Publié le Mercredi 27 septembre 2017 à 12:00:00 par Vincent Cordovado

Test de WRC 7 (PS4/Xbox One/PC)

Sortie de route

Aux commandes du jeu officiel WRC depuis le cinquième opus, les petits français de chez Kylotonn n’auront jusqu'à présent pas encore trouvé la formule magique pour nous pondre la référence des jeux de rally. La cuvée de l'an dernier, loin d'avoir été un succès critique, était un peu trop chiche en contenu et surtout trop en retrait graphiquement ou au niveau des sensations pour prétendre à pareil titre. Toujours est-il que le studio a décidé de corriger le tir avec ce WRC 7. Pari réussi ? C’est ce que nous allons voir au travers de notre test. Mais attention à la sortie de route, tout de même.

WRC 7 nous propose de revivre la saison 2017 du Championnat du Monde des Rallyes qui est encore en cours. On retrouve donc toutes les bagnoles de la catégorie ainsi que tous les pilotes officiels pour le championnat WRC. C’est un peu moins complet pour le WRC-2 mais on ne chipotera pas. Du côté des rallyes, on retrouve bien les 13 manches de la saison 2017 avec des épreuves spéciales s'étalant sur une quinzaine de minutes pour un total d'une soixantaine de tracés. Selon les circuits, vous pourrez les courir de jour, à midi, au crépuscule ou de nuit. Et sous le soleil, par temps couvert, sous la pluie ou la neige pour certains. Pas de surprise. WRC 7 est sous licence officielle et offre un bon contenu de ce côté. A noter d'ailleurs, la présence des WRC de,2016, histoire de pouvoir comparer les différences avec les modèles de 2017 qui tiennent compte de la nouvelle réglementation.

Si vous avez joué à WRC 6, autant être clair, le titre n’a que peu d’intérêt sauf si vous êtes un féru absolu de la discipline. Là où certains titres de sport essaient d’innover chaque année (en bien ou en mal), WRC se contente du strict minimum syndical. Le mode carrière est ultra-classique : vous allez nommer votre pilote, lui choisir sa nationalité et signer parmi une des trois écuries que l'on vous propose en JWRC. Il faudra ensuite faire ses preuves et gagner le championnat pour parvenir en WRC-2 puis en WRC. Honnêtement, mis à part l'apparition d'une partie "media", avec la réception de messages de divers protagonistes (fans, autres pilotes, magazines), il n'y a strictement rien de nouveau à se mettre sous la dent par rapport au dernier volet. Du coup, comme sur WRC 6, on se retrouve devant un mode qui manque de pêche et que l'on peine à vouloir finir durant la dizaine d'heures qu'il prend. Ce sentiment de minimum syndical est également présent au niveau du contenu et des modes de jeu. On retrouve donc le mode carrière, la partie rapide, le championnat personnalisé et le mode multijoueur. On a la désagréable sensation d’être devant un copier/coller du 6^e volet. C'est dommage. Idem pour les menus qui restent globalement très austères.

« Ouais mais bon, si la conduite est bonne ? ». C’est là que le bât blesse. Honnêtement, ce n’est pas glorieux. Le jeu commence par deux petites spéciales pour nous tester et découvrir le jeu. Autant vous dire que j’ai pris une grosse claque tant ce fut un carnage. J’avais le souvenir que les WRC étaient assez faciles à prendre en main et du coup, j'ai vite déchanté. Les développeurs ont probablement voulu rendre le jeu plus proche d’une simulation, mais honnêtement, ils sont complètement passés à côté de leur sujet. Les bagnoles glissent dans tous les sens, le moindre changement de direction nous fait partir en vrille. Je sais que je ne suis pas un dieu de la conduite, mais quand même. Je pense sincèrement qu’il y a des choses à revoir du côté de leur moteur physique. Il est tout à fait possible de passer par des réglages, ce qui limite un poil la casse, mais honnêtement, c’est loin d’être plaisant. Le phénomène est plus ou moins marqué selon les surfaces mais cette sensation de manque de grip est vraiment désagréable. Je ne compte plus le nombre de fois où j’ai pesté parce que la voiture est partie en cacahuète pour un très léger changement de direction. En plus de ça, les voitures ont des réactions assez étranges. Un freinage tardif et trop appuyé conduit directement en tête à queue alors que cela devrait bloquer les roues et tirer tout droit. Bref, ce n’est pas cette année que la conduite de WRC fera l’unanimité. Loin de là. Ajoutez à cela des pénalités qui apparaissent de manière complètement aléatoire et je vous promets que vous allez pester plus d’une fois. Je laisse cependant le bénéfice du doute en ce qui concerne la conduite au volant que je n’ai pu tester. Les puristes diront que ce que je raconte ne vaut rien puisque je l’ai testé qu'au pad, mais oui, que voulez-vous, je suis pauvre.

Graphiquement, le titre est en deçà de la concurrence. Certes, il y a énormément de mieux par rapport à WRC 6, les effets de lumières sont plus jolis, les paysages plus fin et détaillés, mais ce n'est pas encore ça. Il n’est d'ailleurs pas rare de rencontrer des ralentissements. Du côté de la modélisation des caisses, en revanche, c'est du tout bon. Il faudrait cependant sérieusement repenser la localisation des dégâts qui est complétement à côté de la plaque. On peut éclater sa voiture de plein fouet contre une barrière, ça n'aura presque aucun impact.

Bref, vous l'aurez compris, j'ai énormément de mal à vous conseiller ce WRC 7. Certes, il est sous licence officielle. Certes, c'est mieux que WRC 6, mais ce n'est clairement pas suffisant. Les petits gars de chez Kylotonn avaient peut-être de bonnes intentions, mais le résultat est trop moyen. Le titre manque de finition et ne propose pas assez de nouveau contenu pour être intéressant. Dommage.