Publié le Mercredi 19 juillet 2017 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

Test de Splatoon 2 (Nintendo Switch)

Un jeu haut en couleurs

Splatoon n’a pas eu le succès qu’il méritait. Ce jeu original, fun, bien pensé, bien réalisé, méritait mieux, au final, qu’un succès d’estime. Des ventes forcément décevantes liées à la plateforme sur laquelle il est sorti : la Wii U.
Aujourd’hui, devant l’engouement des joueurs face à la Nintendo Switch, tout est en ordre pour faire de Splatoon 2 le hit incontournable qu’il doit être.

Ou pas ?

On vous rappelle le concept simple, mais ô combien original de Splatoon. Vous jouez un Inkking. Un personnage capable de se transformer en poulpe et nager dans la fine couche de peinture qu’il vient de déposer grâce à l’une de ses armes sur les murs ou le sol. Car tout le concept est là : vous devez peinturlurer tout le décor avec votre couleur (orange, vert, rose, violet…). Ce comportement de psychopathe de la peinture a plusieurs fonctions : vos ennemis perdront de la vie s’ils avancent sur votre couleur. Certains modes de jeux ont d’ailleurs pour but d’avoir le plus de surface que l’équipe adverse recouverte de sa propre couleur. Enfin, en vous transformant en poulpe, vous « nagez » dans votre peinture, ce qui vous permet de recharger votre jauge de peinture, d’avancer plus vite (pour vous échapper par exemple), surprendre l’adversaire (qui ne vous verra pas arriver) ou même passer sous certains obstacles (des grillages avec juste un petit espace au sol). Vous pourrez même grimper sur certains murs et atteindre des plateformes inaccessibles à pieds.

Toutes ces possibilités offrent déjà un gameplay d’une grande richesse. Gameplay qui gagne encore de la profondeur grâce aux niveaux, judicieusement pensés à grands renforts de plateformes, de murs, d’obstacles… et des armes. Du gros rouleau qui étale furieusement la peinture (mais lentement) au fusil classique qui projette giclées sur giclées, vous aurez le choix, sans oublier les grenades et autres accessoires.


Splatoon 2 s’organise comme pour le premier opus autour d’un « hub ». Il s’agit d’une sorte de centre-ville composé de différentes boutiques. Chaque boutique a une fonction : soit permettre d’acheter de nouvelles armes ou de nouvelles tenues, soit lancer un mode de jeu (solo, multi…). Sans oublier les différents inklings présents avec lesquels vous pourrez échanger au fur et à mesure que vous gagnerez de l’expérience et augmenterez de niveau.
Le constat reste d’ailleurs toujours le même : bordélique, ce « hub » est tout sauf pratique, limite chiantesque quand on a oublié où se trouve la partie solo, où se trouve tel ou tel mode de jeu… Alors certes, c’est jouli tout plein, ça met dans l’ambiance, mais on ne s’empêchera pas de penser qu’on n’a encore rien fait de mieux qu’un menu de base avec une sélection des modes ou options.

La bonne nouvelle de Splatoon 2 est son mode solo, bien plus conséquent. Il s’articule autour de 5 mondes, à parcourir pour découvrir tous les rouages de cette suite : les anciennes et les nouvelles armes, la possibilité de les améliorer, les différents coups spéciaux, les mouvements, les trucs et astuces pour mieux surprendre l’adversaire… Vous allez affronter des ennemis à l’IA basique, mais qui ne seront pas forcément faciles à battre pour les novices ou les plus jeunes.

Pas de gros changement au niveau multi : des affrontements classiques sur des cartes toujours aussi bien fichues mais toujours aussi peu nombreuses. Atteindre le niveau 10 permettra de débloquer les « match pro » offrant diverses variantes : défense de zone, protection d’un convoi…

La grosse nouveauté du jeu reste, finalement, le mode Salmon Run : résister à des vagues de saumons punks armés de poêles à frire, et récupérer les œufs qu’ils lâchent, sans oublier les différents boss qui apparaissent parfois… le tout en coop à 4. Une sorte de mode Horde, fun et décalé, qui permettra de récupérer des pièces et de l’équipement bonus.

Bref, Splatoon 2, c’est le même… en un petit peu mieux. En un petit peu plus joli. En un petit peu plus complet. Mais avec un petit problème toutefois. Un petit problème… qui en fait en est un gros. Impossible de jouer à deux sur une même console si vous n’avez pas une manette ou une paire de Joy-Con supplémentaires. Et du coup, ça rajoute quand même entre 60 et 100 boules à la facture. Et là, forcément, ça coince.

D’autre part, on a quand même l’impression de se retrouver devant un Splatoon 1.5 plus qu’une véritable suite. Le premier opus avait connu son lot de contenu supplémentaire au fil des mois. On en espère autant pour celui-ci. Reste à savoir s’il s’agira de DLC gratuits ou payants… Parce que pour l’instant, Splatoon 2, c’est fun, bien fichu, syper-sympa, et tout ce que vous voulez, mais ça reste un peu maigre quand même.