Homefront (PC/Xbox 360/PS3)

 

Publié le Mardi 15 mars 2011 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

Test Homefront (PC/Xbox 360/PS3)

La Curée du Nord

imageC’est le résultat d’une carence en protéines, ça. Forcément. C’est un peu comme les végétariens : ils sont tout verts et agressifs. Il faut les comprendre aussi : quiconque n’a jamais goûté du lait de soja n’a jamais plongé dans les méandres infernaux de l’espèce Humaine. Le soja, dans son ensemble, entre lait, yaourts et même… steaks, est sans doute l’arme biologique la plus horrible jamais créée par l’homme. Imaginez alors vous en nourrir exclusivement pendant des années… Il y a de quoi virer psychopathe. Et le nouveau jeu de THQ, Homefront me donne raison sur toute la ligne.
 
Trop d’années passées à manger du soja, en soupe, agrémenté de pousses de bambou et autres saloperies, ont rendu les Coréens belliqueux. Et l’ennemi ultime du croisé végétarien est tout trouvé : Le burger. Du bon gros steak haché de boeuf dégoulinant de graisse, entre deux petits pains, avec une tranche de fromage OGM, de la tomate transgénique et de la bonne sauce chimique. Il faut que cela cesse. Oh, les impérialistes occidentaux ont beau crier à la malbouffe et dénoncer les burgers, les qualifiant d’immondes et les accusant de tous les maux durant la semaine, ils font une pause le week-end pour y emmener leurs enfants. Le Burger, c’est le mal absolu. Le diable en personne : tout le monde le dénonce, mais personne ne peut y résister. Alors les Coréens s’en partent en guerre. Ils commencent par déchirer la Corée du Sud et former la Grande République de Corée. Puis s’installent dans une bonne partie de l’Asie du Sud Est, Japon compris. Enfin, l’ennemi suprême, le Grand Méchant du Monde, j’ai cité les Etats-Unis, tombent à leur tour sous la coupe Coréenne. Nous sommes en 2027. Ronald McDonald va devenir bridé et proposer le McSoja. Avec un milkshake au champignon noir. Et ça, c’est intolérable.
 
screenscreenscreen
 
screenBon. Soit. Les raisons de l’invasion des USA par la Corée du Nord sont un brin différentes dans le jeu. Mais ma vision des choses n’est pas plus stupide, hein. En tout cas, vous découvrirez le pourquoi du comment dans une intro menée tambour battant avec des images « live ». Un scénario bien ficelé, cela dit, signé John Milius, à qui l’on doit notamment les scenarii d’Apocalypse Now, de la récente série TV Rome, ou en tant que réalisateur, le film Conan le Barbare, pour ne citer que cela.
Tout commence lorsque vous êtes enrôlé de force dans l’armée Coréenne. Lors du trajet en bus, vous contemplez votre pays en ruine, les habitants qui ont tout perdu et sont malmenés par les envahisseurs, les rafles, les exécutions sommaires… ça calme.
C’est surtout intolérable, et vous n’allez pas tolérer ça. Rapidement, vous prenez les armes et intégrez la Résistance.
 
Homefront bénéficie, à ce titre d’une excellente ambiance, portée par une très bonne bande-son. Le scénario est réussi également, bref, tout est réuni pour faire un bon petit FPS des familles. Sauf que…
 
screenAssez vite, vous vous rendez compte que Homefront use et abuse de tout ce que l’on trouve généralement dans les FPS classiques. C’est innovation zéro. En premier lieu, vous déambulez dans des couloirs assez étouffants, que quelques environnements plus ouverts tentent en vain de casser et d’offrir une plus grande impression de liberté. Mais non. On se retrouve brinqueballé d’un point A à un point B de façon terriblement linéaire. Et cela se ressent vraiment dans le jeu. Le level design est loin d’être inspiré. Voire catastrophique. Pour varier l’action, les développeurs ont collé tout ce que l’on trouve généralement ailleurs (et que je n’apprécie pas forcément soit dit en passant) : séance de shoot sur rails, conduite de véhicules, séance sniper…
Heureusement, le rythme est vraiment soutenu. Ça canarde de partout, les ennemis sortent de toute part… dommage, pourtant, d’être face à des routines sans fin. Voir trente types qui débarquent du même endroit un à un, au fur et à mesure que vous les shootez, en sautant une barrière au même endroit, de la même manière, et allant se poster à la même position derrière la même benne à ordures… c’est d’un ridicule navrant.
Leur IA est également à la ramasse. Sans parler du fait qu’ils vous voient à deux kilomètres à la ronde, même bien planqué, et ont une furieuse tendance à vous arroser vous, plus que vos acolytes. Tout ce que j’aime, donc.
 
screenscreenscreen
 
screenL’autre gros point noir du jeu réside dans sa réalisation surannée. Textures grossières et immondes rivalisent d’horreur avec un aliasing omniprésent. Les décors sont franchement moyens, l’animation parfois tout juste correcte… n’ayons pas peur de le dire, Homefront est très décevant à ce niveau.
 
Le jeu a donc pris beaucoup à ses aînés. Call of Duty en tête. Scripts à outrance, explosions à tout va... Sauf que la sauce a ici beaucoup de mal à prendre. Par contre, ce en quoi ils ont fait plus fort que Call of Duty, c’est sur la durée de vie. Entre 4 et 5 heures. Oui, vous avez bien lu. Personnellement, au niveau intermédiaire, il m’aura fallu moins de 4 heures et demie pour venir à bout des douze niveaux qui composent le jeu. Hop, un petit après-midi. Si on commence assez tôt, on sera même à l’heure pour aller chercher le pain et les gosses à l’école. Idéal.
 
screenHeureusement, le jeu se rattrape avec son mode multi. Même si là encore, il ne faut s’attendre à rien d’exceptionnel. Que du classique. Un peu faiblard question quantité. Mais au moins fait avec soin. 7 cartes (un poil trop peu soit dit en passant), pour deux modes de jeu (seulement) : Team Deathmatch et Points de contrôle. Une option permet de donner des objectifs supplémentaires en cours de jeu, pour gagner des points d’expérience supplémentaire. On retrouve donc le sysème d’xp, de bonus à acheter (perks), de différentes classes de personnages…
 
Au final, Homefront n’est pas pour autant un mauvais jeu, hein. C’est juste un jeu… moyen en fait. Sympathique malgré tout en solo, grâce à une bonne ambiance et un scénario assez intéressant, grâce aussi à un rythme soutenu, il offre malheureusement une aventure dans des décors ratés et des textures hideuses, des scripts bien trop visibles… et une durée de vie carrément ridicule (la note, qui peut paraître sévère, sanctionne surtout cette durée de vie). Le multi relève un peu l’ensemble, mais là encore, est bien trop restreint pour que l’on s’y attarde vraiment. La vraie question qui se pose en fait est : pourquoi acheter Homefront alors qu’il y a largement mieux ailleurs ?
C’est d’autant plus dommage qu’on sent vraiment que le jeu a du potentiel et, avec juste un brin de génie, de soin, et de contenu supplémentaire, aurait pu devenir une nouvelle référence du genre.

 

 
image

 

 

 

 

Test précédent - Home - Test suivant

 

Homefront (PC/Xbox 360/PS3)

Plateformes : PC - Xbox 360 - PS3

Editeur : THQ

Développeur : Kaos Studios

PEGI : 18+

Prix : 60 €

Aller sur le site officiel

LA NOTE

LA NOTE DES LECTEURS

note 5/10

 

 

Images du jeu Homefront (PC/Xbox 360/PS3) :

Derniers Commentaires

0