Publié le Mardi 11 juillet 2023 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

Test Asus Rog Ally, l'avenir de la console portable ?

Dans la lignée du Steam Deck, de plus en plus de solutions nomades de jeu vidéo intéressent les constructeurs. Et le dernier en date est signé Asus. Il s’agit de l’Asus Rog Ally, entre la console portable et le PC, destiné à faire tourner tous vos jeux, sans souci. Un peu comme si vous aviez votre Switch entre les mains… mais que vous jouiez à des jeux PC qui décoiffent dessus. Non parce que Zelda Tears of Kingdom, c’est sympa, mais visuellement, avouez que ça ne pète pas trois pattes à un canard, comparé aux God of War ou Forza Motorsport qu’on trouve sur les autres consoles.
Et justement. God of War et Forza Motorsport, vous allez pouvoir y jouer sur l’Asus Rog Ally.

La console embarque un processeur AMD Ryzen Z1 8 cœurs, 5,10 GHz (boost), une carte graphique AMD Radeon 12 cœurs jusqu’à 2,7 GHz, 16Go DDR5, un disque SSD PCie NVMe 512Go, un écran 7 pouces HD 1920x1080 16:9 tactile, taux de rafraichissement de 120Hz, 7ms de réponse…
Elle possède un gyroscope 6 axes, de l’audio Dolby Atmos, connexion Wifi et Bluetooth.
Enfin, elle mesure 28x11x3 cm environ pour un poids de 608g. A titre de comparaison, la Switch pèse 400g.
Il y a un port jack 3,5mm, un port USB-C, un lecteur cartes microSD. Et vous retrouverez 6 gâchettes (L1, R1, L2, R2 + 2 sous la console), le pad, deux sticks asymétriques, les boutons XYBA et d’autres boutons de sélection divers et variés.

Bref, on est sur un mini PC portable, une console, une manette… plein de trucs à la fois. L’Asus Rog Ally tourne sous une version maison de Windows 11.


Visuellement, elle est assez massive, mais tient bien en mains. J’avais peur que les 608g soient un frein mais pour être honnête, ça n’a jamais été un souci, même lors de sessions de jeu poussées. Le design anguleux a de la gueule, les aérations sont classe, il y a même du LED RGB autour des sticks. Elle n’est disponible qu’en blanc, mais utilise des matériaux solides, de qualité, qui semblent très résistants et sont faciles à laver. Les sticks répondent bien mais sont, de mon avis, un peu trop lâches. Je les aime plus fermes et résistants. Là, ils sont comparables aux sticks d’une manette PlayStation.
En tout cas, elle tient bien en mains et est plus agréable, pour avoir testé les deux, que le Steam Deck.

Elle est fournie avec un support en carton un peu pourrave, pour la faire tenir debout. On aurait largement préféré un support plastique un peu quali, plutôt que cette chose cheap et moche. De la même manière, une housse de protection et transport aurait été la bienvenue. Ici, rien. Il faudra mettre la main à la poche.

La bonne nouvelle, c’est que vous allez pouvoir, dessus, jouer à tous vos jeux, quels qu’ils soient. La console est compatible en streaming avec vos jeux Steam, Xbox, PlayStation, Nvidia, Xbox Game Pass et tout le toutim. La mauvaise nouvelle, c’est que la surcouche Windows est un peu merdique. Enfin, elle est efficace et fonctionne très bien, certes, mais elle est tout sauf intuitive et pratique. Ça manque clairement d’une application qui regrouperait toutes les autres applications ou les logiciels pour lancer vos jeux. Il y a bien une touche dédiée qui, en théorie, permet de voir sa bibliothèque de jeux, mais là aussi, ce n’est pas très intuitif. D’autant plus que la multitude des sources gérées fout le bazar en ce qui concerne le mapping des touches. Vous devrez souvent les revoir et c’est tout sauf instinctif et facile. Le programme ne répond pas parfaitement, c’est parfois un peu galère… mais par contre, c’est très complet et vous pourrez paramétrer absolument tout.
D’un autre côté, Windows 11 et Bluetooth oblige, vous pourrez tout à fait lui connecter un clavier et une souris, faire du Word dessus…

Bref. Pour résumer jusque-là, elle est plutôt belle, agréable en mains, mais c’est une tannée à utiliser pour lancer un jeu… Je vous rassure, on s’y fait. Après plusieurs utilisations, on trouve des petits trucs, on crée des raccourcis et on peut même installer certains jeux sur le disque pour que ce soit plus pratique. Un peu prise de tête au début, l’utilisation de la Rog Ally se maîtrise au bout d’un moment et n’est plus un souci.


En jeu, par contre, elle défonce. Lancer Forza Motorsport 5 en haute def sans ralentissement, jouer à FIFA 23 peinard dans la voiture (dois-je préciser que je ne conduisais pas ?), se taper un God of War ou même, un Diablo IV… tout est faisable. Il ne semble pas y avoir de limite. Tout tourne super bien, l’écran est superbe, l’image est sublime et même un petit Cyberpunk 2077 ou un Assassin’s Creed Valhalla envoient du lourd dessus.
Notez qu’en environnement très lumineux (sur la plage en plein soleil… si vous êtes assez con pour l’y emmener), la luminosité max est un peu faiblarde. Mais le traitement antireflet de l’écran est efficace.

Idem pour l’audio : les haut-parleurs sont puissants et si vous jouez sans casque, vous entendrez le son des jeux sans aucun souci, même en environnement bruyant. De quoi bien faire chier les personnes autour de vous aussi.
Notez que la console reste très silencieuse. A certains moments, les ventilos se la jouent un peu, mais rien de catastrophique.

Reste le gros point noir de cette Asus Rog Ally : l’autonomie. Branchement quasiment obligatoire (il est fourni). Comptez en moyenne 1h30 à 2h max de durée de batterie. Moins si vous êtes tout à fond, sans limitation d’images par seconde. Plus si vous baissez la qualité graphique. Mais ça reste extrêmement peu. On l’utilisera donc majoritairement… branchée. Pour une « console portable » c’est un peu dommage. Mais au moins, ça vous permet de jouer à tous vos jeux, Xbox, PlayStation, PC… n’importe où, n’importe quand.

Au final, elle n’est pas parfaite, cette Asus Rog Ally. Elle a quelques petits défauts. La gestion de Windows 11 pourra, cela dit, s’améliorer via des patchs. Elle a une autonomie faiblarde. Mais pour le reste, elle envoie du pâté. Et pas du pâté premier prix. Du pâté de luxe. Avec des morceaux entiers de viande dedans. Le prix est conséquent, certes. Mais il les vaut. Passer de God of War à Forza, de Jedi Survivor à Dying Light 2, tout faire tourner sur le même support… et sans aucun souci… c’est quand même un pied total.