Publié le Mardi 11 octobre 2022 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

Serial Cleaners (PC, Nintendo Switch, PS4? PS5, Xbox One, Xbox Series)

Nétwayé, baléyé, astiké, Kaz la toujou penpan

Vincent et Jules avaient leur Winston Wolfe. Nikita avait Victor. Autant de figures cinématographiques qui vous ont donné envie d’embrasser la carrière de nettoyeur. Mais pas n’importe quel nettoyeur. Votre job à vous, c’est de faire disparaitre les corps et les preuves que vos clients ont laissé sur les scènes de crime, au nez et à la barbe des forces de l’ordre.

5 ans après avoir livré un frais et sympathique – mais pas inoubliable – Serial Cleaner, Draw Distance remet le couvert en ajoutant un S à son titre. Car vous n’allez plus jouer uniquement Bob, le protagoniste du premier opus, mais aussi 3 de ses confrères et consœurs : Viper, Psycho et Lati. Chacun avec sa propre personnalité et ses propres compétences. Viper est hackeuse, Psycho un gros taré ultraviolent pas tout seul dans sa tête et Lati, une chanteuse-acrobate.

Exit la 2D vue de dessus. On passe en 3D isométrique. Appartement, parkings, chalet à la montagne, bureaux… vous allez intervenir dans des lieux très différents.
Dans un premier temps, il conviendra de planifier votre intervention. Dans un tuto assez bien fait et clair, vous allez apprendre à gérer tout ça : repérage des lieux, des accès, des rondes des forces de l’ordre, des objets qui pourront vous servir…

Une fois sur place, vous allez faire le ménage. Transporter un corps, récupérer un objet, passer un petit coup d’aspirateur ou de chiffon…


Graphiquement agréable, avec plein de petits détails et surtout, beaucoup de références aux années 90 durant lesquelles se déroule le jeu, Serial Cleaners offre une belle ambiance, soulignée par une playlist savamment sélectionnée. Chaque protagoniste a d’ailleurs la sienne. Il n’est pas, visuellement, sans rappeler Disco Elysium, soit dit en passant.
Avec un gameplay simple à maîtriser, des actions faciles, un décalage fréquent basé sur un certain humour noir, le jeu avait tout pour se démarquer et s’offrir un bon petit succès façon « Quand Tarantino rencontre le jeu vidéo ». Du sang, des personnages hauts en couleur, des situations parfois loufoques, parfois tendues…

Malheureusement, l’ensemble est plombé par une difficulté inexistante due en grande partie à une IA aux fraises. Ennemis qui arrêtent de vous poursuivre parce que vous êtes cachés. Qui ne vous repèrent pas à dix mètres alors que vous êtes en train de passer l’aspirateur. Qui sont sonnés quand vous leur claquez la porte au nez… Qui après s’être interrogés sur la disparition d’un corps, reprennent leur ronde comme si de rien n’était… Ces errements nous sortent souvent du jeu et font réellement tâche dans un jeu qui n’en manque pas, mais que l’on prend plaisir à pourtant effacer. Ajoutez des capacités de personnages qui les rendent très efficaces et chaque niveau s’enchaîne finalement sans trop de problème, sans réel challenge, et les rares fois où vous échouerez, ce sera dû à un moment d’intense stupidité de votre part et non pas de confrontation perdue face à une IA redoutable. Dommage.

Serial Cleaners ne manque pourtant pas de charme. Et pas seulement visuellement. Il est bourré de bonnes idées, de petits moments drôles et de personnages réussis. Il a un vrai capital sympathie, en réalité. Mais ce n’est pas suffisant pour en faire un incontournable ou même une simple réussite.