Fable III (Xbox 360)

 

Publié le Jeudi 4 novembre 2010 à 12:02:00 par Vincent Cordovado

 

I'm the King of Albion

imageJe me souviens lors de l'annonce du premier Fable sur Xbox : "Vous pourrez même voir l'herbe pousser, tellement ce sera réaliste. Idem pour vos cheveux qui se griseront avec le temps". C'était ce genre de promesses que balançait le créateur de la série, Peter Molyneux, à qui voulait bien l'entendre. Et malheureusement, dans les faits, on était bien loin de la révolution annonçait. Pour le coup, en l'espace de 4h de jeu, notre personnage se prenait 40 ans dans les dents et restait bloqué à la soixantaine. Bref, tout aussi sympathique soit-il, ce premier Fable ne tenait pas toutes ses promesses. 4 ans plus tard, rebelote avec Fable II. Un titre que j'ai personnellement adoré, bien que très loin d'être parfait. Là encore, notre cher ami Peter n'avait pas été avare en superlatif pour mettre en avant son titre. Reste que, cette fois, la déception était moindre vu que l'on commençait à connaitre le bonhomme. Et 2 ans après la sortie du second opus, voila que Fable III pointe le bout de sa couronne sur Xbox 360. Et là, pour le coup, notre cher Peter n'a pas été très éloquant à son sujet. L'homme s'est-il assagi ou ne le trouve-t-il véritablement pas assez bon ? C'est ce que je vais tenter de vous faire découvrir dans ce test.

screenFable III vous place dans la peau du prince ou de la princesse d'Albion. Le roi Logan, qui est votre frère, est actuellement sur le trône. Problème, celui-ci se comporte légèrement comme un tyran et fait régner la terreur en massacrant quiconque ose s'opposer à lui. Bien évidemment, justicier dans l'âme que vous êtes, vous allez tenter de prendre sa place afin de remettre, ou non, de l'ordre dans le royaume. A vous donc de mener à terme une révolution pour prendre le pouvoir. Bien entendu, faire ce genre de chose seul est légèrement suicidaire, c'est pourquoi il va vous falloir arpenter le royaume d'Albion afin de recruter des personnes pour gonfler les rangs de la révolution. Pour les convaincre de combattre à vos côtés, vous allez devoir remplir quelques quêtes en leur faveur. Régler leur compte à des mercenaires, castagner des Hommes-Creux ou récupérer des artefacts. J'en passe et j'en oublie. Bref, vous l'aurez compris, cette partie qui doit mener à la Revolución reste dans la veine d'un Fable II. On se chope une quête à réaliser, on suit la ligne qui nous indique le chemin à suivre, on se tape un donjon, des fois des boss, on castagne, et hop, objectif réalisé. Tout le monde est content. Et pour que les factions rejoignent screendéfinitivement vos rangs, vous allez devoir leur promettre à chacun diverses choses que vous réaliserez ou non lorsque vous aurez votre popotin sur le trône. Bien entendu, en plus de certaines quêtes obligatoires pour avancer dans l'aventure, il vous sera demandé de gagner ce que l'on appelle des Sceaux de Guilde pour que certains daignent vous parler. Un peu à l'instar des points de réputation de Fable II. Ces Sceaux s'obtiennent de diverses façons. Aussi bien en réalisant des quêtes annexes, qu'en combattant ou, plus bizarrement en interagissant avec les PNJ. Que vous leur pêtiez à la face ou que vous deveniez leur ami, vous gagnerez des Sceaux de Guilde. Ils ont un sacré humour chez Lionhead.

