StarCraft II (PC)

 

Publié le Vendredi 30 juillet 2010 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

Test de StarCraft 2

L'arrêt du Culte ?

imageBlizzard a vraiment acquis ses lettres de noblesse grâce à un « Dabou » lancé par quelques orcs partant récolter du bois ou extraire de l’or. Warcraft, premier du nom, a fait du développeur américain LA référence en matière de jeux de stratégie. Nous étions en 1995. Ce savoir-faire s’est ensuite confirmé avec Warcraft II, l’année suivante, et son extension. Puis avec StarCraft en 1998. Il y a 12 ans. Si Warcraft tapait dans l’univers heroic-fantasy, StarCraft, lui, était orienté Science-Fiction. Puis vint Warcraft III en 2002, et son extension l’année suivante.
Depuis, Blizzard a abandonné le genre pour se consacrer exclusivement au MMO World of Warcraft, dont le succès n’est plus à discuter ou même commenter.
Mais si World of Warcraft a apporté le monde du jeu vidéo sur un plateau à Blizzard, personne n’a oublié qu’ils ont connu leurs premiers grands succès avec les jeux de stratégie. Autant dire que pour la sortie de StarCraft II, tout le monde les attendait au tournant…
 
Quatre ans. Quatre ans se sont écoulés depuis que la terrible guerre de l’Essaim a ravagé le secteur de Koprulu. Les Terrans ont pu repousser les Protoss, êtres humanoïdes aux pouvoirs psychiques et à la technologie extra-terrestre très avancée, et les Zergs, ces aliens insectoïdes emmenés par l’Overmind, sorte de commandeur de la race toute entière.
 
Aujourd’hui, pourtant, les Terrans sont déchirés. Arcturus Mengsk, l’Empereur du Dominion, règne d’une main de fer sur les colonies. Il asservit les populations et n’hésite pas à éradiquer toute velléité de rébellion. En face de lui se dresse pourtant James Raynor. Cet ancien officier a déserté lorsque son amie (amante ?) Sarah Kerrigan a été livrée en pâture aux Zergs par Mengsk. Il s’oppose aujourd’hui aux armées du Dominion, menant des raids à l’aide d’une armée désorganisée de rebelles.
 
Tout s’accélère lorsque Tichus Findlay, ancien partenaire de Raynor, est libéré sous certaines restrictions : Il est enfermé dans son armure de Marine et doit servir un but qui ne sera dévoilé qu’au fur et à mesure du scénario. Toujours est-il qu’il rejoint Raynor et va le pousser à accélérer son travail de sape des armées du Dominion. En effet, les Zergs sont de retour, toujours plus sauvages. Ils sont menés par… une Reine. Et cette Reine n’est autre que Sarah Kerrigan, transformée en cruelle meneuse. Les rebelles vont donc devoir faire face aux armées du Dominion, mais aussi aux Zergs. Et quand on parle des Zergs, leurs ennemis jurés, les Protoss, ne sont jamais très loin…
 
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StarCraft II s’organise tout autour de la vie de James Raynor. Tout d’abord retranché dans un bar sur la planète Mar Sara, le temps de deux ou trois missions, puis à bord de son vaisseau spatial. Ledit vaisseau est divisé en plusieurs zones. La passerelle, tout d’abord. C’est là que vous déciderez et lancerez les missions. Le bar, ensuite. Vous y engagerez des mercenaires et suivrez le journal télé qui résume vos missions, à la sauce du Dominion. L’armurerie, également. Vous y améliorerez vos unités. Le labo, enfin. Vous y ferez des recherches scientifiques.
Dans tous ces endroits, vous y rencontrerez différentes personnes. Vous pourrez discuter avec elles de leurs avancées, de leurs passé, de leur futur.
 
