Publié le Mercredi 28 septembre 2022 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

Test de Metal : Hellsinger (PC, PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series)

Hells Bells

Dans la grande lignée des Doom, Metal Hellsinger tente d’aller encore plus loin dans la nervosité. Ce nouveau FPS vous envoie dans une ambiance hard rock qui va rythmer non seulement le jeu en général, mais aussi les combats en particulier.

On ne va pas vous bassiner des heures avec le pitch. Il faut, dans des décors infernaux, démonter du démon. Le tout dans un style graphique inspiré légèrement des Comics. En tout cas, c’est assez beau, les décors sont tour à tour oppressants et vastes à vous en donner le tournis, des geysers de flammes giclent de partout, tout est sombre et pue la mort. Les ennemis ont de la gueule et d’ailleurs, vous allez tenter de leur fermer. Ce n’est pas techniquement parfait, et le jeu ne tutoie pas non plus les hautes sphères visuelles des hits AAA, mais la Direction Artistique est réussie et la variété de décors et d’adversaires est vraiment plaisante. Bref, l’ambiance est là. On va pouvoir lancer la musique.

Car tout est affaire de musique. Vous allez devoir flinguer en rythme. Au fil de vos tirs (et de vos kills), vous allez lancer les chansons du jeu. Vous basant d’abord sur un rythme de batterie et de basse, les instruments vont se rajouter au fil de vos combos jusqu’à avoir la chanson dans son entier synonyme d’extase destructrice et de perfection dans le combat.

Tirer, esquiver (se faire toucher pénalise votre combo), recharger… tout doit se faire en rythme. Et effectivement, plus le temps passe, plus on se prend au jeu, à se caler le plus précisément possible pour faire le plus de dégâts. Il n’y a pas forcément beaucoup d’armes, beaucoup de variété, mais vous arriverez rapidement à trouver les deux, une à chaque main, qui conviennent le mieux à votre style. Pistolets, lames à lancer qui reviennent en main, arbalète, fusil complètent les deux armes de base, à savoir une épée et un crâne qui lance des boules de feu.


Metal Hellsinger s’appuie surtout sur un gameplay fluide, simple, extrêmement bien pensé et à la portée de tout le monde. Pas besoin d’être un pro des jeux de rythme ni un pro du FPS pour réussir. Le jeu est d’ailleurs assez accessible, dans sa difficulté normale. Mais s’avèrera délicieusement corsé dès que l’on monte un brin le curseur.

Pour ne pas casser ce rythme, primordial, les développeurs ont d’ailleurs fait le pari de ne pas avoir d’objets à ramasser, comme des munitions. Elles sont ici illimitées et vous permettront donc de vous concentrer pleinement sur le gameplay et sur l’action.

Au final, c’est un jeu vraiment plaisant. Une bonne petite surprise pour qui aime bourriner du démon au rythme du hard-rock. La bande-son est d’ailleurs plutôt évocatrice, avec Serj Tankian (System of a Down), Matt Heafy (Trivium), Alissa White-Gluz (Arch Enemy), Randy Blythe (Lamb of God), Mikael Stanne (Dark Tranquility), Dennis Lyxzén (Refused et INVSN), James Dorton (Black Crown Initiate), Tatiana Shmayluk (Jinjer) et Björn Strid (Soilwork). Ça le fait bien.

Toutefois, Metal Hellsinger n’est pas parfait. Et il ne plaira pas à tout le monde. C’est au final un pur jeu de scoring, où le but est tout de même de faire et refaire les niveaux pour côtoyer la perfection en termes de rythme. Sauf que tout le monde, même chez les amateurs de FPS, n’aime pas se taper et retaper les mêmes raids juste pour une histoire de chiffre. D’ailleurs, on notera une certaine paresse dans le level design, qui manque d’imagination et de variété (les décors le sont, pas la structure globale). Et enfin, le jeu est assez court. Comptez 5 à 6h en mode normal. Si vous n’avez pas dans l’idée de courir après le score en relançant souvent des parties, avouez que ça fait court.

Bref, la base est là, elle est excellente et prometteuse. L’ensemble final manque toutefois de finition, de prise de risque dans le Game Design et de contenu.