Publié le Vendredi 25 mars 2011 à 10:30:00 par Cedric Gasperini

 

Test Rayman 3D (3DS)

Pas de bras, pas de chocolat

Revoilà Rayman. Après s’être fait voler la vedette par les Lapins Crétins, notre bonhomme sans bras, sans jambe et sans coup, être désarticulé à la mèche blonde rebelle, revient dans une nouvelle aventure en 3D.
En attendant un très prometteur (pour ce que nous avons pu en voir) Rayman Origins plus tard dans l’année, le célèbre héros made in Ubisoft débarque sur la nouvelle console de Nintendo, la 3DS.

L’histoire est simple : des pirates robots de l’espace ont mis le souk dans le monde de Rayman. Non seulement ils ont capturé ce dernier et lui ont volé tous ses pouvoirs, mais voilà qu’ils s’emparent également de son ami Globox. Heureusement, ils sont jetés tous les deux dans la même cellule. Et Globox a amené, dans son gosier, un peu de pouvoir de Ly, la bonne fée. Cela permet aux deux amis de s’échapper. Mais les voilà de nouveau séparés. Rayman va devoir retrouver ses alliés, puis combattre les pirates. Grâce aux Ptizêtres qui vont lui permettre de voyager d’un lieu à un autre, il va partir à la recherche de ses amis et affronter le terrible Barbe-Tranchante.


Remake de Rayman 2 sorti sur N64, PC, PSOne, PS et, Dreamcast, ce Rayman 3D n’offre, finalement, d’avantage que le retraitement du graphisme pour la nouvelle console de Nintendo. D’autant plus que, n’oublions pas, le jeu est déjà sorti sur DS en 2005 (en même temps que la console, d’ailleurs). UbiSoft nous ressert donc la même soupe. Oui mais bon… ce Rayman 2 reste sans doute le meilleur de la série… alors on a quand même le droit d’être content, non ?
Petite différence toutefois. Si Rayman DS était un portage de la version N64, Rayman 3D est, lui, un portage de la version Dreamcast de Rayman 2. La différence est de taille (en fait, non, du tout mais il faut bien trouver des trucs pour susciter l’intérêt du lecteur).

Vous allez donc parcourir les niveaux (assez courts) à combattre les méchants pirates-robots, à leur tirer des boules d’énergie, et à récupérer des Lums. Ces Lums sont l’énergie du monde qui offrent à Rayman l’accès à des niveaux secrets (Lums jaunes), de la vie (Rouge), de l’air (Bleu), de nouveaux pouvoirs (gris), ou permettent de sauvegarder (vert) ou de s’accrocher pour sauter (violet). Il y a tout un tas d’objets (tonneaux explosifs, prunes, obus, sphères magiques…) et j’en passe, qui feront aussi partie de l’aventure. On vous rassure, tout vous sera expliqué en temps et en heure.

Rayman saute, virevolte, fait des doubles-sauts, chute lentement avec ses cheveux qui font office d’hélices, grimpe, nage, court… pour sauver ses amis. La jouabilité est plutôt bonne, dans le sens où notre personnage répond bien aux sollicitations du joueur qui martèle les boutons de sa console.

C’est déjà ça.

En fait, c’est surtout ça. Ou si vous préférez, seulement ça. Parce que pour le reste… comment dire ?


La 3D y est… merdique. Passablement. En premier lieu, la rémanence lors des cinématiques est absolument monstrueuse. Les mouvements des personnages laissent de longues et gênantes trainées, moches et horribles pour l’œil. A tel point que repasser en 2D pour ces cinématiques s’avère salutaire et nécessaire. La vue s’affole, le mal de crâne guette…
Mais il y a pire. Durant le jeu lui-même, les incessants mouvements de caméra donnent très rapidement la nausée. Sans parler des objets devant lesquels on passe et repasse, et qui viennent véritablement gêner la vision. On se retrouve avec des trucs à plat super moches qui occultent l’écran un instant, avant de s’en aller, mais le mal est fait : vos yeux sont repassés en mode 2D durant cette seconde, et vous devez refournir un effort oculaire pour replonger dans la 3D.
Pour accentuer l’effet « ouah t’as vu c’est de la 3D », les développeurs ont également ajouté des particules qui flottent dans l’air ou des rais de lumière : peine perdue. Là encore, c’est plus gênant qu’agréable à regarder. Bref, les sessions de jeux de plus de 10 minutes sont à proscrire en 3D. Préférez la 2D pour tout le jeu, en fait, et ce même si certains effets de profondeur, notamment lors des grands espaces, sont réussis et visuellement plaisants. Mais mieux vaut les rater que de ruiner la tapis du salon en y vomissant votre déjeuner.
C’est un peu le souci de ce Rayman, en fait, pour ce qui concerne la 3D : certains passages sont très jolis et bien faits, mais ces mouvements de caméra fréquents et violents ne sont pas adaptés à la technologie de la 3DS. Sans parler de ces petits détails (objets en premier plan, rémanences) qui viennent saloper l’ensemble.

A part ça, graphiquement, le jeu n’est pas déplaisant, hein… même si certaines textures sont franchement moches. Notez toutefois que de nombreux bugs de collision sont visibles, surtout lorsque l’on saute sur une corniche : Rayman se retrouve alors à marcher dans le vide, avec la nécessité de ressauter pour repasser réellement sur ladite corniche.

Autre chose plutôt violente : la qualité sonore… La musique saturée fait grésiller les écouteurs de la 3DS (quelle que soit la puissance du son que vous choisissez). Pour le coup, c’est assez impardonnable et donne plus une impression de travail de sagouin.

Au final, ce Rayman 3D est franchement décevant. Il a beau remettre sur le devant de la scène l’un des épisodes préférés des fans du héros sans bras ni jambe, ce n’est au final qu’une adaptation sans soin, salopée, qui n’a strictement aucun intérêt. Mieux vaut, à ce titre-là, se tourner vers la version sortie en 2005 pour la DS classique, même si elle n’est pas forcément brillante non plus. Mais au moins, elle sera moins chère… C’est d’autant plus dommage que le jeu en lui-même est sympathique, l’histoire, même cul-cul, est agréable à suivre, les protagonistes sont charismatiques et les niveaux, assez bien pensés. Mais là, en 3D, non merci.

Notez enfin qu'aucun mode multi ni StreetPass n'est disponible.