screenAu niveau du labo, pour commencer : deux arbres de recherche sont disponibles. Celui des Zergs et celui des Protoss. Chaque mission vous donnera en effet des points de recherche, à condition de remplir certaines missions annexes. Tous les 5 points, vous pourrez vous lancer dans une nouvelle recherche scientifique. Cela va de l’amélioration des armures ou des armes de chaque unité, à la création de nouvelles unités, en passant par certains bâtiments améliorés et j’en passe. A chaque fois, deux recherches vous sont proposées. Il faut en choisir une, au détriment de l’autre.
Au niveau de l’armurerie, ensuite : Deux améliorations, l’une défensive et l’autre offensive, sont disponibles pour chaque unité. Au fur et à mesure que vous réussissez les missions, vous gagnez des crédits. Il faudra dépenser ces crédits à bon escient et ainsi, offrir plus de puissance de feu ou plus de résistance à votre infanterie, vos véhicules, vos forces aériennes, vos forces spéciales, ou même aux bâtiments de votre base. Un conseil ? Gardez les crédits des quatre ou cinq premières missions pour n’améliorer que les unités qui en valent le coup.
Le bar, quant à lui : Vous y achèterez des mercenaires. Unités d’élite, ils vous permettront de débuter les parties avec des soldats plus forts et plus résistants. Pour ma part, je ne m’en suis jamais vraiment servi. A part dans l'urgence, en pleine partie, une ou deux fois (un complexe de recrutement est disponible directement dans votre base également).
Enfin, la passerelle : Vous y lancez les missions. Il faut savoir que rapidement, vous aurez le choix entre plusieurs missions. Chacun a son lot de bonus. Elles rapportent un certain nombre de crédits, un certain nombre de points de recherche Zerg ou Protoss, et une nouvelle unité.
En effet, vous débutez avec deux unités seulement : le médecin et le soldat de base. Chaque nouvelle mission vous dévoile une nouvelle unité et, éventuellement, le bâtiment qui va avec.
 
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Outre ce système de gestion assez sommaire, StarCraft II a décidé de faire dans le simple. Ici, aucune révolution du système de jeu. Qu’on se le dise : StarCraft II est un jeu classique. Très classique. Extrêmement classique.
Certes, il y a des missions qui viennent casser la routine et dans lesquelles vous dirigez une seule ou juste un groupe d’unités qui doit atteindre tel ou tel but.
Mais globalement, c’est toujours le même système : un centre de commande. Vous y fabriquez des VCS. Ce seront vos péons. Ces unités vous récolter et construire les bâtiments.
screenDeux ressources sont à récolter : le gaz Vespène, qui s’échappe de gros cratères verdâtres. Il faudra construire une usine dessus pour l’extraire. Et la seconde ressource est une sorte de cristal bleu, à récupérer directement.
Chaque unité que vous voulez construire vous coûtera une certaine quantité de gaz et de cristal.
A l’occasion, vous pourrez aussi trouver dans certaines cartes des caisses renfermant des ressources.
Il faudra ensuite construire des « maisons » appelés ici centre de ravitaillement. Ils vous autorisent à avoir un certain nombre d’unités en même temps sur la carte. Honnêtement, je ne sais pas trop à combien s’élève le maximum. Je suis monté une fois à plus de 130, c’est tout ce que je peux vous dire.
Il faudra ensuite construire d’autres bâtiments (la caserne, pour produire des unités terrestres, est fournie d’emblée) pour construire des véhicules, des unités aériennes, ou améliorer vos unités grâce à un centre technique.
En cas d’épuisement des ressources, vos bâtiments principaux pourront « s’envoler » et atterrir plus loin, à proximité d’un nouveau champ de cristal par exemple. Vous pourrez aussi en construire plusieurs, si les ennemis vous le permettent.
 
Au niveau des unités, c’est là encore très classique. On citera le soldat de base, capable de tirer les unités terrestres et aériennes, le Maraudeur qui lance des missiles, le Faucheur équipé de jetpack, qui lui permet de franchir certains précipices ou murs, le fantôme qui se rend invisible et peut demander une (petite) frappe nucléaire, le char de siège, le buggy lance-flammes, le méca lourd, et j’en passe et j’en oublie.
 
Bref, StarCraft II est un jeu classique. C’est je pense le mot qui le définit le mieux. Bien léché, avec des graphismes très réussis, notamment des explosions magnifiques, avec des vidéos vraiment jolies, il s’impose surtout par son ambiance.
 
