Publié le Mardi 30 novembre 2010 à 12:00:00 par Cedric Gasperini
Test Donkey Kong Country Returns (Wii)
Ooook !
Quand on voit passer quelques 300 jeux (voire plus) par an, et ce depuis plus de 15 ans, comme moi, on ne peut se spécialiser dans un genre en particulier. Alors forcément, il y a des types que j’affectionne plus particulièrement et avec lesquels je me sens plus à l’aise. Mais devenir une référence dans un seul genre, impossible. Alors que certains vont passer 10 heures par jour sur des RTS, FPS ou jeux de sport, il nous est impossible à nous, testeurs, de devenir une pointure internationale dans un style de jeu.Pour autant, et le nombre de jeux testés ici par mes soins le prouve amplement, j’ai tout tâté, tout essayé et, finalement, je me débrouille dans tout. Suffisamment pour ne jamais paraître ridicule, dans aucun genre (à part peut-être les jeux de danse, mais ça c’est une autre histoire et ça a juste à voir avec la perruque et le costume moulant à paillettes).
Pourtant, parfois, c’est le blocage. Sur certains jeux, ça ne passe pas. Le vide. Le trou noir. L’équivalent de la page blanche de l’écrivain, mais manette en mains. Généralement, ça le fait sur un ou deux titres par an. Cette année, ça ne m’était pas encore arrivé. Et là, pouf. Donkey Kong Country Returns est arrivé à la rédaction. Et j’ai vécu un calvaire terrible. Un chemin de croix que même Djizuss n’aurait pas réussi à supporter. Un cauchemar vidéoludique comme rarement j’ai connu. Une traversée du désert sans eau ni ombrelle, avec comme seule compagnie un chameau crevé et un touareg trisomique. La preuve : 25 minutes pour passer le niveau 1 du jeu. Parfaitement. 35 minutes pour le niveau 2. A ce rythme-là, je peux dire que Donkey Kong Country Returns a une durée de vie 115 heures et qu’il vous en coûtera trois Wiimotes, deux carreaux et douze piles (oui, de rage, vous balancerez forcément la Wiimote par la fenêtre).
Et pourtant, le jeu n’est pas spécialement difficile. Du tout, même. Il est à la portée de n’importe qui, à partir de, disons, 9-10 ans. C’est simplement que j’ai vécu un moment de nullité intense, à rater tous mes sauts, à tomber dans les précipices ou embrasser les ennemis à pleine bouche histoire de perdre de la vie. J’ai absolument tout, mais alors tout raté. Une catastrophe.
Avec le recul, je me dis que ça a peut-être à voir avec le macaque à cravate et son insupportable rejeton, véritable happeau à baffes, tête à claque en puissance, du genre le petit con de la classe que tout le monde a envie de frapper, sans savoir pourquoi parce qu’il est plutôt sympa au fond, mais juste parce qu’il a la tête de l’emploi.
Donkey Kong Country Returns, donc. Nintendo nous livre la suite d’un des plus célèbres jeu de plateforme sur SNES, sorti en… pffff… laissez tomber, la majorité d’entre vous n’étaient pas nés ou étaient encore à remplir leur couche d’immondice, têter le sein de leur mère, et à mille lieues de tenir un paddle entre les mains (1994, en fait).
Donkey et son ami, Diddy (surnommé Puff dans toutes les boîtes de nuit branchées de la jungle), vivent dans leur cahute. Seulement un jour, d’étranges créatures sont éjectées d’un volcan en éruption. Des créatures courtes sur pattes et portant des masques rituels. Elles hypnotisent tous les animaux de la jungle et les forcent à ramener toutes les bananes qu’elles trouvent. Manque de bol, elles en viennent jusqu’à piquer la réserve de Donkey et son fils. Double manque de bol, la séance d’hypnose rate sur notre gorille préféré. Résultat, Donkey part à la recherche de ses bananes et fera tout pour, justement, bananer ces nouvelles créatures.
Donkey Kong Country Returns est un jeu de plateformes classique, à l’ancienne, comme on n’en voit plus beaucoup. On saute pour récupérer des morceaux de puzzles, pour récupérer des bananes, pour atteindre des plateformes surélevées, pour atterrir sur ses ennemis et les réduire en miettes, on frappe des mains sur le sol pour les étourdir, pour détruire des obstacles, voire pour ouvrir des passages secrets, lancer des tonneaux…
C’est simple, facile à faire, et la Wiimote (en position penchée), sert de manette. Un minimum de boutons, un maximum de plaisir.
Mais il faut tout fouiller : plantes, feuilles, rochers… essayer de récupérer des bananes, certes, mais surtout les lettres (pour écrire Kong et obtenir un niveau secret), les pièces de puzzles, des vies supplémentaires, des pièces en or, des clefs, et j’en passe.
Le tout dans des décors superbes et très variés. Vous n’avez jamais été dans la jungle ? Pas la peine, en plus de vous amuser, Donkey Kong Country Returns va véritablement vous faire voyager. Vous aurez même le plaisir de vous envoyer en l’air à coups de tonneaux-canons.
Les niveaux s’enchaînent avec émerveillement. C’est super bien foutu, super bien pensé, rien n’a été laissé au hasard. Chaque niveau est un renouvellement, et aucune lassitude ne se fait ressentir. C’est LE jeu de plateforme par excellence, combinant tout ce qu’il faut, tout ce que l’on peut imaginer, pour en faire un véritable défouloir, une expérience ludique unique.
Toutefois, si le jeu solo est vraiment plaisant, on se rend compte que le jeu a été aussi pensé pour être joué à deux. L’un faisant Donkey, l’autre Diddy. Notez d’ailleurs que l’on peut récupérer Diddy en mode solo : il se greffera sur le dos de Donkey et utilisera alors des fusées rétropropulseur qui permettront de tomber moins vite, donc de sauter des précipices plus importants. Cette association est aussi possible en mode multi. Tout comme sauter depuis le dos de Donkey pour atteindre des niveaux plus élevés. A deux, le jeu devient une véritable coopération de tous les instants. Et cela en décuple le plaisir.
Il n’y a finalement pas grand-chose à reprocher à ce Donkey Kong Country Returns. A part le fait de m’avoir pourri la vie de manière irrémédiable. Désormais, je fais ce cauchemar récurrent de tomber dans un précipice en essayant d’attraper une banane. J’ai beau crier à l’aide, seuls des « oook » sortent de ma bouche.
Bref, frisant la perfection dans son genre, Donkey Kong Country Returns est tout bonnement une petite merveille. Beau, varié, passionnant, regorgeant de pièges, de bonus cachés, de petits trucs et machins qui font que l’on n’aura aucune peine à faire et refaire les niveaux, de boss parfois bien difficiles à battre, d’un mode coop impeccable, le tout pour une dizaine d’heures de jeu environ, il est tout simplement l’un des meilleurs jeux Wii jamais réalisé. Preuve que je ne suis pas rancunier pour un sou.
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Donkey Kong Country Returns (Wii)
Images du jeu Donkey Kong Country Returns (Wii) :
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