pour continuer !
Que dire de plus ? L’idée est bien rodée. Il existe plus de 30 figurines à collectionner (10 € pièce ou 20 € par 3). Certains portails ne sont accessibles qu’avec un certain type de figurine et vous obligeront donc à investir dans de nouveaux packs. Heureusement, ces zones sont de simples options et le jeu suffisamment important pour que l’on ne peste pas contre un contenu tronqué. Les packs de figurines sont vendus par 3. Certains vous rajouteront même des zones entières.
Enfin, chaque figurine vient avec un code utilisable sur le net pour accéder à des infos, des forums et des mini-jeux.
Ajoutons enfin la possibilité de participer à des défis propres à un style de figurine qui permettra de booster ses statistiques, un mode multijoueur en coopération pour faire l’aventure avec un ami ou un combat en arène pour s’affronter. Il suffit alors de poser deux figurines au lieu d’une sur le socle.
Au final, Skylanders est triplement une bonne idée. Un jeu vidéo, un jouet et une collection de figurines à faire. Certes, on est dans l’optique purement mercantile (mais je vous rappelle qu’un éditeur est tout sauf une entreprise à but non lucratif), mais sincèrement, la qualité du produit permet d’occulter totalement cet aspect.
Le jeu vidéo est sympa, les figurines sont sympas, le fait de pouvoir jouer les uns avec les autres, quelle que soit la plateforme possédée est une idée merveilleuse, l’univers est sympa, on y joue avec plaisir, bref, Skylanders est sans aucune contestation possible LE jeu vidéo pour enfant de cette fin d’année. Une idée exceptionnelle, bien gérée et pensée, bien mise en œuvre, qui a tout pour réussir. On a hâte de voir apparaître d’autres jeux pour la série et, même, de voir déclinée l’idée sur d’autres univers, d’autres supports, plus adultes pourquoi pas.
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