Publié le Jeudi 19 mars 2020 à 12:00:00 par Riwan Hervouet

 

Test de Dead or School (PC, PS4, Nintendo Switch)

Ecolière japonaise, zombies libidineux, et grenouilles enflammées ?

Dead or School est le premier jeu développé par le Studio Nanafushi. Il est d’abord sorti sur Steam en Juin 2019 après-être passé par le Greenlight. C’est un jeu qui va vous emmener dans les souterrains d’un Japon Post-Apocalyptique nanardesque pour affronter des « mutants » - sortes de zombies - et autres créatures diverses et variées. Le jeu est un Hack ‘n Slash, en 2D vue de côté : un peu à la manière de Fallout Shelter sur mobile : les personnages et ennemis sont en 2D tandis que les décors en 3D. Le jeu va se diviser en différentes zones, qu’il faudra explorer à la manière d’un Metroid. Pour finir le jeu, il vous faudra autour de 40 heures.

Je l’ai rapidement évoqué précédemment, mais le jeu, niveau scénario a un petit côté film de série B, voire de bon gros nanar. On est donc au Japon, 78 ans après que les humains ont fui les mutants dans les souterrains. Sauf que, durant la manœuvre tout le monde a perdu la mémoire. Donc plus personne ne se rappelle de ce qu’il s’est exactement passé ou de ce qu’il y a à la surface. On va incarner Hisako une jeune fille qui a grandi sous terre, et qui décide de partir à l’aventure pour aller vivre une vie d’écolière d’avant l’apocalypse, et de le faire vivre à un maximum de gens. Parce que sa grand-mère lui avait dit que c’était une vie paradisiaque. (Juste sauver les gens, non ! Mais les sauver pour aller à l’école, oui !)

Le jeu est un Hack ‘n Slash : en gros, on va massacrer tout ce qui bouge et optimiser son perso pour encore mieux massacrer tout ce qui bouge. Pour mener à bien la boucherie, votre personnage : Hisako, va s’équiper d’une arme de corps-à-corps, un fusil d’assaut, et d’un lance-grenades/roquettes. Vous pourrez changer d’arme à votre guise, en fonction de vos préférences et de la situation. Mais attention, chaque arme a une durée de vie limitée. Vos armes pourront être aussi optimisées, chaque arme peut être remplacée par différentes variantes, sans oublier le fait que chaque arme possède deux emplacements d’amélioration. Bref le choix et la personnalisation des armes sont très variés et complets. Même si parfois pour un néophyte de l’optimisation avoir le choix entre 3 variantes d’armes identiques, mais qui ont des effets légèrement différents, peut perdre un peu.


Concernant la baston, c’est simple : vous avez un bouton pour le saut, l’esquive, le changement d’arme, et un pour attaquer : tirer/frapper. Maintenant, le jeu n’a clairement pas été pensé pour la Switch, aucun élément de contrôle avec le mouvement des manettes, et jouer sur la Switch en mode portable n’est pas plaisant pour les poignées. Sans parler de la visée avec le Joy-stick droit qui est assez affreuse surtout quand on doit tirer sur des hordes de Chauves-souris mutantes qui tirent des lasers (je ne suis pas sûr que soit des lasers, mais ça y ressemble.). 

Toujours dans son coté nanardesque le jeu possède une sorte de mode « Rage » : Hisako inflige plus de dégâts et est plus rapide, lorsque sa tenue d’écolière japonaise se fait trop déchirer. J’avoue, quand j’ai vu ça, j’ai ri. J’ai aussi ri en découvrant que les Grenouille Mutantes : Frogman, et d’autres ennemis, avaient une IA complétement aux fraises. En effet, il est surprenant de voir que les mutants sont capables d’utiliser des grenades et des fusils d’assaut, mais incapables de prendre le joueur pour cible. Dans un bon 50 % des rencontres.

Par contre j’ai moins ri quand je me suis aperçu qu’il y a aucun moyen de regagner de la vie à part en retournant aux différents points de sauvegarde du jeu. Ce qui vous fait refaire tous les combats. Je n’ai aussi pas beaucoup ri quand j’ai dû me taper des dialogues interminables - et impossibles à passer - écrit par le stagiaire de 3ème. Alors, j’ai cru comprendre que le jeu avait un but humoristique, j’ai un léger sentiment qu’au fond, déjà ce n’est pas si drôle, et qu’en plus de ça le scénario est mauvais, et les dialogues encore plus. Le tout donne une impression, de simplement mauvaise qualité. Surtout quand on regarde le bestiaire pas glorieux, voire bâclé : mutants armés de fusils d’assaut ou de grenades, mutants qui lancent des boules de feu, Frogman qui lance du feu... c'est un peu pauvre...

Mise à part ça graphiquement, la 2D m’a fait remonter des vieux souvenirs d’après-midi à passer sur des sites de jeux Flash, et la 3D m’a rappelé certains jeux sur PSP. Il y a aussi un problème avec le nombre d’animations : il y en a beaucoup trop et surtout des pas bien animées. En gros, c’est du boulot plutôt amateur, il y a clairement des attentions et des idées intéressantes, mais c’est très brouillon. Pour les plus coquins d’entre vous vous aurez le droit à des écrans fixes avec des jeunes filles plaquées au sol par des cadavres prêts à les manger. Pas de nudité ici (malheureusement ?).

Le jeu est plutôt intéressant, mais il se rate sur plein de points importants : les combats dans des lieux pas forcements adaptés, des dialogues très inintéressants, une musique générique au possible, de l’IA qui bug, une visée atroce, des combats pas toujours très lisibles, armes à distance pas très utiles, etc… En fait, le jeu a clairement une intention de faire du second dégré, mais ce second dégré ressemble plus à un cache-misère qu’autre chose. Il aurait fallu un niveau de finition bien supérieur pour réussir à atteindre ça.

Bref, le jeu est fait pour un public de niche à qui le style de jeu très arcade et/ou à qui le style graphique 2D-3D très japonais plaira. Le jeu a besoin de finition parce qu’à l’heure actuelle, il y a pas mal de soucis. Mais il a des idées amusantes et intéressantes.