screenCes Sceaux vous permettront également d'améliorer les caractéristiques de votre personnage en ouvrant les coffres se trouvant sur le "Chemin de la Gloire". Très spécial, puisqu'il s'agit véritablement d'un chemin sur lequel des coffres sont parsemés et ses derniers contiennent des emotes supplémentaires, des colorants pour les vêtements et surtout des améliorations pour les attaques de mélée, à distance et magiques. Une simplification du gameplay à l'extrême en sorte. On est bien loin du système de Fable premier du nom. Dans le même esprit d'ailleurs, vous constaterez très vite qu'il n'y a plus de menu à proprement parler. Maintenant, si vous voulez changer de vêtement, d'armes ou de magies, direction le Sanctuaire en appuyant sur Start. Il s'agit de votre repaire dans lequel il y a des salles à thèmes. Une salle pour les armes et magies, une pour les vêtements (qui ne servent toujours autant à rien mis à part à changer légèrement la vision que les gens ont de vous), une pour le multijoueur et une pour les trophées et l'argent. Au centre, vous y trouverez la carte du royaume qui vous permet de voyager rapidement en choisisant votre destination ou encore de voir les quêtes annexes ainsi que de réparer vos biens immobiliers à distance. Personnellement, j'ai trouvé ce système de Sanctuaire très moyen, simplement parce que ça pète quand même grandement l'immersion et le rythme du jeu. Y revenir pendant un combat pour changer d'arme n'est pas franchement top. Limite j'en reviens à regretter le système de menu hyper lourd du second opus... screenEn ce qui concerne l'équipement, si on retrouve bien une cinquantaine d'armes différentes (enfin euh, des pistolets, fusils, épées et hâches aux multiples variations), en revanche, côté magie, c'est ultra light et classique. Feu, glace, électricité, vortex, lâmes. Aucune possibilité d'augmenter leur niveau comme dans Fable et Fable II, il est cependant possible de combiner leurs effets, même si dans les faits, ça ne change pas grand chose.
Et comme si ça ne suffisait pas, le titre est d'une simplicité déconcertante. Plus de barre de vie, ni même de magie. Votre vie est signalée à l'écran par le fait que celui-ci devient un peu plus rouge lorsque vous êtes proche de la mort. Il vous suffit alors d'attendre, à l'instar d'un Call of Duty, pour que votre santé remonte toute seule par elle-même. Bonjour le challenge.

Vous l'aurez compris, Fable III ressemble à Fable II, en plus simple, durant les 3/4 de son déroulement. Jusqu'à l'ascension sur le trône.

Une fois assez de monde recueilli, hop, c'est la grande révolution. Enfin révolution est un bien grand mot quand on voit ce que ça donne... Bim bam boum je dézingue une cinquantaine de garde avec mes camarades, je prends le chateau d'assaut et en 20 minutes c'est plié. Mouais... franchement, ce passage aurait mérité un bien meilleur traitement. Là c'est carrément mou du slip. On est bien loin de resentir l'excitation d'un tel évènement.

screenUne fois proclamé roi ou reine, votre objectif sera de gouverner l'Albion en prenant des décisions qui auront pour conséquence de modifier l'Albion, la perception que la population aura de vous, les caisses du royaume mais aussi et surtout votre bataille contre la menace qui pèse sur votre royaume. Mais je n'en dirai pas plus concernant cette menace qui arrivera dans un an, à partir de votre montée sur le trône. Sachez simplement que votre but, à présent, va être de préparer au mieux votre royaume à cette terrible épreuve. A vous donc de faire vos propres choix en suivant votre agenda de roi. Allez-vous oui ou non honorer vos engagements pris avant la révolution ? Allez-vous développer votre royaume en construisant école, orphelinat, bibliothèque et autre ? Vous constaterez que les choix liés au Bien vous coûteront très souvent une forte somme d'argent tandis que ceux liés au mal, au contraire, vous en apporteront un bon paquet. Et si faire ce que demande le peuple peut être louable, vous risquez de le mener à sa perte puisque de l'argent, vous allez en avoir besoin pour mener à bien la terrible bataille qui vous attend. Vous allez donc faire face à un certains dilemmes et devoir trouver le juste milieu pour vous préparer au mieux à cette bataille tout en faisant plaisir au peuple. Enfin ça c'est, bien entendu, si vous voulez être un roi sympa. Sinon vous taxez comme un malade, vous ne construisez rien et c'est réglé.

