Publié le Mardi 8 mars 2011 à 12:00:00 par Cedric Gasperini
Pécho les toutes
Véritable phénomène de société, les Pokémons nous reviennent dans une nouvelle série de jeux vidéo. Après les Or et Argent, les Rubis et Cristal, Perle et Diamant, Rouge et Bleu et j’en passe, voici Pokémon Noir et Pokémon Blanc.
Comme d’habitude, aucune différence entre les deux jeux. La seule et unique variation réside dans le Pokémon légendaire que vous capturerez en fin de jeu : Zekrom, le Pokémon ancestral noir ou Reshiram, le Pokémon ancestral blanc. Sachant que le Pokémon Noir sera capturé dans la version blanche et que le Pokémon blanc sera capturé dans la version noire. Faut pas chercher à comprendre.
Outre environ 150 nouveaux Pokémons inédits, la nouvelle série Blanc et Noir se distingue des autres par un passage en vue 3D. Nous y reviendrons. Pour le reste…
Eh bien pour le reste, ma foi, on retrouve un simple copié/collé des précédents épisodes. Ne cherchez pas la nouveauté, il n’y en a pas. Aucune innovation. Rien. Nib. Que dalle. Peau d’zob. Si vous avez joué à un précédent jeu de la série, vous retrouverez exactement le même jeu, avec ses plaisirs et ses (nombreux) travers. C’est finalement d’autant plus rageant qu’il y avait vraiment de quoi améliorer la série, sur tout un tas de petits points pas bien difficiles à changer. Mais il faut croire que la Pokémon Company et plus particulièrement les développeurs de Game Freak sont de simples feignants sans imagination. On n’osera dire « sans talent », de peur d’être trop sévère, même si les reproches que nous pouvons faire à ces deux nouvelles versions le laissent un peu penser quand même.
Tout d’abord, le scénario. Comme dans tout bon Pokémon qui se respecte, il est pitoyable. Ridicule. Lamentable. On se retrouve encore une fois avec des gamins (3 ici) qui reçoivent un nouveau Pokémon de la part d’un scientifique. Et parce c’est une responsabilité importante et surtout, parce qu’ils n’avaient personne d’autre sous la main, les 3 amis sont priés parcourir le monde pour aller découvrir tous les Pokémons et les répertorier dans leur Pokédex. Bien entendu, les parents sont ravis de voir les gamins se barrer, partir se battre dans les champs, dormir dans la forêt et vivre leur vie. Ça fait une bouche de moins à nourrir, donc c’est chouette.
Comme d’habitude, des méchants viennent perturber cette quête. Cette fois-ci, il s’agit de la Team Plasma qui lutte pour la libération des Pokémons, qu’ils jugent injustement asservis par leurs propriétaires. Perso, même si leurs méthodes sont tendancieuses, je ne suis pas insensible à leurs arguments et serait pour balancer tous les dresseurs à la Vologne dans un sac plastique bleu, tandis qu’on relâcherait les bestioles dans la nature. Parce que les dresseurs ont beau clamer que c’est une symbiose entre eux et leur Pokémon, que chaque profite et évolue selon ce lien, ça reste quand même un simple servage et on fait faire des combats aux Pokémons comme on fait des combats de chien dans les cours des cités ou de coqs dans certains pays. Non mais.
Passons. Vous êtes donc un de ces 3 amis, bien entendu. Et irez de ville en ville, passant par la forêt est les champs, les déserts et les océans, pour capturer et répertorier vos Pokémons. Le but est le même que dans les précédents jeux : à chaque ville, vous défiez le maître et gagnez un badge. Pour finalement dézinguer les méchants, devenir super fort et capturer le Pokémon légendaire Noir ou Blanc selon la version du jeu choisie.
Chaque Pokémon a 4 capacités maximum, capacités d’attaque, d’attaque spéciale, de défense ou de défense spéciale. On fait donc les combats en décidant tour à tour quelle capacité utiliser. Le premier à mettre le Pokémon adverse K.O. a gagné.
