Publié le Jeudi 5 octobre 2017 à 12:00:00 par Vincent Cordovado

Test de Rabi-Ribi (PS4/PSVita)

Poils de carotte

Il arrive parfois que parmi tous les jeux que nous testons, nous tombions sur d'excellentes surprises. Des jeux dont on n'a absolument pas entendu parler auparavant ou dont l'enrobage ne vous laisse guère augurer du meilleur. Mais professionnalisme oblige, on prend le titre à bras-le-corps, on le teste dans tous les sens, on y passe des heures et on découvre que l'on a en face de soi un excellent titre dont il faut absolument parler. Rabi-Ribi fait clairement partie de cette catégorie. Donc on vous en parle et pas plus tard que maintenant. 

Vous êtes Erina, une petite lapine qui va se réveiller un beau jour, dans un carton, au beau milieu de nul part et sans sa maîtresse. Pire encore, vous allez vous rendre compte que vous n'êtes carrément plus une lapine, mais une humaine. Fichtre, diantre, mais que se passe-t-il ? C'est ce que vous allez découvrir par la suite. Bon, soyons honnête, le scénario du titre est totalement ubuesque. C'est à se demander s'il n'a pas été écrit sous LCD. On a donc bien du mal à comprendre ce qu'il se passe et surtout à vouloir le suivre, mais la force de titre n'est clairement pas là mais bien dans les mécanismes qu'il propose.

Rabi-Ribi est un Metroidvania. Comprenez par là que vous allez explorer des niveaux en 2D ainsi bien sur leur longueur que leur hauteur. Certains passages ne seront accessibles qu'une fois la bonne capacité débloquée. Il faudra donc faire des allers-retours entre différents mondes, fouiller chaque recoin, chaque passage pour récupérer un nouvel item, une potion augmentant la santé, une nouvelle capacité. Votre personnage part de zéro se transformera en un espèce de tank au fur et à mesure de l'aventure tant il y a de compétences à débloquer. Vous pourrez aussi légèrement personnaliser votre personnage via un système de badges qui vous donneront des avantages comme -20% de dégâts reçus mais aussi -20% de dégâts infligés. Que ce soit des sauts, des attaques ou des capacités, la montée est puissance de notre personnage est vraiment là. Le plaisir de jeu également. Mais tout cela se mérite.

En effet, le titre est vraiment difficile. Un vrai contraste avec les décors kawai qu'il propose. Les boss sont très nombreux et il vous faudra en apprendre les patterns pour parvenir à les vaincre sans vous faire décaniller. Ces affrontements sont rythmés et quelque part assez proche d'un shmup. Les boss ont la fâcheuse habitude d'envoyer des attaques à base de particules qui partent dans tous les sens sur l'écran. Autant vous dire que vos réflexes seront mis à rude épreuve. Le titre offre d'ailleurs deux modes de jeu : le mode standard qui est le plus accessible car il ne vous demande pas d'explorer les niveaux à 100% pour récupérer les multiples bonus de santé, de mana ou d'attaque pour parvenir à battre les boss et le mode alternatif qui vous fera suer, et vous demandera de tout explorer si vous espérez avoir l'ombre d'une chance contre les gros vilains. Fort heureusement pour vous, vous êtes accompagnées d'une petite fée qui vous servira aussi bien de tourelle automatique que de soigneuse. Il faudra donc jongler entre les capacités des deux personnages. Une fois l'aventure terminée, deux nouveaux modes de jeu seront débloqués : le mode Assaut Boss, qui vous proposera de tabasser les boss à la chaîne mais surtout le mode Chrono qui vous permettra de vous essayer au joie du speed-run.

Graphiquement, le titre est en pixel art . Si le style lui convient parfaitement, il arrive parfois que ce choix soit pénalisable lorsque l'on se retrouve avec une multitude d'objets à l'écran. La lisibilité en prend un sérieux coup et votre tronche par la même occasion. D'autre part, les arrières plans sont assez inégaux. Parfois très sympathiques et parfois carrément dégueulasses. Reste que je n'ai pas noté de ralentissement et que mis à part l'écran de chargement du début, on n'a que très peu de temps à attendre avant de prendre le pad.

Honnêtement, nous vous arrêtez pas à la plastique du titre pour le juger. Certes, l'histoire est complètement naze mais le titre est suffisamment bien foutu et dynamique pour que l'on ait envie d'en voir le bout. Accompagné par une OST qui lui colle au poil, vous risquez, tout comme moi, de rester scotché à votre écran. Comme dans les jeux qui ont fait l’âge d’or du Metroidvania vous aurez pléthore d’objets et de secret à découvrir. Ce qui fait qu'on se dit toujours, "Ah tiens, mais je ne suis pas passé par ici, j'vais tester, juste 5 minutes", pour finalement rejouer une bonne heure derrière. A essayer. Surtout vu son petit prix.