Publié le Lundi 14 novembre 2022 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

Sonic Frontiers (PC, Nintendo Switch, PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series)

Sonic amer

Sonic Frontiers marque un tournant pour la franchise du célèbre hérisson néopunk pété aux amphets. Un monde ouvert qui offre de nouvelles perspectives pour cet univers singulier mais si prisé par les joueurs. L’occasion de relancer, surtout, une série qui s’essoufflait ces derniers temps dans un genre tombé (un peu) en désuétude.

Sonic Frontiers, c’est l’histoire d’une expérience qui a mal tourné. Le Dr Robotnik, à la recherche de secrets anciens, va ouvrir malgré lui un portail interdimensionnel avant d’être transporté dans une autre dimension. De leur côté, Sonic et ses amis Tails et Amy Rose, à bord de leur avion, sont alors aspirés par le portail… Sonic se réveille sur les Starfall Islands. Il va devoir partir à la recherche de ses amis mais aussi récupérer les Chaos Emeralds sur sa route…

Ne vous formalisez de toute façon pas sur le scénario de ce Sonic Frontiers. C’est l’un des points faibles du jeu, de toute manière. Bateau, sans surprise, très enfantin, il manque clairement de seconde lecture, de second degré aussi et, surtout de profondeur. Il n’est aussi clairement pas aidé par un doublage français raté, pour ne pas dire catastrophique, ou, dans le cas où vous seriez de mauvaise humeur comme moi, de merdique. Pour un personnage de cette envergure, c’est une honte.


Plutôt qu’un monde ouvert, ce sont en réalité 5 îles, Ares, Chaos, Kronos, Ouranos et Rhea, qu’il va falloir parcourir pour résoudre des puzzles, récupérer des objets, relever des défis… Ces îles enchaînent les forêts et les déserts, les plaintes et les volcans, chacune ayant son ambiance. Outre le fait de sillonner les lieux à votre convenance, des portails vous donneront accès à des niveaux de plateformes en 3D dans la veine des précédents opus. On se retrouve, au final, avec un « faux monde ouvert », même si on n’en tiendra pas rigueur spécialement aux développeurs. Il s’agit tout de même bel et et bien d’une prise de risques et d’un pas dans un nouveau genre qui, avouons-le, est prometteur. Même si, sur ce Frontiers, il est loin d’être parfaitement maitrisé. La faute à de fréquents allers-retours d’un point à un autre qui vont vous gonfler la durée de vie du jeu. Ou vous gonfler tout court, pour certains joueurs. Il faut dire que les défis et missions ont tendance à se répéter d’une île à l’autre et, à part quelques nouveautés ici et là de temps en temps, on a un peu l’impression de faire encore et toujours la même chose.

Un problème de variété, un problème de rythme également. Heureusement, un level design aux petits oignons, franchement bien pensé avec des éléments de plateformes qui s’intègrent parfaitement dans les décors, vient relever le niveau. Les combats, même s’ils ne sont pas nombreux, sont à mettre au crédit du jeu également. Nerveux, ils offrent des phases plaisantes et challengeantes pour certaines (les boss surtout).

On passera sur le côté RPG, sans intérêt, du jeu. Grâce aux Kocos, créatures à sauver, vous allez pouvoir améliorer vos capacités. Il faudra aussi récupérer des graines de puissance disséminées dans les îles et ainsi pouvoir être plus puissant, porter plus d’anneaux, avoir une meilleure résistance… C’est au final très accessoire et n’ajoute strictement rien au jeu.

Graphiquement, le jeu a ses bons points et ses mauvais. Au rang des bons on trouve la fluidité du jeu. Au rang des mauvais, les graphismes assez pauvres, parsemés d’aliasing et de popping (objets qui apparaissent d’un seul coup), preuve d’un développement mal maîtrisé, mal optimisé, qui ne fait pas honneur à la licence. La caméra, également, est souvent à la rue, surtout durant les combats de boss. De quoi nuire à l’expérience.

J’avoue que ma sévérité envers ce Sonic Frontiers, sujette à débat auprès des fans de la série, correspond à mon niveau de déception face à des gros soucis qui viennent vraiment plomber le jeu : graphismes médiocres, gameplay redondant, RPG non exploité, manque de rythme et doublage foireux, scénario inintéressant… autant de problèmes qui finissent par nous détourner du jeu et le ranger dans un coin pour ne plus y toucher. C’est d’autant plus dommage qu’il y a de bonnes idées, que le level design est bon, que la musique donne la pêche ou que les combats sont réussis. La base est là. En espérant que le prochain jeu saura l’utiliser correctement.