Premier constat : Les nouveaux Pokémons sont assez moyens. Sur les 150 nouveaux, à peine une dizaine sortent du lot et ont une allure assez classe. Le reste est banal, voire parfois affligeant. Affligeant, c’est un peu le mot pour définir les trois Pokémons de départ : un Pokémon plante du nom de Vipélierre, un Pokémon eau du nom de Moustillon et un Pokémon feu du nom de Gruiki. Mention spéciale pour ce dernier, porcelet ridicule qui évoluera en sorte de Super Cochon au look à mi-chemin entre un catcheur et un fan de SM.
Mauvaise pioche, donc, pour le starter Pokémon.
On se rabattra donc plus volontiers sur un Zebibron (sorte de zèbre de type électricité) ou le Pokémon Victini, offert via connexion jusqu’au 22 avril prochain. Ils sont tout de même un peu plus classe.
Ensuite, graphiquement, le jeu est tout de même sérieusement à la ramasse. Dans un premier temps, les Pokémons sont ultra pixellisés lors de combats. C’en est sérieusement ridicule. C’est même carrément une honte que les développeurs n’aient pas apporté plus de soin à leurs personnages.
Quant au passage en 3D, il ne s’effectue que dans certaines villes. Et heureusement. Car contrairement à la vue de dessus habituelle, cette vue en 3D est gênante, n’apporte strictement rien et, au contraire, à tendance à rallonger les distances et à perdre le joueur. Décevant, donc.
Et on retrouve les mêmes travers que les versions précédentes. L’évolution obligatoire des Pokémons, par exemple. On a beau vous dire qu’appuyer sur B pendant son évolution empêche cette dernière, ce n’est pas définitif et votre Pokémon essaiera d’évoluer à chaque nouveau niveau. Finalement, on accepte par dépit et ras-le-bol.
Quant au pavé tactile, il sert toujours exclusivement au menu. Menu particulièrement mal fait, soit dit en passant, nécessitant de nombreux clics pour trouver et utiliser un objet, une potion, ou trouver un renseignement. Moins clair sur les récentes versions Argent et Or (HearGold et Soulsilver), par exemple.
On pourra pester également contre l’incompatibilité entre les versions. Moi j’aurais aimé faire des combats entre possesseurs des versions Blanc et Noir, et possesseurs des versions Argent et Or, par exemple. Seulement ce ne sont pas les mêmes Pokémons, pas le même Pokédex, donc c’est tout simplement impossible. Que l’échange soit impossible, soit, mais les combats, au moins, devraient l’être. Par contre, on peut effectivement importer ses anciens Pokémons des précendentes versions, via le Pokéfret, outil dispo dans le jeu (il suffit de lire la notice).
Alors forcément, tous ces désagréments et sincères déceptions sont celles d’un adulte qui en a un peu ras-la-touffe qu’on lui resserve le même plat réchauffé, sans aucune amélioration alors qu’il a déjà dit qu’il aimerait plus de ceci ou plus de cela, moins de ci et moins de ça. C’est vrai que c’est particulièrement frustrant. Toujours pas de vrai scénario intelligent, des dialogues ridicules, le même fonctionnement…
On citera toutefois une connectivité accrue grâce au C-Gear qui permet rapidement et à tout endroit, de se connecter avec des amis, via infrarouge, sans fil ou Wi-fi Nintendo. La possibilité aussi de "s'appeler entre joueurs" pour discuter via la DS, en vidéo... des broutilles bienvenues, mais des broutilles quand même.
Sauf que le jeu est destiné aux gamins. Et que, même si certains enfants à qui je l’ai fait tester ont eu cette remarque de « c’est la même chose que l’ancien, en fait », il n’empêche qu’ils ne décollent pas et passent des heures et des heures dessus. A fond. Et qu’ils sont toujours autant captivés. La durée de vie du jeu pouvant atteindre des 50-60 heures selon que vous passez du temps ou non à « les attraper tous », les nouveaux jeux Pokémons restent des valeurs sûres et de qualité pour les chtis marmots.
Si par contre, vous destinez le jeu à un plus de 14 ans, oubliez.