Foretales (Nintendo Switch, PC)

 

Publié le Lundi 3 octobre 2022 à 12:00:00 par Yoann Schuler

 

Toutes les cartes en main

imageForetales c’est un super nom. Vraiment, ils sont très forts chez Alkemi Games rien que pour ça. Un jeu de mot parfaitement trouvé qui résume de manière intelligente leur jeu. Et considérant que c’est un studio français (cocorico !), et que donc l’anglais n’est probablement pas la langue maternelle de qui que ce soit chez eux, c’est très bien joué. J’y reviendrais plus en profondeur dans 2 paragraphes, parce que c’est vraiment un SUPER nom.

Foretales donc est le produit d’une édition par Dear Villagers, ayant notamment édité Scourge Bringer, et d’un développement par Alkemi Games, un studio de développement indépendant qui a déjà plus de 10 ans (un exploit dans le monde du jeu vidéo indé). Leurs deux créations précédentes sont Transcripted et Drifting Lands. La marque de fabrique du studio, c’est de mixer des genres qui n’ont pas grand-chose à voir pour créer des expériences originales. Et Foretales ne fait pas exception.

Dans ce jeu mêlant jeu de carte et narration (on nous raconte une histoire, « tell tales » en anglais), vous incarnerez Volepain et ses acolytes, qui à la suite d’un évènement malencontreux ont été dotés de la capacité de voir différentes possibilités dans le futur (prédire l’avenir, « foretell » en anglais), d’où le nom Foretales, prédire les histoires. Et vous vous dites peut-être que je suis trop enthousiaste pour un simple mot valise. Et vous auriez raison, parce qu’en fait je ne suis strictement pas objectif. Foretales c’est vachement bien, vous voyez.



imageJe vais comme toujours ouvrir par les graphismes, car c’est souvent là que j’ai le moins à dire. On a affaire à une direction artistique très colorée, qui nous rappelle un petit peu de la bande dessinée. Le design des personnages et l’ambiance générale nous rappelleront le film Disney Robin des Bois, et je suis prêt à mettre ma main au feu si ce n’était pas une des inspirations. Dans l’ensemble, charmant et lisible, ce qui est important dans le cadre d’un jeu de cartes. Tout petit bémol sur l’interface et les informations de gameplay en combat, qui ne sont pas très intuitives immédiatement mais qui se laissent prendre en main assez vite.

imageLe jeu se divise en petites missions, qui se divisent elles-mêmes en région. Chaque mission a pour objectif sous-jacent d’empêcher une catastrophe que Volepain a prédit, requérant souvent l’accomplissement de plusieurs d’entre-elles. Au début du jeu par exemple, Volepain a une vision incluant le transfert de son ami dans une prison de haute sécurité, ce qui mènerait d’une façon ou d’une autre le monde à sa perte. Le jeu nous laisse un laps de temps de 2 missions avant que cela arrive, et si l’on s’y prend mal, la prédiction se réalise. Dans ce cas précis, il suffit de partir faire la mission qui libèrera notre camarade, mais c’est parfois moins évident : une vision de la capitale en flammes, dévastée. De nombreuses options s’offrent à nous, aucunes d’entre-elles ne semblent directement liées à la catastrophe, on est tout de suite plus en proie aux doutes.
Tout ça, c’est déjà pas mal de petits points positifs. Mais la véritable pépite de Foretales, ce qui rend le jeu aussi efficace, c’est clairement son gameplay.

imageAu cours d’une mission, vous aurez des cartes lieux disposées sur le plateau en face de vous, qui représentent différents endroits dans la région où vous vous trouvez : un quartier mal famé, un grand marché, une caserne de soldat… Et dans votre main, des cartes d’actions qui dépendent des personnages dans votre équipe. Chaque carte d’action n’a pas un effet prédéterminé, mais un effet contextuel, en fonction du lieu sur lequel vous l’utilisez. Glissez la carte « Vol à la tire » de Volepain sur un quartier mal famé, et vous gagnerez un peu d’argent – mais aussi des ennemis qui seront à vos trousses jusqu’à la fin de la mission. Utilisez là sur le marché, et vous trouverez très certainement un peu de nourriture, ainsi qu’un peu d’infamie, car il est bas de voler aux honnêtes gens. Les combinaisons et possibilités paraissent presque infinies, un peu à la façon d’un jeu de rôle papier.
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Les combats sont un petit peu moins intéressants, mais pour une raison très simple : le jeu ne nous encourage pas franchement à nous battre. Au début d’un affrontement, avant que la situation ne dégénère vraiment, vous pouvez entreprendre toutes les actions non agressives que vous voulez : Intimider, corrompre, voir même jouer de votre réputation. Les approches à favoriser diffèrent d’un groupe à l’autre. Il vous faudra user de beaucoup d’infamie pour convaincre tout un peloton de garde de vous laisser tranquille, tandis que la moitié de gloire aurait été tout aussi efficace, les gardes étant plus enclins à fermer les yeux pour un valeureux héros apprécié du peuple que pour un vil meurtrier ne laissant que mort et destruction dans son sillage. Le système de moral vous permet de stratégiquement vous débarrasser des éléments les plus importants de l’équipe, de sorte à ce que tout le menu fretin les accompagnant suive (vous faisant gagner un peu de gloire pour chaque adversaire fuyant de la sorte). Enfin, chaque personne que vous décidez de tuer vient s’ajouter à une pile représentant les cadavres laissés derrière vous, qui peut vous bloquer l’accès à certains objectifs secondaires ou sévèrement vous compliquer la tâche de par le nombre de gardes vous poursuivant.

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Et c’est peut-être ma seule critique à adresser au jeu. C’est bien évidemment un parti pris, mais il sera bien plus dur et moins amusant de se la jouer psychopathe meurtrier que robin des bois. Alors que le jeu semble vouloir nous dire que c’est une option viable, comme avec la possibilité de tuer des personnages qui ne nous ont rien demandé pour gagner beaucoup de ressources, l’équilibrage vient le contredire assez vite. On sent bien sûr que c’est volontaire, on se rend vite compte que Volepain, bien qu’un peu filou, est quelqu’un d’intrinsèquement bon et ça fait parfois un peu bizarre de le voir tuer de sang-froid lorsqu’on n’a pas vraiment le choix.

Cela ne suffit évidemment pas à éclipser les qualités du titre, qui est selon moi un petit chef d’œuvre.

 

 
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Foretales (Nintendo Switch, PC)

Plateformes : PC - Switch

Editeur : Dear Villagers

Développeur : Alkemi Games

PEGI : 12+

Prix : 19.99 €

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Foretales (Nintendo Switch, PC)

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