Publié le Mercredi 12 novembre 2025 à 11:30:00 par Cedric Gasperini

 

Test de Double Dragon: Revive (PC, PlayStation, Xbox, Nintendo Switch)

Reboot en train ?

Rien ne pourra jamais remplacer les heures passées à taper sur les boutons de la borne d’arcade, en compagnie d’un bon pote, à remettre chacun son tour quelques pièces dans le monnayeur, dans l’espoir d’aller enfin au bout de ce génial jeu qu’était Double Dragon. 

Sorti sur borne d’arcade en 1987, le jeu a sa place au Panthéon des jeux vidéo cultes.

De suites moins réussies en tentatives de revival bâclées, la série s’est perdue dans des opus oubliables, mais n’a jamais été oubliée. 

Aujourd’hui, elle renaît de ses cendres avec Double Dragon : Revive.

Loin d’être un hommage au jeu d’origine, il s’agit véritablement d’un renouveau. Un reboot. Et qui dit Reboot, dit réécriture du scénario, certes mince, mais pourtant bien existant à l’origine.

Revoilà Billy et Jimmy. Deux frères amateurs de castagne, aux caractères bien différents. Au milieu virevolte Marian qui, loin d’être une blondinette évaporée, est la fille du maître du Sosetsuken (un art martial légendaire… mais totalement fictionnel). Nous sommes 15 ans après la fin d’une guerre nucléaire qui a laissé le monde dévasté, en proie aux gangs. Et lorsque l’un de ces gangs, les Shadow Warriors, décident de prendre le contrôle du dojo tenu par Billy et Jimmy, ces derniers serrent les poings et défoncent des bouches pour régler le problème. 

Basique, sans réelle surprise et, pour être honnête, sans aucune profondeur, le scénario de Double Dragon : Revive a toutefois l’avantage d’exister. Il se décline en images fixes, balancées çà et là entre les missions, pour faire avancer une histoire gentillette. 

Mais entre chacune de ces images, les missions vous envoient dans la rue pour maraver des tronches. 


Pour cela, chaque personnage dispose d’un bon nombre de coups. Coups de poings, coups de pieds, coups spéciaux… sans oublier la garde et l’esquive. On enchaîne, à matraquer la manette comme au bon vieux temps. On chope les ennemis et on les balance. Bref, les sensations sont bonnes et le rythme, particulièrement soutenu dans la baston.   

L’un des points forts du jeu est de reprendre – et enrichir – l’interaction des personnages avec leur environnement. On peut ramasser des armes (fouet, batte, couteau…) mais aussi utiliser le décor, en envoyant valdinguer des ennemis dedans, par exemple, ce qui les tuera sur le coup. Beaucoup de choses sont destructibles dans le jeu et c’est un vrai atout, offrant liberté et variété d’action. 

Les niveaux s’enchaînent, inlassablement, malgré un level design extrêmement basique et qui aurait vraiment gagné à être plus original, jouant plus sur la verticalité ou la profondeur, par exemple, voire en offrant plusieurs chemins exploitables. Et à chaque niveau, son boss. C’est l’occasion de parler de la difficulté du jeu, mal fagotée. Un peu comme le jeu original, cela dit. Mais des années ont passé et on aurait aimé que ce soit un peu mieux géré qu’il y a 40 ans (ou presque). Là, on se retrouve avec certains passages que l’on enchaîne les doigts dans le nez. Comme certains boss, pas très compliqués à fritter. Parfois, pourtant, un pic de difficulté apparaît soudainement, sans courbe de progression, et on galère. Pas forcément contre un boss (même si ça arrivera), mais juste sur un passage précis… Rageant et pas très bien pensé, au final. 

Le gros point noir de ce Double Dragon : Revive reste toutefois, à n’en pas douter, ses graphismes hideux, venus d’un autre temps. Et encore, on ne sait pas si ce temps a réellement existé autre part que dans nos cauchemars artistiques. Le passage en 3D n’a pas réussi à la saga. Certes, il y a une cohérence au niveau de la Direction Artistique et on retrouve à la fois l’ambiance du jeu d’origine et même quelques-uns de ses personnages. Mais que c’est moche. 

Enfin, on pourra parler des phases de plateformes, rares mais inintéressantes. D’une jouabilité globalement assez rigide. De hitboxes pas toujours bien foutues. 

Bref, globalement, ce Double Dragon : Revive manque d’ambition et de finition. Le passage en 3D a son charme, flingué par des graphismes hideux. La jouabilité a été modernisée tout en ravivant de bons vieux souvenirs, mais reste rigide. Le level design manque de fun. La difficulté est mal foutue. Autant de défauts qui plombent malheureusement le titre et l’empêche de s’imposer comme un Reboot réussi.

Toutefois, même très imparfait, même très laid, ce Double Dragon : Revive est un bon petit jeu, fun, agréable, qui donne envie d’appeler ses potes d’enfance pour remettre le couvert. Parce qu’il offrira quand même quelques bonnes sensations et quelques moments de plaisir. Et ça, c’est déjà bien.