Publié le Lundi 16 août 2021 à 12:00:00 par Julia Bourdin
Chernobylite, avis
Meh...
Chernobylite est un jeu qui était plutôt attendu ces dernières semaines. Celui-ci a en effet pour ambition de mêler des genres en général très appréciés à savoir l’horreur, la science-fiction, la survie et la gestion de base. Moi, en revanche, hormis quelques articles, je ne m’étais pas intéressée plus que ça au jeu et je ne m’attendais pas à le tester. En clair, je n’avais pas vraiment d’attente particulière en appuyant sur le bouton « Jouer ». Alors, fut-il une bonne découverte ?Pour commencer, Chernobylite est un RPG mêlant science-fiction, horreur et survie. Il est édité par All in ! Games ainsi que Perp Games et développé par The Farm 51. Il est tout juste sorti sur PC, mais est prévu sur PS4 et Xbox One le 10 septembre.
Dans Chernobylite, vous incarnez Igor, physicien et ancien employé de la centrale de Tchernobyl. Trente ans après la catastrophe, il décide de retourner à Pripyat en compagnie d'Anton et Oliver, deux mercenaires, afin de retrouver sa fiancée Tatyana qui a mystérieusement disparu à l’époque. Pour cela, le petit groupe s’introduit dans la centrale, envahit par la NRA, un étrange groupe armé, afin d’y voler de la Chernobylite, un minerai exotique permettant de créer des trous de ver à travers le temps et l’espace… Mais tout ne se passe pas comme prévu lorsqu'un stalker noir tue Anton, forçant les autres à fuir...
Igor va devoir trouver alliés et ressources s’il veut tenter une nouvelle infiltration…
Le tutoriel, qui va du début du résumé à l’arrivée à votre nouvelle base, est grandiose et tient en haleine. Si les graphismes ne sont pas du dernier cri, ils dépeignent à merveille les passages entre l’horreur saisissante des monstres mutants de Tchernobyl et la science-fiction distordant la réalité. J’ai été tiraillée entre l’angoisse d’avancer et la volonté de découvrir ce qui se cache dernière le mystère de la centrale…
Le jeu en profite pour nous apprendre toutes les actions de base ; se servir d’armes à feu, assassiner, récolter des ressources, s’infiltrer… Rien de bien incroyable de ce côté-ci, ni de très original, mais cela suffit pour se laisser porter dans ce qui semble être le début d’une grande histoire. Les actions, un peu contextuelles, portent très bien la narration sur ces premières vingt minutes. De même que le son, en particulier la voix de votre femme qui est assez glaçante.
Cependant, après notre arrivée à la base, la narration et l’exploration jusqu’ici très scénarisées sont mises de côté et on découvre le réel cœur du gameplay. En effet, il va vous falloir, en plus d'Oliver, recruter quatre autres personnes et élaborer un plan pour retourner dans la centrale. Pour cela, vos journées seront divisées en plusieurs temps ; l’attribution des missions le matin pour chacun des membres de votre escouade, vous compris, la mission et l’exploration l’après-midi, la distribution des portions de nourriture, et enfin dans la soirée l’amélioration de votre base à l’aide des ressources récoltées en mission…
On a donc trois grands types de gameplay qui vont s’enchainer : la gestion d’équipe et de ressources, l’exploration, et enfin la construction de base.
Commençons par la gestion d’équipe. Vous pourrez recruter jusqu’à 5 personnes dans votre escouade.
Vous pourrez attribuer à chacun d’entre eux une mission par jour qui aura plus ou moins de chance de réussir en fonction de ses compétences et de l’équipement que vous lui avez donné, mais également de sa santé et de son moral. Ceux-ci peuvent être améliorés ou détériorés en fonction des aliments que vous leur donnez, de leur confort ou des choix que vous faites. S’ils sont trop insatisfaits certains de vos compagnons pourront même vous quitter.
Le problème... c’est que, bon dieu, qu’ils sont nuls ! Sérieusement, j’avais l’impression de m’occuper de Tamagotchi ! Ils se blessent et échouent leurs missions sans arrêt. Prenons Oliver par exemple. Je lui ai donné un fusil d’assaut et une armure en métal, ce qui lui donnait 65% de chance de réussir sa mission, qu’il a échoué trois jours de suite ! À chaque fois, j’ai donc dû claquer mes remèdes de soin sur son cul pour pas qu’il crève ou se casse…
Et là où c’est vraiment dommageable, c’est que ça casse un peu l’immersion. Je m’explique. Les mêmes jours, j’ai fait des missions équivalentes, armée uniquement d’un couteau et sans armure, car je lui avais tout filé dans l’espoir qu’il serve à quelque chose, et j’ai réussi les trois missions ! Alors que je suis un putain de physicien et lui un mercenaire surentrainé, rappelons-le ! Le fait qu’ils soient aussi nuls est, en plus d’être chiant, parfaitement illogique.
Bref, parlons à présent un peu plus de ces fameuses missions. Il y en a deux types majeurs : les missions d’histoire rajoutées au compte et les missions de récupération de ressources (munitions, nourriture, médicaments, matériaux, etc.).