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Après, cette simplicité, on aime ou pas. C’est selon ce que l’on attend de ce genre de jeu.
Pourtant, même si cette simplicité vous plait, StarCraft II n’est pas un jeu totalement parfait. En premier lieu, c’est un jeu lent. Trop lent. Dans sa progression, pas dans les parties elles-mêmes. L’intrigue progresse mollement, via des cinématiques, certes de toute beauté, mais dont on se lasse finalement assez rapidement. Ça ne bouge pas des masses question scénario, les vidéos sont très statiques, bref, pas de quoi crier au génie, loin de là. Ça manque clairement de panache. Oh, certes, des vidéos, il y en a un paquet. A chaque début et fin de mission. Mais ce ne sont que des discussions, type gros plan. C’est… mou. Beau, mais mou.
screenEt ce n’est pas tout. Faire découvrir les unités au fur et à mesure est une idée sympathique pour se mettre peu à peu dans le bain, certes. Sauf que ne dévoiler qu’une nouvelle unité à chaque mission, c’est rapidement répétitif et pénible. Au bout de la dixième mission, on aurait aimé avoir accès à toutes les unités et que le scénario bouge plus. Et pourtant… non. StarCraft II va à son petit rythme de tortue rhumatisante. On dévoile une unité après l’autre. Et tant pis si cette nouvelle unité est aussi stimulante qu’une pilule de viagra administrée à un cadavre.
Les unités, justement, ne sont pas toutes « brillantes ». Certaines sont même redondantes. Pourquoi prendre une piétaille lance-flammes quand on peut avoir une voiture avec la même arme, plus rapide et finalement, aussi résistante ? Certes, on peut soigner les soldats, pas les véhicules, en pleine bataille, avec un médic… mais bon… Au fur et à mesure des missions, sauf nécessité absolue, on en vient à n’utiliser que les mêmes unités, encore et encore. Des lourdes, doublées de mobiles.
Ah, tiens, autre souci : le pathfinding (capacité d’une unité à se frayer un chemin automatiquement vers la destination voulue) est vraiment pourri. Souvent, elles sont bloquées soit par une autre unité, soit par le décor ou un bâtiment. Et l’impossibilité de faire tourner la caméra dans le sens que l’on veut (angle quasiment fixe, doté juste d’un petit zoom) n’aide pas à repérer des unités cachées par des objets ou décors.
 
screenCe n’est pas tout. La gestion du temps est très agaçante. On rate parfois des objectifs secondaires sur des bêtises de chrono ou de timing. Une fois la ou les conditions principales remplies, la partie s’arrête directement. Même s’il s’agissait de collecter une ressource éloignée de votre base : vous n’avez pas à la ramener au camp, le jeu s’arrête directement. Et tant pis si vous n’étiez qu’à deux secondes de finir l’objectif secondaire.
Oui, ça m’est arrivé. Deux fois. Et honnêtement, ne pas pouvoir choisir soi-même le moment de la fin du jeu, c’est pénible. Une fois les conditions remplies, on pourrait avoir le choix de poursuivre un peu la partie pour, au choix, explorer plus la carte, découvrir de nouveaux bonus ou simplement éclater l’adversaire à 100%, juste pour le plaisir.
 
Enfin, soyons honnête, en solo, StarCraft II a beau être un jeu conséquent, avec un bon nombre de missions et une durée de vie avoisinant la petite vingtaine d’heures… on en a rapidement fait le tour. Parce que les campagnes Protoss et Zerg manquent cruellement. Terriblement. Et ce défaut de variété se fait ressentir au bout de quelques missions seulement.
 
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Au final, faut-il pour autant brûler StarCraft II sur l’échafaud et réclamer la tête des développeurs ? Non. Parce que même imparfait, même loin d’être révolutionnaire, même basique, ce StarCraft II assure un maximum.
Il est accessible à tous (les niveaux de difficulté sont bien foutus). Novices comme joueurs chevronnés. Ensuite, sa simplicité est, à mon humble et personnel avis, un atout. Trop de jeux de stratégie avaient tendance à surenchérir au niveau des options inutiles et, finalement, en venaient à se parasiter. Blizzard a compris que les jeux de stratégie n’évolueront plus vraiment. Et tout le reste n’est que poudre aux yeux. Ils n’ont donc pas cherché plus loin et ont livré un jeu basique, simple, mais bigrement efficace.
screenA vous de voir si vous voulez leur reprocher leur manque d’audace (c’est quand même Blizzard, ils ont l’habitude du genre et auraient pu faire un effort pour, sinon révolutionner le genre, au moins le faire progresser) ou si vous serez satisfaits de retrouver un jeu confortable, classique, dans lequel on se sent, finalement, comme chez soi. Personnellement, mon cœur balance entre les deux, mais je ne leur en tiendrai pas (trop) rigueur.