screenLe problème, c'est que tout aussi sympathique que soit cette partie du jeu, c'est qu'elle est horriblement courte. Annoncé comme durant un an dans le jeu, vous n'aurez le droit qu'à jouer véritablement le roi pendant 5 jours. Et s'il parait logique qu'on ne se tape pas 365 jours à prendre des décisions, franchement, 5 jours, ça fait quand même un bien court. Alors certes, on a quand même le droit de se farcir 2-3 quêtes même durant cette période, histoire de prendre l'air, mais personnellement, j'en ai vu le bout en à peine 2h... C'est court. Surtout pour finir par un combat final d'une facilité enfantine. Franchement, grande déception de ce côté, malgré quelques bons moments de jeu. On en aurait voulu bien plus. Une fois l'aventure terminée, on pourra toujours continuer à jouer en réalisant d'autres quêtes annexes, mais adieux les jugements à rendre et autres décisions d'importances. Dommage, vraiment dommage. Reste que les quêtes annexes sont assez nombreuses, pour peu que vous accrochiez à des quêtes du genre "trouve toutes les clés d'argent et d'or" ou "chope les 30 fleurs sauvages" ou "trouve les 50 nains du jeu". Heureusement que d'autres quêtes annexes sont vachement plus sympa. Ces quêtes secondaires permettront de rajouter quelques heures de jeu supplémentaires à un titre qui en a cruellement besoin puisqu'on en voit le bout en à peine 10h (enfin c'est mon cas, en prenant mon temps et surtout en jouant 1 bonne heure à Luth Hero pour me faire des sous). Bien entendu, en plus de quêtes, vous pourrez toujours, tout au long de l'aventure, jouer les cleptomanes chez les gens, vous faire des sous à l'aide des divers métiers comme joueur de Luth ou forgeron (dont on achète les niveaux sur le Chemin de la Gloire et non plus en les pratiquant), racheter tout l'Albion avec vos sous afin de toucher toutes les 5 minutes un loyer, vous marier, avoir des enfants ou en adopter. Tout un programme quoi.

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Graphiquement parlant, le titre de Lionhead n'est pas parfait. Loin de là. Partageant le moteur de Fable II, je dirais même qu'il accuse parfois le coup. Certaines textures sont bien moches et le jeu souffre de quelques ralentissements lors des combats. J'ai également eu le droit à 4-5 plantages durant la partie. En revanche, certains environnements sont particulièrement chouettes. De même pour l'univers, bien plus sombre de jeu. Je ne vous parlerai pas en revanche du doublage français puisque j'ai joué sur une version anglaise du jeu qui, de ce côté, assure. Ce que je vous dirai, par contre, c'est que les musiques sont toujours aussi agréables et colle parfaitement à l'action, même si certaines nous viennent directement du second volet.

screenCôté multijoueurs, si celui de Fable II était vraiment bancale, celui de Fable III tient largement la route. En grande partie parce que maintenant, chaque joueur possède sa propre caméra. Vous partagerez toujours l'expérience, l'or et les objets mais vous aurez également la possibilité de réaliser divers partenariats commerciaux. De même, vous pouvez maintenant vous marriez avec les joueurs rencontrés sur le Live et avoir des enfants avec eux. La grande classe que d'avoir un enfant avec son meilleur ami. En outre, il est possible de jouer à 2 sur la même machine, simplement en appuyant sur start avec la seconde manette. En revanche, là, vous allez devoir vous taper une caméra unique.

Que penser de ce Fable III donc ? Personnellement, je le trouve trop proche de son grand-frère et surtout encore plus simple que ce dernier. Et pour moi, c'est un problème qui ne joue pas du tout en sa faveur. Déjà très court, un poil de challenge ne lui aurait franchement pas fait de mal. D'autre part, le côté RPG du début de la série est ici franchement très limité. Trop limité. Tous ces défauts sont  d'autant plus dommages que le titre regorge d'humour et dégage un charme si particulier, propre à cette licence. Reste que, aussi court que ce soit, se prendre pour un roi durant quelques heures, ça claque quand même pas mal. Dommage que ce soit si peu développé.



 

 
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Fable III (Xbox 360)

Plateformes : Xbox 360

Editeur : Microsoft

Développeur : Lionhead Studios

PEGI : 16+

Prix : 70€

LA NOTE

LA NOTE DES LECTEURS

note 7/10

 

 

Images du jeu Fable III (Xbox 360) :

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