Je n’ai pas grand-chose à dire sur les premières, elles sont plutôt bien scénarisées, bien que moins grandioses que le tutoriel, et vous permettent de faire des choix qui affecteront votre base : recruter des compagnons, tisser des liens avec des personnages secondaires, améliorer vos relations, etc.
Les choix ont une importance capitale surtout vis-à-vis de la mission finale et j’ai apprécié que chaque choix s’accompagne d’une ou deux lignes sur la réflexion et l’état d’esprit d’Igor à cet instant. Les personnages secondaires, en particulier leur caractère et leurs réactions, sont également bien écrits et c’est clairement le point fort du jeu, si vous voulez mon avis. D’ailleurs, les meilleures quêtes d’histoire sont les quêtes de recrutement des compagnons, les autres étant parfois assez inégales.
En ce qui concerne les secondes missions en revanche, ce n’est pas la même chanson. Les secondes vous invitent à atteindre un objectif précis de la façon que vous souhaitez avant de rentrer à la maison. Elles sont bien plus portées sur le gameplay inspiré des survival-horror présenté dans le tutoriel, c’est-à-dire s’infiltrer discrètement, assassiner les ennemis ou les combattre aux armes à feu dont les munitions sont limitées, le tout en récoltant tout ce qui vous passe sous la main, l’inventaire n’étant lui pas vraiment limité.
Cependant, comme je l’ai dit plutôt, ce gameplay n’a rien de folichon, il est fonctionnel, mais sans réelle originalité (si on oublie la gestion de la radioactivité plutôt secondaire). De plus, il est beaucoup plus fade que dans certains survival horror. Je me suis ennuyée à crever, j’avais l’impression d’être en après-midi randonnée chez mamie, et le problème, c’est que ces phases sont celles représentant le plus de temps de jeu. Impossible d’y échapper si on veut avancer au mieux !
Après ces missions ou pendant, vous aurez l’opportunité d’explorer les différents biomes à votre guise, ce que je vous conseille vivement de faire pour récupérer de quoi améliorer votre base. Et j’ai pas mal de choses à dire, là.
Déjà, point positif, le réalisme glaçant des alentours de Tchernobyl. On sent que l’équipe a voulu reproduire fidèlement la zone et c’est réussi ! Les bâtiments abandonnés à la hâte, la végétation reprenant ses droits, la peur de faire une mauvaise rencontre. L’immersion est plutôt réussie.
Après la fantaisie vendue, le côté science-fiction et horreur est quasiment absent de l’exploration. Les monstres sont plutôt rares alors qu’ils sont très présents dans les bande-annonces et les coups de flippe aussi. On en vient presque à se demander d’où vient le label horreur… Et hors la Chernobylite présente un peu partout sur la carte, (ce qui me fait me demander pourquoi il avait besoin d’aller chercher son fragment au fin fond de la centrale), il n’y a rien qui rappelle la science-fiction et la réalité déchirée de l’intro. On ne voit que des soldats et des locaux…
Enfin, le problème majeur de cette exploration, c’est le manque de carte :est-ce que ça aurait tué quelqu’un de mettre une putain de carte ?? Même avec un brouillard de guerre, j’aurais été preneuse. Et la boussole qui indique les différents points d’intérêt à proximité aurait aussi mérité un peu d’amélioration, en particulier des pictogrammes un peu plus représentatifs une fois la zone découverte, comme dans Skyrim je pense.
Nous pouvons donc aborder brièvement le dernier type de gameplay : la construction de base. Et en fait... je n’ai pas grand-chose à en dire, en bien ou en mal. Il est fonctionnel, plutôt sympathique, mais encore une fois sans réelle originalité. Après un Subnautica, ça fait un peu pauvre.
Bref, après un tour assez complet du jeu. Ce qui m’a frappée, c’est que le jeu voulait trop faire, était trop ambitieux et au final rien ne sort de l’ordinaire. Les différentes parties du gameplay ne sont pas mal, mais individuellement, il y a des tas d’autres jeux qui les font mieux… Et du coup, je me suis personnellement un peu ennuyée, surtout durant les phases de farm de ressources. S’il vous plait, moins de farm, plus d’histoire !
Et même, on retrouve un peu le même problème au niveau de l’histoire… Elle est globalement bien, mais le jeu semble avoir du mal à choisir un ton : tantôt angoissante, tantôt un peu géopolitique, tantôt dans la science-fiction la plus totale. Et ça casse un peu l’immersion, car on ne sait pas trop à quoi se raccrocher et les éléments les plus cools comme les mutants et les distorsions de réalité passent un peu à la trappe durant la majorité du jeu. On a l’impression que Chernobylite essaie d’être un STALKER sans jamais y arriver…
Finalement, mon moment préféré reste ces 20 premières minutes et, si tout le jeu avait été de cet acabit, il aurait été certes différent, mais vraiment génial. Si vous êtes fan du genre ou de STALKER, vous trouverez sûrement une expérience sympathique pour la fin de l’été, mais toutes ses promesses non-tenues font que, même en lançant le jeu sans aucune attente, je l’éteins un peu déçue…
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Chernobylite (PC)
Plateformes : PC - Xbox One - PS4
Editeur : All in Games ! et Perp Games
Développeur : The Farm 51
PEGI : 16+
Prix : 34,99 €
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