StarCraft II est surtout un bon jeu pour son ambiance si particulière. Son monde parfaitement maîtrisé. Ses cartes bien foutues, bien pensées. Ses missions sympathiques. Et le jeu en lui-même est assez rythmé, au contraire de l’enrobage. Les parties vont assez vite et la plupart des missions s’exécutent en 15-20 minutes, voire une demi-heure. C’est assez appréciable, finalement. Bon, vous aurez des missions forcément un poil plus longues si vous tapez dans un niveau de difficulté supérieur, et certaines, vers la fin du jeu, demandent bien plus de temps. Mais globalement, ça va vite. Les évènements qui arrivent en pleine partie (nouveaux objectifs, par exemple), aident aussi à donner du rythme. On ne se retrouve donc jamais devant son écran à se dire que « tout roule de lui-même » et que l’on peut faire une pause le temps d’observer le reste de la carte ou comment se débrouillent ses adversaires. Il faut toujours être au taquet.
 
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Enfin, pour en finir tout à fait, StarCraft II vaut également, et je devrais presque dire « surtout » pour son mode multijoueur. C’est nerveux, rapide, bien balancé. D’un côté, les Terrans, assez défensifs, ont désormais des unités capables de rusher (les Faucheurs et leur jetpack), et d’autres très puissantes. Les Zergs sont avantagés quand ils se battent sur leur membrane nourricière, sont toujours aussi rapides et ils peuvent désormais déplacer leurs tourelles : cela leur offre un côté défensif qu’ils n’avaient pas auparavant. Malheureusement, d’un point de vue personnel, je les trouve lents à se développer (il faut transformer des larves en ouvriers pour les transformer à leur tour en bâtiments ou en d’autres unités). Pas de doute, je ne maîtrise pas du tout cette race.
screenEnfin, les Protoss sont toujours aussi puissants, mais leurs unités coûtent très cher. Mais ils sont puissants. Mais ils coûtent cher. Mais ils sont puissants. Mais… oui, bon. Trop puissants ? A mon avis, oui. C’était déjà le problème dans le premier StarCraft, je pense que ça l’est à nouveau : un joueur qui maîtrise correctement les Protoss aura un avantage certain par rapport à ses adversaires.
La bonne nouvelle est que, finalement, les trois races sont jouables dans ce mode multi. Ce qui manque cruellement à la campagne Solo est ici permis au joueur. Et l’on n’en mesure que plus, finalement, ce problème de lassitude du mode solo. Notez que le niveau des joueurs que vous risquez de croiser dans ce multi est assez élevé. Vous risquez donc de prendre de sacrées déculottées avant de comprendre certaines subtilités du jeu.
Les modes sont assez variés. Vous pourrez jouer en 1 contre 1 et jusqu’à  4 contre 4, à s’affronter ou à dézinguer l’IA en coopération.
screenLa mauvaise nouvelle c’est bien évidemment que le mode de jeu en LAN a totalement disparu. C’est vraiment dommage et handicape du coup sérieusement les réunions amateur entre fans ou entre potes. Il faudra automatiquement passer par le net, via le système pas toujours au point et parfois en maintenance de Battle.net.
 
Alors, en conclusion, ce StarCraft II, il vaut quoi ?
La note parle d’elle-même. C’est un excellent jeu. Sauf que… ce n’est pas une tuerie. Et forcément, de Blizzard, on attendait mieux. C’est un peu comme les grands-parents qui vous offrent une voiture pour fêter l’obtention de votre permis. Je veux dire, c’est génial… mais bon, manquent les jantes alu, le GPS intégré et les fauteuils en cuir… C’est un peu ça, StarCraft II : c’est génial. C’est peut-être même le meilleur jeu PC depuis bien longtemps. Certes. Mais il manque un truc. Un jeu solo vraiment enthousiasmant, notamment. Et plein de ces petites choses qui nous font nous exclamer de bonheur : « waaaah, c’est une putain de tuerie ! ». StarCraft II assure. Certes. Un max. Mais on attendait encore mieux. Et si aujourd’hui StarCraft II doit rester culte, ce sera surtout parce que Blizzard a tout fait pour le pousser dans le monde de l’e-sport via son mode multijoueurs.

 

 
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StarCraft II (PC)

Plateformes : PC

Editeur : Activision-Blizzard

Développeur : Blizzard

PEGI : 16+

Prix : 60 €

Aller sur le site officiel

LA NOTE

LA NOTE DES LECTEURS

note 8/10

 

 

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