Publié le Mardi 9 mai 2017 à 12:00:00 par Cedric Gasperini
Prey (PC, PS4, Xbox One)
Renaissance mortelle
Sorti en 2006, Prey, sans avoir réussi à s’imposer comme un incontournable du genre FPS, avait laissé de bons souvenirs et, surtout, créait un monde original et plein de promesses pour l’avenir. D’essais ratés en suites abandonnées, le projet a finalement atterri sur le bureau d’Arkane Studios, à qui l’on doit les excellents Dishonored 1 & 2.La remise à zéro a été sévère, le scénario complètement refait, le monde modifié, les personnages changés… Prey n’a finalement de Prey que le nom, au risque de perdre les fans de la première heure qui s’attendaient à une suite. On ne peut même pas parler de reboot, à la limite. Il s’agit juste d’un jeu, nouveau, avec le même nom. C’est tout. Mais ce n’est pas forcément une critique, notez bien.
Tout commence dans une chambre d’hôtel. Vous vous réveillez avec une gueule de bois comme si vous veniez de passer une nuit arrosée et que vous découvriez un tigre dans votre salle de bains. Vous êtes Morgan Yu, éminente scientifique invitée à rejoindre la multinationale Transtar pour laquelle travaille votre frangin. Que vous ayez choisi d’incarner un Morgan homme ou une Morgan femme, peu importe. Ça ne changera rien pour vous ou le scénario.
Vous arrivez dans les locaux de Transtar pour subir une batterie de tests. Du genre « vous avez 15 secondes pour vous cacher ».
Sauf qu’au moment où vous attendez les résultats, une entité obscure attaque le scientifique et tout part en cacahuète.
Tout commence dans une chambre d’hôtel. Vous vous réveillez avec une gueule de bois comme si vous veniez de passer une nuit arrosée et que vous découvriez un tigre dans votre salle de bains. Vous êtes Morgan Yu, éminente scientifique invitée à rejoindre la multinationale Transtar pour laquelle travaille votre frangin. Attendez… vous ne l’avez pas déjà vécu ça ? Si. Sauf que là, vous êtes pris au piège dans la chambre. Et une fois que vous réussirez à sortir, vous allez découvrir que tout ceci n’était qu’une vaste fumisterie et que vous vous trouvez dans une station spatiale assaillie par des entités agressives. Des aliens rampants ou bipèdes, noirs comme le jais, qui ont buté tout le monde et vous ont inscrit sur la liste de leurs prochaines victimes.
Nous sommes en 2032. Alors que JFK n’a jamais été assassiné, l’effort s’est porté sur la course à l’espace. Vous êtes sur la station Talos I. Et il semblerait que peu de gens aient survécu. Vous, une mystérieuse personne qui tente de vous guider dans votre quête de survie, et un scientifique à la morale douteuse…
Sur le fond, Prey se présente comme un FPS classique. Des armes, des ennemis, autant de raisons de défourailler dans tous les sens. Entre pistolet, fusil, et autres joyeusetés, vous aurez de quoi vous défendre. Vous pourrez même utiliser des tourelles de défense… tout en relativisant cette apparente puissance de feu : les munitions sont relativement rares.
On soulignera surtout la création du Gloo, fusil qui projette une mousse durcissant. Idéal pour piéger les ennemis et les achever tranquillement à la clef à molette par la suite, ou pour carrément créer des sculptures à l’effigie du bibendum Michelin. Ou pour créer une passerelle permettant d’atteindre quelques endroits impossibles, aussi. C’est peut-être même un peu plus utile, à vrai dire, qu’une statue.
Qui dit station orbitale dit mélange de couloirs, de salles, et de quelques endroits plus ouverts. Au fil de votre progression, vous trouverez de quoi ouvrir certaines portes, récupérer plus d’objets encore, bref, vous progresserez pas à pas.
Sur la forme, Prey se diffère des FPS classiques sur de nombreux aspects. L’ambiance, tout d’abord. Les ennemis ne sont pas forcément légion. Mais il y a toujours cette atmosphère angoissante qui vient vous plomber. Cette peur de tomber sur certains aliens qui sont particulièrement retors et difficiles à tuer… Au final, votre progression est un mélange de furtivité, de création de pièges, de fuite et de combats brefs, mais intenses. Parce qu’au début de votre aventure, votre évidente faiblesse fera de vous une cible facile, il vous faudra faire preuve d’intelligence et de réactivité. Courir vers un endroit où vous aviez posté une ou deux tourelles tandis qu’un ennemi puissant vous donne la chasse peut vous sauver de très nombreuses situations embarrassantes…
Avec un petit côté RPG, Prey vous offre la possibilité de développer certaines aptitudes. Humaines tout d’abord. Comme décupler votre force et ainsi bouger des objets lourds, ce qui vous permettra notamment d’accéder à des salles bonus. Idem pour le hack. Ou vous pourrez aussi choisir de rendre les médikits plus performants, par exemple.
Plus loin dans le jeu, ce sont carrément des pouvoirs aliens que vous pourrez développer : ondes de choc, contrôle d’une créature… ou même vous transformer en mug…
Bien entendu, vous ne pourrez pas tout développer et il faudra faire des choix. Des choix drastiques tant les améliorations sont dures à trouver.
Ambiance lourde et pesante, aggravée par les témoignages souvent alarmants laissés par le personnel avant qu’il ne soit massacré, Prey livre peu à peu ses secrets et vous place dans une vraie situation d’urgence. Un FPS assez dirigiste cela dit (l’impression d’être livré à vous-même n’est, justement, qu’une impression), qui a toutefois l’intelligence de toujours proposer des solutions alternatives, si vous n’êtes pas équipé en conséquences, notamment des capacités spéciales vous permettant, par exemple, d’ouvrir une porte ou passer un obstacle. Le level design est, à ce titre, assez remarquable.
Il y a également toute une partie « utilisation d’objets ». Vous pourrez en effet récupérer des matières premières pour ensuite créer des objets : medikits, armes… grâce à des recycleurs spéciaux. Pourvu que vous ayez trouvé la bonne recette. Si cette partie, essentielle dans le jeu tant il y a de choses à récupérer, s’avère gagnante pour le joueur puisqu’il aura alors accès à beaucoup plus de matériel et équipement, il faut bien avouer que rapidement, elle devient rébarbative et surtout, casse le rythme.
Bourré de bonnes idées, doté d’une excellente ambiance, d’une durée de vie conséquente pour peu que vous ayez envie de tout fouiller, Prey est une excellente surprise. Un excellent FPS. Et si on pourra lui reprocher, donc, ce rythme haché et peut-être une ambiance qui a du mal à trouver ses marques entre suspense et combats, ainsi que des graphismes perfectibles (avec pas mal de gros bugs, parfois grossiers, notamment au niveau des collisions) qui auraient pu largement gagner en finesse grâce à des textures plus travaillées, Prey est sans nul doute l’un des titres majeurs de ce début d’année. Il arrive à point nommé pour égayer ce mois de mai.
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Prey (PC, PS4, Xbox One)
Plateformes : PC - Xbox One - PS4
Editeur : Bethesda
Développeur : Arkane Studios
PEGI : 18+
Prix : 60 €
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