Publié le Jeudi 25 mai 2023 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

Test de Le Seigneur des Anneaux : Gollum (PC, PlayStation, Xbox)

Mongollum

A l’origine de nombreux cauchemars chez les lecteurs de Tolkien, le personnage de Gollum a su retrouver un semblant d’humanité grâce aux films de Peter Jackson qui en a fait une créature plus à plaindre qu’à détester. Et c’est ce personnage que les développeurs de Daedalic Entertainment ont choisi pour en faire leur personnage principal d’une toute nouvelle aventure. Avec la volonté, très certainement, de nous refaire faire des cauchemars.

Le Seigneur des Anneaux : Gollum est une histoire originale, qui va vous permettre de découvrir une facette de notre gentil hobbit Smeagol, rongé par la puissance et la malfaisance de l’anneau unique.

Le jeu prend place entre les aventures narrées dans Le Hobbit et celles du Seigneur des Anneaux. Gollum a perdu l’anneau, volé par ce méchant hobbit de Bilbon Saquet. Et tout commence mal pour notre malheureux héros. Capturé par les Nazguls, il est jeté dans les profondeurs de la Tour Sombre (Barad-dûr). Il va y errer des années avant de réussir à s’en échapper et prendre place dans les événements qui ont secoué le Seigneur des Anneaux.

Sauf que rien ne fonctionne dans le jeu.

Ce qui frappe avant tout, quand on lance le jeu, ce sont ses graphismes. Testé sur PS5, le jeu a des relents de PS3. Deux générations séparent Gollum de ce qu’il faudrait en niveau technique pour être acceptable. Ce n’est pas moche, notez bien. C’est hideux. C’est une surenchère de flous, de textures horribles et baveuses, d’effets lumineux foireux… sans oublier les personnages, absolument ignobles. C’est à se demander, vraiment, comment on peut pondre une telle merde en 2023, avec tous les outils mis à disposition des graphistes et des développeurs. J’ai déjà vu des étudiants de 1ère année faire mieux. Le pire, c’est que même les cinématiques sont catastrophiques, pleines de bugs, d’erreurs, de flous, de ratés, de synchronisation labiale aux fraises…

Visuellement, Le Seigneur des Anneaux : Gollum est tout simplement une honte.


Et on ne parlera pas des choix visuels pour diriger le personnage dans ses phases de plateformes, à base de gros artifices dignes des années 2000 (couleurs pétantes, gros X inscrit sur les murs… pour vous montrer le chemin à suivre), preuve finalement que le level design n’est même pas assez qualitatif pour être évident et nécessite des aides. Il est d’ailleurs, soulignons-le, très basique et peu inspiré.

Ce qui frappe ensuite, c’est la pauvreté du gameplay. Aucune action, juste de l’infiltration et de la plateforme. Ces phases de plateformes étant souvent une vraie tannée en raison de bugs de collision et de hitboxes foireuses. C’est du très classique, à sauter, grimper, se déplacer sur des rebords… et ça ne variera pas d’un chouilla durant tout le jeu. Autant vous dire que la répétitivité a de quoi rapidement lasser.
Surtout que des bugs à la pelle viennent ruiner l’expérience de jeu. Personnage qui saute sans s’agripper, blocage contre certains éléments, même tout petits, IA des ennemis catastrophiques, certains vous repérant alors que vous êtes bien planqués, d’autres ne vous voyant même pas alors que vous dansez une gigue sous leurs yeux… pas de doute, Le Seigneur des Anneaux : Gollum a été codé avec des moufles.

Finalement, on s’emmerde tellement dans ce Gollum, que l’on oubliera les collectionnables, impossibles à choper en raison du gameplay foireux, pour passer son temps à parcourir les niveaux en sprintant. Et tant pis si l’on se prend des coups ou que l’on reçoit des flèches : les champignons, les poissons et autres trucs à bouffer permettront de regagner de la santé.

Alors on pourra se dire qu’il y a des choses intéressantes quand même, dans ce Seigneur des Anneaux : Gollum. Il faut juste creuser un peu pour les trouver. Que ce soit une histoire originale et qu’elle soit fidèle à l’univers de Tolkien, par exemple. Un bon point. Les phases de choix de dialogues sont aussi un brin intéressants, même s’ils n’ont pas de véritable impact, ou pas autant qu’on l’aurait aimé. Et les doublages, également, plutôt réussis.

Mais toute cela n’arrive pas à sauver Le Seigneur des Anneaux : Gollum du naufrage. Vendu au prix fort alors qu’il ne vaut pas plus que le prix d’un Twix (un seul, pas les deux), le jeu est l’exemple type de ce qui se fait de pire quand on embauche des incapables sur un projet ambitieux. Fuyez, c’est une merde.