Publié le Mercredi 20 septembre 2023 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

(TEST) Mortal Kombat 1 (PC, Xbox Series, PS5)

Sang pitié

Depuis plus de 30 ans désormais, la série Mortal Kombat enchante les amateurs de pains dans la gueule et de gore. A contrario d’un Street Fighter qui ne fait jamais dans la surenchère d’hémoglobine, Mortal Kombat a, depuis longtemps, signé un pacte avec le diable et se complait dans une violence exagérée, éclaboussée, délirante.

Il y a les adeptes de l’une ou l’autre franchise. Personnellement, j’aime les deux. Avec une petite précision toutefois : pour moi, un jeu de baston, ça se joue à deux, avec des potes. L’idéal, c’est de se faire un tournoi à plusieurs, à passer la soirée à enchaîner les « Fatality » et arracher des colonnes vertébrales par dizaines.

J’avoue, le mode solo m’emmerde, le mode campagne ne m’intéresse pas, le jeu en ligne m’exaspère et tous les autres modes divers et variés que l’on pourrait rajouter à ce genre de jeu m’en bouge une sans remuer l’autre. Jouer avec des potes, c’est ça l’essence même d’un jeu de baston. Le reste n’est que pacotille.

Il n’empêche que ce reboot de la série, baptisé Mortal Kombat 1, se veut une sorte de réécriture de la saga originelle. L’histoire va prendre son temps – avant de partir un peu dans tous les sens dans la deuxième moitié du scenario – pour nous présenter non seulement l’univers, ses règles, mais aussi les protagonistes. Un nouvel âge avec les personnages cultes qui reviennent, certains avec un design revisité – et plutôt bien –, des nouveaux (disponibles dans des packs DLC) et bien entendu, le retour de personnages délaissés au fil des épisodes mais jamais oubliés par les fans.

Cette nouvelle histoire, à base de reboot d’un monde façonné par Liu Kang, le Dieu du feu, multiplie les clins d’œil et les références à l’univers de base, celui que l’on veut justement abandonner. Un fan service qui oscille entre le plaisant et le maladroit, soit dit en passant, et que l’on aurait peut-être aimé plus subtil. Reste que les nouveaux joueurs pourront tout à fait se plonger dans la saga sans connaître les épisodes précédents, ou sans s’en souvenir particulièrement. Ils seront peut-être perdus à la fin (ratée) mais peu importe. L’essence même du jeu n’est pas là.


Reste une histoire qui a le mérite, en tout cas, d’être pensée, travaillée et relativement bien réalisée. C’est assez rare dans ce genre de jeu pour être souligné. Il y a du fond, donc, et c’est bien. Notez que, grosso modo, il vous faudra 5 heures pour en faire le tour.

Ajoutez un mode entraînement relativement complet et détaillé et un mode Invasion, sorte de mini-RPG qui se déroule sur un jeu de plateau, ou l’ascension des tours, à enchaîner les combats de plus en plus difficiles dans l’espoir d’en atteindre le sommet. Des modes qui manquent de profondeur, à l’instar du mode Invasion, et qui auraient gagnés à être plus travaillés, plus détaillés et proposer plus de possibilités de gameplay. Ceux qui veulent casser un peu le rythme du mode histoire pourront s’en contenter, toutefois, pour passer le temps.

Au niveau des personnages, on aura le plaisir de retrouver Johnny Cage, Mileena, Liu Kang, Raiden, Scorpion, Sub-Zero, Li-Mei et d’autres encore.  Ils sont un peu plus d’une vingtaine, accompagnés de personnages Kaméo. Ces Kaméo (Sony Blade, Stryker, Frost, Goro, Jax Briggs et d’autres encore), viennent prêter main forte à votre combattant lors des affrontements. Chacun a bien entendu ses forces, ses faiblesses et ses coups spéciaux. A vous de bien le choisir et d’y faire appel au bon moment…

L’introduction de ces Kaméo permet de changer un peu la donne et d’apporter un petit côté stratégique aux combats, qui n’est pas désagréable.

Enfin, côté gameplay, on retrouve ce qui a fait le succès de la série : la violence à tous les étages, le sang qui gicle et les Fatalités (perso, je préfère parler de Fatality à l’anglaise) qui ajoutent un côté extrêmement gore à la série, ce qui a fait son succès. Cet opus reprend les mêmes recettes que le précédent (MK11) et fait la part belle aux combos, indispensables pour espérer remporter une victoire. Des combos à sortir aux flèches, pas aux joysticks, si vous voulez plus de rapidité et de précision, d’ailleurs. On sent que le jeu a été pensé à l’ancienne.

On se retrouvera, au final, face à un jeu assez technique, qui s’adresse dans son gameplay avant tout aux habitués des jeux de combat. Mortal Kombat 1 n’en reste pas moins un excellent opus. Visuellement très réussi, même si certaines animations restent un brin rigides, il offre des combattants détaillés, des décors superbes… c’est une vraie réussite de ce point-de vue là.

Bref, pas parfait, avec des modes annexes pas forcément convaincants, un mode histoire sympathique mais brouillon, Mortal Kombat 1 n’en reste pas moins un jeu de combat vraiment cool, dans lequel on jubile à arracher la tête de ses potes. Et ça, ça n’a pas de prix.